Maitriser les émissions dans l’air, l’eau et les sols
Promouvoir la santé 24
Gérer les déchets en vue d’une économie circulaire
Groupement d’Ajaccio et de la région Corse pour la défense de l’environnement
Maitriser les émissions dans l’air, l’eau et les sols
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Gérer les déchets en vue d’une économie circulaire
Nous reproduisons l’article d’ Agnès Simonpietri et Tonì Casalonga paru dans la revue ROBBA.
https://www.rivistarobba.com/Promettre-Monte-et-merveilles_a437.html
Le projet d’un centre de surtri sur la commune de Monte déchaine de lourdes critiques depuis le lancement de l’initiative, à l’égard tant de la commune que de l’État et de la Collectivité de Corse. Agnès Simonpietri et Tonì Casalonga expliquent ici pourquoi ce type de structure leur paraît voué à l’échec, qui plus est à un échec fort coûteux à tous niveaux.
Piombu, Bastia (détail)
Il y a les mots et il y a les choses. Il y a un discours et il y a les faits, issus des chiffres. Il y a des mots qui flattent et des choses qui ne sentent pas bon.
Pour faire croire que la Corse va enfin disposer de structures capables de régler la question des déchets, le Syvadec avance depuis des années ce projet d’usine-mirage, très coûteux, dont les performances ne pourront être que mauvaises. Le Syvadec n’a, en fait, jamais renoncé à l’incinération qu’il nomme aujourd’hui « valorisation énergétique ». Comme ce vieux curé gourmand qui pour manger de la viande le vendredi devant sa bonne prenait la précaution, avant le repas, de la bénir en disant : carne, si battizata pullastru !
Malgré quelques efforts méritoires mais isolés et sporadiques, les Communautés de communes et surtout d’agglomération n’ont jamais réussi (ou voulu) faire un travail sérieux pour organiser le tri et les collectes. C’est la base d’une bonne gestion, mais il faut y travailler, suivre les exemples qui marchent comme nous l’ont expliqué différents invités (Jacques Muller, Rossano Ercolini, Paul Connett), il faut aller voir en Sardaigne, en Toscane, certaines régions d’Alsace ou ailleurs, mais pas à Monaco ! Le meilleur tri se fait à domicile, nous disent-ils tous, avec un taux de réussite excellent, un coût maitrisé et une gestion publique
Rien de tout cela en Corse ! La population se décourage, voyant que rien n’avance, et elle est tentée de ne plus faire les gestes et les efforts nécessaires à sa santé et à son bien-être.
Alors comme on s’enlise dans les ordures, les grands lobbies internationaux et leurs relais locaux veulent nous faire croire qu’ils volent à notre secours avec leurs solutions miracles ! Ils n’ont jamais lâché, car la Corse est un marché qu’ils veulent absolument arracher.Parce que gérer les déchets est en réalité très rentable, car c’est un service public à la charge des ménages, financé par le biais de la Taxe des Ordures Ménagères prélevée en même temps que la Taxe Foncière. C’est pourquoi les grands lobbies internationaux et leurs relais locaux, y compris les transporteurs, n’ont aucun intérêt à ce que le tri marche !
Le tri condamné
Le procédé industriel qu’ils vont mettre en œuvre à Monte prétend trier mécaniquement les sacs noirs non triés, qui continueront à être collectés majoritairement (près de 60 % des tonnages qui vont arriver à Monte). Il est impossible de recycler ce qui a été jeté en mélange, sauf une faible quantité de métaux, qui sont extraits avec des aimants et autres technologies.
Donc les déchets alimentaires ne pourront pas être compostés (c’est pourtant une obligation légale de les trier à part depuis un an), car dans les sacs fermés ils fermentent et se contaminent avec tout le reste : des résidus de produits chimiques, médicaments, piles, bref tout ce que les gens jettent dans la poubelle sans réfléchir. La chaîne de tri des ordures en mélange va extraire la partie fine et humide par criblage. Puis la faire sécher pour l’enfouir. (au lieu de retourner à la terre, si elle avait été triée en amont et compostée avec du broyat de végétaux). Dans tout le reste en mélange, les emballages seront souillés et ne pourront être acceptés dans les filières de recyclage.
Avec un tri grossier, probablement à la pelle mécanique, ils vont donc sortir ce qui brûle le mieux (plastiques, cartons, textiles), le sécher puis le jeter dans des broyeurs pour fabriquer ce qu’ils appellent des “paillettes”. Ils envisagent de les utiliser après ajout d’autres déchets de déchèteries broyés, comme le bois traité, les mousses de rembourrage de mobilier, matelas, différents plastiques, etc.
Ces paillettes sont les CSR (combustibles solides de récupération) et sont très en vogue car l’Ademe considère que c’est de l’énergie de substitution pour les industries qui ont besoin de chaleur (ce que nous n’avons pas en Corse à notre connaissance). Il y a pour cela des aides de l’État et des projets publics ou privés émergent un peu partout.
De nouvelles dépendances
Les grands lobbies internationaux et leurs relais locaux ont donc mis dans la tête des décideurs trop naïfs qu’il fallait construire des chaudières à CSR pour faire du chauffage urbain. Mais faut-il vraiment créer un réseau de chaleur pour alimenter des logements, autant que possible groupés… peut-être de nouvelles résidences dans la périphérie de Bastia ? Voire à Monte même ?…
Pourtant dans ces zones, on ne chauffe pas beaucoup. Donc et de plus, lors des périodes fraîches, cette usine miracle pourrait produire de l’eau chaude sanitaire et avec la chaleur des chaudières, en utilisant de la vapeur d’eau pour faire tourner des turbines, faire de l’électricité (cogénération) et l’injecter dans le réseau EDF. Hélas, c’est faux car toutes les études montrent que cela revient très cher et que ce n’est absolument pas rentable de produire de l’énergie de cette façon.
Mais une fois le besoin créé, donc la dépendance, pour le chauffage en hiver, il faudra toujours trouver de quoi alimenter les chaudières. Il faudra donc sécher et broyer un maximum de déchets. C’est ainsi que fonctionnent en France les gros incinérateurs urbains. Sans parler des pays nordiques, qui sont maintenant obligés d’importer des déchets pour les remplir. Ce serait le comble du ridicule que pour régler la question des déchets la Corse en soit réduite à en importer du continent !
C’est pourquoi cette usine, dont les capacités sont surdimensionnées (en se basant sur les taux de tri de 2018, 31 % de tri en comptant ce qui est apporté en déchèteries et par conséquent 69 % d’enfouissement) s’oppose à la réduction des déchets et au tri pour recyclage et compostage. Il faut dire aussi que l’industrie alimentaire, poussée par les lobbies de l’industrie pétrolière, crée toujours plus d’emballages au lieu de les réduire !
Ce qui amène les citoyens, qui se sont battus contre les essais nucléaires à l’Argentella, contre les boues rouges, contre les turbines au fioul du Vazziu et contre l’incinérateur de Venaco, etc. à se poser deux questions :
Et à envisager que la réponse pourrait être :
Agnès Simonpietri et Tonì Casalonga
Dans ce contexte, il existe un besoin croissant d’élaborer et d’améliorer les méthodes d’évaluation des rejets de polluants par les épurateurs et la surveillance régulière de cette pollution chimique transférée de l’air aux eaux marines. Dans le présent rapport, l’accent est principalement mis sur les rejets d’émissions de métaux lourds et de HAP, deux groupes de contaminants des gaz d’échappement des navires, qui ont été moins étudiés et réglementés. En substance, la méthode proposée pour l’évaluation des rejets d’émissions des épurateurs est construite sur la même base que les méthodes approuvées développées pour les gaz à effet de serre (GES) et les principaux inventaires d’émissions de polluants atmosphériques du transport maritime. À cet égard, l’approche proposée est basée sur les estimations utilisant les facteurs d’émission de polluants, les volumes et les débits d’eaux de lavage, les efficacités supposées de piégeage des épurateurs, la consommation de carburant du navire et la demande énergétique. L’étude de cas de l’estimation des rejets de métaux et de HAP est proposée pour le modèle de ferry Ro-Pax – scénario un navire et son exploitation en conditions réelles entre deux ports, Marseille et Ajaccio (France). Une projection à plus grande échelle est également présentée, comprenant les rejets potentiels de polluants par les EGCS de la flotte de 11 navires Ro-Pax opérant également dans les bassins du Golfe du Lion et de la mer Ligure, entre la France métropolitaine et la Corse. De plus, s’appuyant sur les travaux récents d’Osipova et al. (2021) sur l’évaluation globale de la masse des rejets d’eaux de lavage des navires utilisant des épurateurs, notre rapport fournit différents scénarios de charges d’eaux de lavage et de polluants dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) française. Les calculs sont présentés pour l’ensemble de la ZEE française ainsi que pour la ZEE méditerranéenne française et ses ports du Golfe du Lion (GdL) et de la Corse.
Français Il apparaît qu’en France environ 75 % des rejets d’eaux de lavage des épurateurs se produisent au-delà de la mer territoriale de 12 milles nautiques, tandis que 15 % sont rejetés dans les mers territoriales (MS), 6 % dans les eaux intérieures (EIE) et 4 % dans leurs ports. La distribution des charges polluantes suivra les rejets d’eaux de lavage. Les quantités de polluants s’élevant à des centaines et des milliers de kilogrammes de principaux métaux (V, Fe, Ni, Zn) et de HAP rejetés chaque année par une flotte donnée de 11 navires Ro-Pax dans la mer Méditerranée occidentale entrent dans la même catégorie que d’autres apports et émissions environnementaux à grande échelle de ces composés. Les charges potentielles annuelles estimées d’EGCS dans le golfe du Lion et la mer Ligure sont comparables aux quantités de vanadium, de nickel et de ƩPAH16 déversées lors de marées noires majeures ou au flux annuel de HAP du Rhône entrant dans le golfe du Lion. Ces estimations indiquent clairement que les eaux de lavage des épurateurs de navires peuvent représenter une source importante de polluants entrant dans la mer Méditerranée occidentale.
Épurateurs de navires , eaux de lavage , gaz d’échappement , émissions et rejets de contaminants , mer Méditerranée , golfe du Lion , mer Ligure , facteurs d’émission de polluants , métaux lourds , hydrocarbures aromatiques polycycliques , HAP , EGCS.
Ce sont des polluants de l’air des zones côtières ou portuaires produits par la combustion des combustibles fossiles ils sont émis par les transports.
Les SOx sont des composés de soufre et d’oxygène qui comprennent les gaz d’acide sulfurique et de dioxyde de soufre.
En 2024, Compte-tenu des préoccupations citoyennes concernant l’impact des navires à passagers (ferries et navires de croisière) sur la qualité de l’air, la DIRM a mis en place des consignes particulières de vigilance sur ces navires avec un objectif de 34 inspections sur ce type de navire.
29 inspections ont été réalisées sur ces navires sans constat de défaut.
les inspections des navires qualifiées BDN » n’incluent pas de prises d’échantillon.
Les inspections « SOx SAMPLE » conduisent à un prélèvement analysé dans un laboratoire agréé.
Les inspections « QUICK SAMPLE » impliquent une analyse à bord par spectromètre ».
Les inspections qualifiées « EGCS » soulignent un regard particulier sur le fonctionnement des scrubbers.
5 contrôles BASTIA – BDN – (sur documents de bord)
2 contrôles AJACCIO – BDN – 9/10 et le 6/11
En 2024, la DIRM a maintenu un focus de contrôle concernant le respect de la réglementation nationale relative aux scrubbers à boucle ouverte dont l’usage est interdit dans les 3mn par rapport aux lignes de base.
36 navires équipés de scrubbers ont fait l’objet d’un contrôle relatif à leur usage.
Fin 2024, 29 inspections SOx ont été réalisées sur ces navires sur les ports de Marseille (16), Bastia (5), Toulon (3), Ajaccio (2), Sète (2) et Nice (1). 13 analyses de combustible ont également été réalisées sur ces navires. Une révision des objectifs de prélèvements à bord des navires de croisière sera envisagée qui ne présentent pas de plus-value lorsque les navires utilisent des scrubbers à boucle fermée au port. Aucune inspection n’a révélé d’irrégularité pour ces navires. La charte croisière assure un suivi de la flotte de navires équipée de scrubbers.
Les navires de croisière qui ont été contrôlés en 2024 feront l’objet, dans le cadre des engagements de la charte croisière d’une identification disponible sur l’onglet spécifique à la charte.
Une inspection consiste à :
• Vérifier la conformité des certificats internationaux du navire,
• Assurer une inspection générale de la salle des machines,
• Vérifier l’état de fonctionnement des éventuels systèmes de lavage des gaz d’échappement (« scrubbers ») et des systèmes de réduction des NOx (SCR),
• Vérifier la bonne réalisation des changements de combustibles à quai
• Vérifier les arrêts des scrubbers à boucle ouverte avant l’entrée les 3 mn
• Vérifier la conformité des enregistrements du fonctionnement des différents scrubbers (EGCS)
• Vérifier la qualité des chargements de combustibles et des bons de livraison (BDN)
• Vérifier la conformité des différents enregistrements documentaires par rapport aux exigences internationales.
• Assurer le cas échéant un prélèvement de combustible utilisé (SOx sample)