Notre association Le GARDE, qui milite aux côtés des Associations de défense de l’environnement de Corse pour obtenir le passage en zone ECA de nos zones portuaires dès 2020, a participé à la restitution de l’étude réalisée par l’INERIS, CITEPA, CEREMA et PLAN BLEU à la demande du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire le 18 janvier dernier à Marseille.
Jusqu’en 2017 le secteur maritime a été exclu des politiques de réduction des émissions de polluants atmosphériques alors que le transport maritime est un grand pourvoyeur de pollution de l’air qui se disperse non seulement en mer, mais aussi dans les villes portuaires et très largement à l’intérieur des terres.
Cette étude le prouve : Les émissions du transport maritime dégradent la qualité de l’air avec des impacts sanitaires importants : De nombreux décès prématurés et maladies diverses semblent pouvoir lui être imputés, sans oublier les effets néfastes sur les écosystèmes tels que l’acidification ou l’eutrophisation directement liée aux oxydes d’azotes.
Pour tenter de convaincre les pays riverains de la Méditerranée, la France a diligenté cette étude afin d’évaluer les coûts et les avantages par la mise en œuvre d’une zone d’émissions contrôlées ECA en Méditerranée avec les pays riverains,(ECAMED). La mise en place d’une telle zone serait particulièrement bénéfique sur le plan purement économique.
L’étude a porté sur la mise en place :
Cette disposition concerne les bateaux neufs qui circulent dans ces zones d’émissions contrôlées : Cette réglementation qui devait s’appliquer dès janvier 2016, a finalement été reportée par l’OMI à 2021.
En 2020, la convention internationale MARPOL prévoit une réduction de la teneur en soufre des carburants à 0,5%. (Aujourd’hui en Méditerranée, cette teneur est admise jusqu’à 3,5%).
Convaincre les pays riverains reste un challenge pour le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, cette lourde entreprise nous la soutenons, mais en réalité, la zone SECA du vaste projet ECAMED ne verrait le jour au mieux qu’en 2022.
Aujourd’hui et plus que jamais, notre demande reste inchangée, nous voulons du carburant à 0,1% dans les eaux territoriales de Corse dès 2020 et non pas seulement lorsque les navires restent à quai plus de 2 heures.
Selon l’étude, ce carburant à 0,1% (scénario SECA), permettrait une réduction de 95% des oxydes de soufre, de 80% des particules, de 51% de carbone suie et de 5% des oxydes d’azotes…
Ce serait une avancée considérable en termes de santé publique qui serait assortie d’une baisse significative des coûts évalués à 58 milliards d’Euros en Europe.
Cette disposition répondrait aussi à une égalité de traitement des citoyens puisque une zone ECA existe depuis 2015 en Manche et en Mer du Nord, elle permettrait également au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire d’afficher sa position de leader pour convaincre les pays riverains.
En attendant 2020, nous demandons l’application de l’Ordonnance du 24 décembre 2015 et du III de l’article L218-2 du Code de l’Environnement.
Des contrôles des carburants des navires à quai doivent êtreeffectués et rendus publics, quelles que soient les objections, la santé doit primer !