Photométéores, phénomènes optiques atmosphériques rares

Quelques phénomènes optiques atmosphériques, ou photométéores  
Couleur science – Timo van Neerden – 

Je vous avais déjà parlé des mirages et vous connaissez tous l’arc-en-ciel, mais saviez-vous qu’il existe plein d’autres effets comme ça : souvent liés à la diffusion/diffraction/réfraction de la lumière sur les couches atmosphériques, dans l’eau des nuages ou les particules de glace en haute atmosphère ?

Les phénomènes qui suivent sont rares, voire extrêmement rares et ne sont observables qu’à certains endroits sur Terre et avec des conditions météorologiques et des positions du Soleil (ou de la Lune) dans le ciel très précis. Vous l’aurez compris, voir ces phénomènes est une chose une chance, encore plus grande que de voir un arc-en-ciel, qui est bien commun à côté de ceux-là.

Le rayon vert

Au coucher du soleil, le soleil rouge disparaît lentement sous l’horizon, puis le jaune, et la dernière chose qui reste visible juste avant qu’il ne disparaisse complètement est un flash vert très bref.

L’origine physique est la dispersion de la lumière, à laquelle s’ajoute l’origine de la couleur bleue du ciel. Le ciel est bleu parce que cette couleur (comme le violet) est beaucoup plus diffusée (déviée) par les molécules de l’atmosphère que ne le sont les autres couleurs : le bleu nous arrive donc de partout au lieu de nous parvenir uniquement du Soleil.

Notre étoile nous apparaît donc, en simplifiant : blanc–bleu = jaune.
Sans le bleu, la plus grande fréquence parmi les couleurs qui restent est donc le vert.

Au coucher du soleil, la lumière verte étant la plus déviée vers le bas, l’image verte du soleil a sa position légèrement plus haute dans le ciel. Le vert est donc la dernière couleur a se coucher, quelques secondes après les autres.
Il faut cependant que le soleil soit très bas sur l’horizon, ce qui explique que l’on voit cela essentiellement en mer, et que le ciel soit très dégagé.

Le parhélie (ou la parasélène)

parhelie

Vous voyez 3 Soleils : le Soleil normal ainsi que deux images de part et d’autre. Il s’agit de la déviation de l’image du Soleil par les cristaux de glace de l’atmosphère, ces cristaux étant tous de forme hexagonale, la déviation est alors de 22°. On voit dès lors deux Soleils de chaque côté, à 22° du vrai.

Si on voit 3 Soleils, on parle de parhélie (du grec helios, le Soleil) et si on observe ça avec la Lune on parle de parasélène (du grec seléné, la Lune). La parasélène est encore plus rare que la parhélie.

Le pilier solaire

light-pillars

Ce sont des colonnes de lumière au-dessus du Soleil. Ils sont aussi visibles au-dessus de fortes lumières des villes par grand froid (–20°C) : les cristaux de glace plats et horizontaux agissent comme plein de miroirs qui renvoient la lumière du soleil couchant vers l’observateur.

Le spectre de Brocken

Spectre_Brocken.jpg

En montagne, le spectre de Brocken est visible quand l’observateur se trouve entre le soleil et les brouillards ou nuages : l’ombre de l’observateur se projette donc sur le nuage, ce qui forme une silhouette sombre en contrebas.
La tête de la silhouette est entourée d’un halo coloré par réflexion de la lumière sur les gouttelettes en direction qui n’est visible que pour l’observateur, renforçant l’idée d’un fantôme.

La poussière de diamant

diamond-dust.jpg

Il s’agit d’une formation de cristaux de glace dans l’air lors des premiers rayons de soleil les matins très froids. Les rayons du soleil subliment la neige du sol (qui passe directement de solide à gaz, sous l’effet du choc thermique) et se mélange à l’air encore très froid. L’eau sous forme de gaz se condense ensuite sous forme de mini-cristaux de glace qui scintillent dans l’air, telle de la poussière de diamant.

Quelques autres phénomènes

Pour conclure cet article, j’ajoute aussi quelques autres phénomènes tout aussi beaux mais un peu moins spectaculaires, comme l’arc circumzénithal (arc-en-ciel inversé en haute atmosphère, dû à la glace des cirrus), le cercle parhélique (qui rejoint le parhélie, mais où l’on voit un cercle complet), l’arc de cœur (encore un effet proche du parhélie, mais où les rayons sortent d’une autre face du cristal de glace) ou bien la parasélène qui est un parhélie mais de la Lune.

 

Au moins 146 défenseurs des terres et de l’environnement tués ou ont disparu dans le monde en 2024 Publiée le 17 septembre 2025 Mise à jour: 16 septembre 2025 Londres

Les nouveaux chiffres de Global Witness portent le total à 2 253 de 2012 à 2024. Publiée le 17 septembre 2025 Mise à jour: 16 septembre 2025 Londres

Au moins 146 défenseurs des terres et de l’environnement ont été tués ou disparus dans le monde entier l’année dernière pour défendre leurs terres, leurs communautés ou l’environnement, selon un nouveau rapport de Global Witness.

Aujourd’hui, l’organisation d’enquête a publié son rapport annuel sur les défenseurs de la terre et l’environnement, intitulé , qui montre que le nombre total de défenseurs tués ou disparus entre 2012 et 2024 atteint au moins 2 253.

Global Witness a documenté 117 meurtres de défenseurs l’année dernière (82%) en Amérique latine, dont 48 en Colombie, qui ont eu le plus de meurtres au niveau mondial pour la troisième année consécutive. Il est suivi par le Guatemala, où 20 défenseurs ont été tués en 2024, contre quatre en 2023.

Au moins 18 défenseurs ont été tués au Mexique et au moins 12 au Brésil. Les Philippines ont enregistré sept meurtres, tandis que le Honduras et l’Indonésie ont enregistré cinq meurtres chacun.

Au total, quatre défenseurs ont disparu en 2024 et n’ont pas été retrouvés : un au Chili, un au Honduras, un au Mexique et un aux Philippines.

Une fois de plus, les peuples autochtones sont victimes d’environ un tiers des attaques meurtrières, bien qu’ils représentent environ 6 % de la population mondiale.

L’auteur principal du nouveau rapport Global Witness, Laura Furones, a déclaré :

« Année après année, les défenseurs de la terre et de l’environnement – qui protègent nos forêts, nos rivières et nos terres à travers le monde – continuent d’être confrontés à une violence indicible. Ils sont chassés, harcelés et tués – non pas pour avoir enfreint les lois, mais pour défendre la vie elle-même.

« Rester jusqu’à l’injustice ne devrait jamais être une condamnation à mort. Il est essentiel que les gouvernements et les entreprises inversent la tendance à défendre les droits des défenseurs et à les protéger plutôt qu’à les persécuter. Nous avons désespérément besoin de défenseurs pour garder notre planète en sécurité. Si nous leur tournons le dos, nous perdons notre avenir.»

Au total, 29 cas l’année dernière ont été liés à l’exploitation minière et aux industries extractives, dont 8 à l’exploitation forestière et à l’exploitation agricole. Plus de 62 % des cas (91 sur 146) étaient liés à la réforme des terres ou des terres.

Les trois principaux auteurs identifiables comprennent le crime organisé, derrière 42 cas, suivis par des militaires privés, avec 17, et des tueurs à gages, avec 13.

Le nouveau rapport de Global Witness exhorte les gouvernements à démanteler les systèmes à plusieurs niveaux qui permettent à la violence contre les défenseurs des droits de l’homme de se poursuivre. Il s’agit notamment de remédier à l’absence de défenseurs des droits sur terre et en territoire, de renforcer les systèmes juridiques nationaux faibles et de veiller à ce que les défenseurs à risque bénéficient d’une protection adéquate de l’État – le rapport mettant l’accent sur ces questions dans ses études de cas.

Le défenseur colombien vivant sous la protection de l’État Jani Silva a déclaré :

« Comme le montre ce rapport, la grande majorité des défenseurs des droits de l’homme attaqués ne sont pas des défenseurs par choix – y compris moi-même. Nous sommes des défenseurs parce que nos maisons, notre terre, nos communautés et nos vies sont sous le théâtre. Il reste donc beaucoup à faire pour garantir aux communautés les droits et à la protection de ceux qui les défendent. »

Alors que les statistiques sur les meurtres et les disparitions l’année dernière sont inférieures à celles de 2023 (196 contre 146), d’autres tactiques pour faire taire les défenseurs des droits de l’homme semblent être en augmentation à l’échelle mondiale, telles que les enlèvements et la criminalisation.

Le recours à la criminalisation s’est développé dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et l’UE ces dernières années, avec l’introduction de nouvelles lois draconiennes qui ont abouti à des condamnations sévères et excessivement longues.

Au niveau mondial, les lois existantes sont utilisées contre les défenseurs des droits de l’homme pour mettre fin à leur activisme, les États les accusant pour des crimes tels que l’évasion fiscale ou le terrorisme.

Rachel Cox, responsable du projet mondial de témoins, a déclaré :

« Les États du monde entier fabriquent leurs systèmes juridiques pour faire taire ceux qui s’expriment pour défendre notre planète.

« Dans un contexte d’utilisation généralisée des ressources, d’une pression croissante de l’environnement et d’une fenêtre de fermeture rapide pour limiter le réchauffement à la hauteur de la température, ils traitent les défenseurs des terres et de l’environnement comme s’ils sont un inconvénient majeur plutôt que des canaris dans une mine de charbon sur le point d’exploser.

« Pendant ce temps, les gouvernements ne parviennent pas à demander des comptes aux responsables des attaques des défenseurs – stimulant le cycle des meurtres sans grande conséquence. Les dirigeants mondiaux doivent reconnaître le rôle qu’ils doivent jouer pour y mettre fin une fois pour toutes. »

Méthodologie

Depuis 2012, Global Witness a documenté des meurtres et des disparitions de défenseurs des terres et de l’environnement dans le monde entier. Historiquement, les disparitions ont été incluses dans le personnage «tué» dans lequel un défenseur est porté disparu depuis plus de six mois. Pour plus de clarté, Global Witness indique maintenant une distinction entre les deux et continuera de le faire pour les rapports futurs.

Comment protéger l’océan ?

Face à l’effondrement de la biodiversité et aux menaces croissantes qui pèsent sur l’océan, la gouvernance internationale se réinvente pour protéger ce vaste écosystème. Mais jusqu’où le droit peut-il aller ? Comment assurer une protection internationale ?

Accueil

Depuis un siècle, le droit de l’océan ne cesse de s’étoffer

Aux origines du droit de la mer

Le droit de la mer est particulièrement ancien ! Il nait des relations internationales, et plus particulièrement de l’échange commercial par les voies maritimes. À ce moment-là, la mer est le support de toutes relations entre États : le droit qui y est associé est un droit de l’échange. On considère que le premier texte juridique évoquant un droit de la mer date de l’Empereur Justinien 1 (483-565). En droit romain, on considère les mers comme des espaces communs pour l’humanité (communes omnium naturali jure), tout comme les fleuves, rivières ou encore l’air. Chacun peu en jouir, mais ces espaces ne sont la propriété de personne, et personne ne peut en tirer un profit exclusif.

En 1493, le pape Alexandre VI met en place le premier essai encadrant la souveraineté des eaux dans sa bulle « Inter cætera« . Ce texte est publié un an après l’arrivée de Christophe Colomb dans les Amériques, alors que de nombreux territoires se voyaient répartis entre les pays européens. S’en sont suivis le traité de Tordesillas, en Espagne, qui fixa le méridien du même nom à 370 lieues des îles du Cap-Vert et divisa la propriété des eaux entre l’Espagne et le Portugal. Plus tard, le traité de Saragosse marque les premières vraies revendications concernant la propriété des zones maritimes des autres États. Il vise à donner une zone exclusive à chaque État, que ce soit pour naviguer ou pour y installer des activités, sans qu’ils aient besoin de l’autorisation de l’Espagne ou du Portugal.

Un tournant majeur dans les théories juridiques maritimes est la publication en 1609 par Hugo Grotius de Mare liberum, un ouvrage qui propose que la haute mer soit libre, tel un bien commun, tandis que seules les zones côtières ne devraient appartenir aux États. Le philosophe détaille dans son ouvrage que l’eau est un élément libre dont personne ne peut contrôler l’usage. La même année, le roi d’Angleterre change la législation concernant les eaux côtières afin d’empêcher aux étrangers d’y pêcher.

Alors que l’on jugeait depuis 1702 la zone exclusive d’un État à la portée d’un boulet de canon, en 1782, Ferdinando Galliani propose dans son « Droit de la mer en temps de guerre » d’établir une distance fixe de 3 miles nautiques (soit environ 5,5 km) à partir du tracé des côtes pour cette zone. Cette mesure, adoptée par les grandes puissances navales, est restée.

Un vétérinaire se prépare à nettoyer une tortue recouverte de pétrole après une marée noire dans le golfe du Mexique  © NOAA Photo Library

Un droit de protection du milieu marin qui se définit en réaction à des catastrophes écologiques

Le droit de la mer a d’abord été élaboré pour réguler les relations des États en mer, notamment les zones de compétences et les conditions de navigation pour le transport et la pêche. Les enjeux majeurs concernant sa conservation sont apparus surtout dans la seconde partie du XXe siècle. Alors qu’en 1958, quatre premiers traités internationaux concernant les droits de la mer sont proposés, il faudra attendre le naufrage du pétrolier Torrey Canyon en mars 1967 et la marée noire qui l’a suivi pour que soient évoquées avec plus de précision la protection du milieu marin contre les accidents en mer. C’est dans la convention internationale de Montego Bay sur le droit de la mer (1982) que sont précisées les notions de mer territoriale, de ZEE 1 (zone économique exclusive), de plateau continental, de grands fonds marins et de haute mer. Surtout, elle définit des régimes juridiques concernant l’exploitation des ressources marines (qu’elles soient biologiques ou non), et met en place un Tribunal international du droit de la mer.

Progressivement, le droit devient d’avantage un droit d’anticipation des risques et des pollutions : on légifère pour éviter les atteintes à l’environnement marin. Des conventions internationales ont complété les cadres concernant la gestion de l’océan ainsi que le partage des compétences et des responsabilités entre États et pour l’ensemble de la communauté internationale. À titre d’exemples, les 3 Conventions de Rio (1992) visent à protéger la diversité biologique, à lutter contre les changements climatiques et contre la désertification.

Enfin, suite à la prise de conscience de l’effondrement de la biodiversité, la COP 15 a mené à l’adoption d’un cadre mondial de la biodiversité (appelé accord de Kunming-Montréal). Celui-ci prévoit une protection de 30 % des zones côtières, marines et des eaux intérieures d’ici 2030.

Un droit sectoriel et régional qui atteint ses limites

À ces conventions internationales d’ambition mondiale s’ajoutent des conventions régionales ou sectorielles réglementant les usages de l’espace maritime avec des objectifs particuliers (lutte contre les différentes pollutions, contrôle de la pêche…) ou circonscrites à une zone géographique donnée. L’Organisation Maritime Internationale (OMI) propose par exemple en 1974 et 1978 des conventions autour de la sécurité lors du transport en mer, tandis que d’autres organisations encadrent la pêche, l’aquaculture, etc.

Cette multiplicité de conventions relatives à une zone, à un sujet ou une situation pose cependant quelques limites. En effet, les politiques nationales sont très inégales (notamment car les États disposent de moyens très différents en termes de surveillance), et leurs politiques internes peuvent contredire les réglementations imposées par des instances internationales.

Quel avenir pour la protection de l’océan ?

Vers une gouvernance mondiale

L’augmentation du nombre de politiques maritimes liées à des accords internationaux illustre parfaitement la volonté de renforcer une vision globale de la protection de l’océan, tout en conciliant un maintien de son état écologique, la transition énergétique, ainsi que le développement économique des États littoraux. Le droit est ainsi l’expression d’une prise de conscience collective liée à l’urgence écologique, et exprime le projet d’une société : la sauvegarde de l’environnement s’érige dorénavant en sujet global, qui ne saurait être traité qu’en proposant une approche de l’océan comme un « tout », et non comme la somme d’espaces compartimentés. L’océan n’est ainsi plus une addition de zones distinctes, mais en écosystème entier qu’il convient de protéger de façon totale.

COMMUNICATION du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Corse

La Corse a besoin du Conservatoire du littoral

Dans les années 1970, les responsables de l’aménagement du territoire (DATAR) font un constat. En France comme dans de nombreux pays, un tropisme vers les côtes attire de nombreuses activités, industrielles, touristiques, se traduisant par un développement accéléré de l’urbanisation. Il y a nécessité d’une intervention publique forte sans laquelle on assisterait à une disparition du littoral naturel.
Et il y a 50 ans, le Conservatoire du littoral voit le jour. Sa mission : contribuer à ce qu’un tiers du littoral national reste naturel. Cet établissement public original achète des terrains sur les bords de la mer et des grands lacs. Une fois acquis, ceux-ci rentrent dans le domaine public de l’Etat, ils deviennent ainsi inaliénables et imprescriptibles. Cette garantie de la préservation définitive des espaces naturels acquis s’accompagne d’une grande proximité avec les territoires. Les interventions du Conservatoire du littoral sont concertées avec les maires, validées par les Conseils des Rivages (entièrement composés d’élus, en Corse, huit conseillers territoriaux et quatre élus de la chambre des territoires). La gestion des terrains est aussi locale, elle est confiée le plus souvent à la Collectivité de Corse ou à l’Office de l’Environnement de la Corse qui emploient une soixantaine de gardes et techniciens assurant la surveillance et l’entretien des sites.
En Corse, les premiers terrains ont été acquis à partir de 1976. Les acquisitions se sont ensuite rapidement développées en bénéficiant d’un contexte favorable : le relatif « retard » du développement touristique ; le fort attachement des Corses à leur patrimoine et à leur identité; les combats citoyens et politiques pour la protection du littoral et contre la spéculation ainsi que l’appui décidé d’élus.
Aujourd’hui c’est près du quart du linéaire côtier de l’île qui est ainsi définitivement préservé avec de très grands espaces s’étendant loin vers l’intérieur des terres (l’Agriate, Campumoru- Senetosa, Bunifaziu), des emblèmes de biodiversité (Scandula, Pointe du Cap Corse, Ricantu, lagunes de la côte orientale) et de nombreux sites discrets ou emblématiques, au total 74
sites représentant 21 700 hectares. Bon nombre d’entre eux sont aménagés de façon simple pour la régulation des flux et un accueil des visiteurs respectueux des paysages et de l’esprit des lieux. Pagliaghji, caseddi, mandrie, moulins, murs, tours littorales, chapelles, oratoires, fours à chaux… sont restaurés. Et souvent, des conventions sont passées avec des agriculteurs pour maintenir leurs activités tout en préservant les milieux.
Au nom de la « simplification administrative » un rapport du Sénat, appuyé par les déclarations du Premier Ministre, prévoit la suppression ou la refonte d’un ensemble d’agences ou d’établissements de l’Etat, dont le Conservatoire du littoral qui serait absorbé par l’Office Français de la Biodiversité. Si cette réforme devait aller au bout, elle ne génèrerait pas d’économie (le Conservatoire ne coûte pas cher, son financement est assuré par la taxe de francisation de bateaux ; l’établissement emploie 140 agents au plan national,
moins de 10 en Corse). Elle engendrerait en revanche une perte d’efficacité car l’acquisition foncière est un métier qui nécessite de penser les choses sur le temps long. La relation de proximité avec les acteurs du territoire serait compromise et c’est sur elle que repose le succès du Conservatoire du littoral autant que l’acceptation sociale de son action.
La Corse a besoin du Conservatoire qui projette de doubler son intervention à l’horizon 2050. Elle en a besoin car la pression spéculative sur le littoral n’a jamais été aussi prégnante ; les collectivités locales en ont besoin pour l’aménagement de leurs territoires.
Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) de Corse s’adresse à François Bayrou, Premier Ministre, pour qu’il reconsidère ce projet qui va à l’encontre de la préservation de nos côtes, de l’aménagement harmonieux du territoire et des engagements internationaux de la France pour la mise en place de zones de protection.
Le CSRPN de Corse demande à Laurent Marcangeli, Ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, de ne pas s’engager dans une approche technocratique qui tourne le dos à la réalité des territoires.
Le CSRPN de Corse demande à Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la transition écologique, de défendre un Etablissement sous sa tutelle, dont l’efficacité est reconnue bien au-delà des frontières nationales.
Le CSRPN de Corse s’adresse aux parlementaires pour qu’ils pèsent de tout leur poids pour barrer la route à cette mauvaise réforme. Il s’adresse tout particulièrement aux sénateurs qui devraient avoir à cœur de préserver un établissement où les collectivités locales ont une place privilégiée.

Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Corse
le 9 août 2025