Transport&Environnement : IMPACT DU GNL SUR LE CLIMAT

Par Aaron Clark et Jack Wittels BLOOMBERG
31 juillet 2023 à 15h18 UTC+2
https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-11-20/offshore-wind-crisis-uk-germany-poland-see-projects-moving-forward#xj4y7vzkg

Les opérateurs de croisière remplacent le carburant à base de pétrole par du gaz naturel liquéfié pour faire fonctionner leurs navires et présentent cette transition comme un moyen de voyage plus écologique. Une enquête menée par des militants écologistes suggère que le changement pourrait être pire pour le climat à court terme.

Bien que les navires brûlant du GNL génèrent environ 25 % d’émissions de dioxyde de carbone en moins que les carburants marins traditionnels, les navires ne parviennent souvent pas à brûler tout le gaz invisible. Cela signifie qu’une partie de cette substance s’échappe directement dans l’atmosphère, où elle peut avoir un impact dévastateur sur le climat. L’un des moteurs les plus couramment utilisés sur les navires propulsés au GNL perd 3,1 % de son carburant, selon la Commission européenne.
À l’aide d’une caméra spéciale capable de détecter le gaz invisible, un thermographe certifié engagé par Transport & Environment, une organisation à but non lucratif basée à Bruxelles, est monté à bord d’un bateau de croisière à Barcelone le mois dernier en tant que passager et a filmé d’importants panaches d’hydrocarbures crachant par les entonnoirs d’échappement géants du navire. Les émissions du navire MSC World Europa incluent presque certainement le puissant gaz à effet de serre méthane, selon une analyse indépendante des images de TCHD Consulting LLC, basée au Texas.

Impact climatique du carburant
Le GNL est pire pour le climat à court terme que le gasoil marin dans trois types de moteurs sur quatre utilisant les deux carburants.
Source : Transports & Environnement
Remarque : Les calculs incluent les émissions « du puits au sillage » et utilisent des facteurs de glissement du méthane pour les types de moteurs déterminés par la Commission européenne. L’équivalent énergétique d’une tonne de GNL équivaut à environ 1,15 tonne de gasoil marin.
La société suisse MSC Cruises SA a déclaré dans un communiqué que les données du fabricant de moteurs du World Europa montrent que les moteurs du navire présentent des fuites de méthane nettement inférieures au taux de 3,1%, « ce qui est une valeur indicative basée sur des technologies plus anciennes ». La société a refusé de divulguer le taux de fuite de méthane et a déclaré qu’elle ne disposait pas de données permettant de confirmer les rejets annuels de méthane du navire. Un processus de mesure directe pourrait être lancé plus tard cette année.
Le méthane, qui est le principal composant du GNL et responsable d’environ 30 % du réchauffement de la planète, a un potentiel de réchauffement global (PRG) plus de 80 fois supérieur au dioxyde de carbone au cours de ses deux premières décennies dans l’atmosphère. Arrêter les rejets de gaz destructeur de planète est l’un des moyens les plus efficaces d’atténuer la hausse des températures de la Terre en quelques années.
À l’échelle mondiale, le transport maritime – qui comprend les paquebots de croisière, les porte-conteneurs, les pétroliers et les vraquiers – rejette plus de CO2 que l’Allemagne. Même si les croisières ne représentent qu’une infime part de ce secteur, elles sont celles qui s’adressent le plus au public. Par conséquent, toute mesure prise par ces navires pour adopter des carburants plus verts aura une influence démesurée sur la transition énergétique, selon T&E. L’Organisation maritime internationale a fixé ce mois-ci de nouveaux objectifs de réduction des émissions qui, selon les experts, ne parviennent pas à s’aligner sur les mesures qui limiteraient le réchauffement climatique à 1,5°C.
« Le GNL est loin d’être une solution idéale », a déclaré Constance Dijkstra , chargée de campagne pour le transport maritime chez T&E. « Les croisiéristes prétendent actuellement qu’ils deviennent plus écologiques tout en continuant à utiliser des combustibles fossiles nocifs. Pour pérenniser le secteur, nous devons orienter les navires vers des carburants verts à base d’hydrogène.
Des gaz d’hydrocarbures s’échappent des cheminées d’échappement du MSC World Europa en juin. Source : Transports & Environnement
Le transport maritime, comme l’aviation, est considéré comme l’un des secteurs les plus difficiles à décarboner car il n’existe pas encore d’alternatives propres largement disponibles aux carburants à base d’hydrocarbures sur lesquels le secteur s’appuie depuis des décennies. T&E soutient que les exploitants de navires de croisière devraient passer à des navires construits avec des moteurs pouvant fonctionner avec des combustibles fossiles et de l’hydrogène ou de l’ammoniac issus d’énergies renouvelables afin de pouvoir rapidement passer à des alternatives plus propres une fois qu’elles seront plus largement disponibles.

Montée de méthane
Les concentrations atmosphériques de méthane sont 2,5 fois plus élevées qu’à l’époque préindustrielle
Sources : Agence américaine de protection de l’environnement ; Administration nationale océanique et atmosphérique
MSC Croisières, une société privée qui exploite 23 navires dans le monde, déclare dans une vidéo promotionnelle pour le MSC World Europa que les navires propulsés au GNL utilisent « le carburant marin le plus propre disponible à grande échelle aujourd’hui ». En plus de réduire leurs émissions de CO2, les navires propulsés au GNL rejettent également moins de soufre, d’oxyde nitrique et de dioxyde d’azote, selon un article publié cette année dans Atmosphere.
« L’utilisation du GNL comme carburant de transport au lieu du diesel améliore la qualité de l’air et réduit les effets néfastes des émissions atmosphériques sur la santé humaine », écrivent les auteurs. Mais alors que la chaleur extrême brûle la planète, les choix de combustibles fossiles, qui contribuent de manière considérable au changement climatique comme le méthane, font l’objet d’une surveillance accrue.
Des fuites de méthane des navires peuvent se produire lorsque le gaz pénètre dans un cylindre de moteur pour être brûlé, mais est protégé dans des crevasses, ce qui entraîne la sortie d’une fraction du carburant non brûlé, selon le document Atmosphère . Le phénomène – connu sous le nom de glissement de méthane – est reconnu par les constructeurs de moteurs qui développent des technologies pour réduire les fuites, selon les auteurs.
En utilisant les chiffres de la Commission européenne et en incluant les émissions générées lors de la production et du transport du GNL, T&E estime que l’impact climatique sur une période de 20 ans d’un navire utilisant un type de moteur à quatre temps courant est d’environ 6,1 tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone. pour chaque tonne de GNL brûlée. La mesure de l’impact du méthane sur 100 ans ramène ce chiffre à environ 4,5 tonnes. Le même type de moteur rejette environ 4,4 tonnes de CO2 pour une quantité équivalente de gasoil marin.
Les fabricants de moteurs commencent à réagir avec de nouvelles technologies qui pourraient ouvrir la voie à un transport maritime plus propre. MAN Energy Solutions prévoit de livrer son premier moteur à ammoniac sur le marché du transport maritime commercial vers 2026.
«Nous sommes si près d’être technologiquement prêts», a déclaré Dijkstra. La question est « comment pouvons-nous garantir que ces carburants électroniques verts sont disponibles et comment pouvons-nous nous assurer que les investisseurs, les régulateurs et les compagnies maritimes elles-mêmes sont tous prêts à faire un bond en avant ? »

ENQUÊTE PUBLIQUE – CENTRALE DU RICANTO – Novembre 2023

Construction d’une centrale nouvelle génération à 8 moteurs d’environ 16 MW unitaire pour une puissance totale d’environ 130 MW, dont le combustible est la biomasse liquide.
Le choix du carburant
La biomasse liquide est encore à ce jour en voie d’expérimentation en vue du développement économique d’un carburant de substitution.
Dans le contexte géopolitique actuel, la France qui s’engage résolument dans la production et  l’utilisation de ce carburantde substitution à grande échelle afin de « se décarboner » ne risque t- elle pas de manquer de biomasse malgré de vastes surfaces agricoles mobilisées ?
Ne risque t- elle pas de pénaliser le secteur alimentaire alors que le réchauffement climatique réduit les volumes disponibles et que les divers scénarios envisagent tous le doublement des usages de la biomasse non alimentaire ?
>Le choix du lieu d’implantation
Le garde considère toujours comme inadapté le site d‘implantation retenu pour ce projet.
Quelles que soient les raisons « justifiant » ce choix sur les 13 sites étudiés, il est regrettable de constater l’importance des inconvénients à résoudre inhérents au choix de cet emplacement.

  • Zone de fracturation subméridienne, inondable et submersible,aux abords immédiats de zones résidentielles densément urbanisée, avec, à proximité des retombées des panaches de cheminées très abaissées, un hôpital, un collège
  • Et où le maintien de la richesse de la biodiversité et des écosystèmes en présence est essentiel sur le temps long.
  • Une prise en compte rigoureuse que nous apprécions.
  • Nous devons également souligner la précision et la qualité de l’étude « impact environnemental du projet RICANTO volet « milieu aquatique » qui conforte nos allégations.
  • Les rus concernés par le projet, la Salive et le Vazzio, sont globalement en mauvais état.
  • On y relève diverses contaminations:
  • Arsenic, cuivre, zinc..,
    Des HAP : fluoranthène,  benzo(a)pyrène, et bien d’autres micropolluants toxiques pour les végétaux et d’autres organismes.
    On soulignera qu’il n’a pas été détecté de pollutions aux PCB depuis 2018, mais on notera la présence d’un perturbateur endocrinien, capable à faible dose de masculiniser les femelles de certaines espèces aquatiques.

  • Présence d’un aquifère secteur du VAZZIO,
  • http://infoterre.brgm.fr/rapports/86-SGN-089-CSC.pdf
    BRGM – Février 1986  – 86 SGN 089 CSC
    La télédétection a bien confirmé l’existence d’une « fracturation sub-méridienne » décelée en photogéologie, sans apporter de précisions complémentaires ni d’autres résultats significatifs.

  • Même si nous apprécions l’engagement d’EDF- PEI d’avoir choisi, à titre conservatoire, de mettre en œuvre des moyens de prévention en cas de présence éventuelle d’eaux thermales : « Pas de fondations allant jusqu’aux profondeurs des couches d’argile » « Les sondages réalisés ne pouvant être exhaustifs »…
  • Nous regrettons l‘absence de CONSULTATION DU BRGM dont l’expertise aurait permis d’affiner leur étude de 1986 concernant la PRESENCE D’UNE NAPPE PHREATIQUE AFFLEURANTE : « Ce granite présente de nombreuses fractures. L’eau thermale semble être apparue en profondeur ».
  • Nous espérons qu’aucun aléa fâcheux ne viendra contrer cet engagement lors des travaux d’inclusions de renforcement prévus entre 6 et 15 m, afin de compenser l’aléa inondation à l’échelle du temps, par l’élévation de la plateforme du site de la Centrale sur le Secteur Sud.

Piézomètre, profondeur 10 m
La nappe phréatique étant localisée aux alentours de +0,50 m (nivellement général), des rabattements de nappe seront nécessaires pendant la durée des travaux de fouille de l’ordre de 30 m3/h et200 m3 par jour pour une durée de 4 à 5 mois par opération, soit environ 15 000 m3 au total.

  • Nous apprécions la volonté affichée d’EDF de préserver la ressource en eau en phase d’exploitation par des actions visant à réduire les effets potentiels du changement climatique sur les milieux aquatiques principalement par l’utilisation d’aéroréfrigérants sec.
  • Bien qu’il soit difficile d’établir le lieu de contamination par la légionelle, le nombre de cas de légionellose, maladie qui n’a jamais été évoquée publiquement ne devrait-il pas être communiqué ?
  • Qualité de l’air:

Sauf erreur, nous n’avons pas trouvé l’étude de dispersion dans le dossier présenté
La  rose des vents décennale de la station d’Ajaccio (2010)  montre des vents dominants très majoritairement orientés nord-est / sud-ouest…
Cf : RAPPORT D’ETUDE – Décembre 2013 –  Qualitair Corse  – Météo France
Caractérisation des particules fines sur le territoire de la CAPA – Test de Vazzio 2012- 13
https://www.qualitaircorse.org/admin/files/298/rapport%20CAPA%20QC_M%C3%A9t%C3%A9ofranceGN.pdf
L’inversion thermique de fin de nuit est très fréquente, le transport des polluants locaux est sensiblement différent suivant la direction des courants, SSW ou SSE

  • Dans tous les cas le panache impacte le secteur du nouvel hôpital et du collège.
  • Quelle sera l’incidence de l’abaissement de la hauteur des cheminées à 50 m (NGF)

  • Sur ces établissements ?
  • Sur les immeubles résidentiels ?
  • Quelles conséquences par effet cumulatif sur la santé ?

  • Cette question reste entière même si ce projet est en conformité avec la circulaire du 9 août 2013 de la Direction Générale de la Prévention des Risques et la Direction Générale de la Santé pour les ICPE.

La pollution atmosphérique entraîne des décès prématurés (48000 pour la  France) et la perte d’années de vie en bonne santé chaque année. C’est un fait incontestable.

  • Quelle sera la composition réelle du carburant ?
  • Quelles teneurs en pesticides, comportement de ces molécules ?
  • En l’absence de recul concernant les rejets afférents à l’utilisation de la biomasse liquide, technique industrielle novatrice et exclure l’apparition d’effets néfastes sur la population riveraine du site pour conclure à des niveaux jugés non préoccupants, nous semble particulièrement aventureux.

En 2021, les recommandations de l’OMS ont considérablement évoluées pour connaître un abaissement très significatif concernant  les particules fines PM2.5 à 5 µg/m3/an, le NO2 et le CO2. – Des recommandations en deçà des valeurs limites d’émissions

L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a réalisé une première analyse de l’impact des nouvelles lignes directrices de l’OMS sur l’exposition des Français à la pollution atmosphérique.
« les premières estimations montrent que les nouvelles valeurs proposées par l’OMS augmentent significativement la part de la population française et européenne exposée à des dépassements des nouveaux seuils annuels de PM2,5 »

  • Concernant les émissions de CO2,
  • Source : ÉTUDE CARBO : Principaux postes d’émissions dans la région : https://www.hellocarbo.com/region/corse-2021/

    Malgré le gain d’une place au classement national des régions, la Corse n’a pas réussi à infléchir son impact environnemental. Avec une hausse de 4,3% entre 2020 et 2021, l’empreinte carbone des habitants de la région dépasse désormais le seuil symbolique des 10 tonnes de CO2e par habitant.
    La marge de progression reste effectivement très importante, l’engagement de diviser par 3 en ACV (analyse de cycle de vie) les émissions de gaz à effet de serre sera-t-il soutenable ?
    En vous remerciant d’avoir bien voulu prendre connaissance de ce document,
    Nous vous prions d’accepter nos salutations les plus distinguées.
    La Direction collégiale
    Le GARDE BP 70 – 20176 AJACCIO CEDEX 1

    AVIS DU CONSEIL NATIONAL DE LA PROTECTION DE LA NATURE : ISDND Giuncaggio Oriente Environnement Lieu des opérations : -Département : Haute-Corse -Commune(s) : 20251 – Giuncaggio. Bénéficiaire : SARL Oriente Environnement

    Les associations de bénévoles non subventionnées sont pourtant traitées avec un profond mépris par nos instances les plus représentatives  ! Merci à ces bénévoles de trouver la force d’agir encore sous les sarcasmes de nombreux amoralistes locaux, toujours prompts au lynchage le plus abject !

    AVIS DU CONSEIL NATIONAL DE LA PROTECTION DE LA NATURE

    art. L411-1 et L411-2 du livre IV du code de l’environnement
    Commission Espèces et communautés biologiques
    Séance du 25 septembre 2023
    Référence Onagre du projet : n°2023-07-28x-00803 Référence de la demande : n°2023-00803-011-002
    Dénomination du projet : ISDND Giuncaggio Oriente Environnement
    Lieu des opérations : -Département : Haute-Corse -Commune(s) : 20251 – Giuncaggio.
    Bénéficiaire : SARL Oriente Environnement

    Contexte
    Le projet est porté par la SARL Oriente Environnement et propose la création d’une ISDND pour des déchets ménagers non valorisables de 2,1 millions de m3 et pour des terres amiantifères 750 000 m3
    . Avec une emprise globale de 35 hectares, il se situe pour trois de ces quatre côtés dans un large méandre du fleuve Tavignano qui fait l’objet d’un site Natura 2000 et d’une trame turquoise (verte et bleue).
    Ce projet est très contesté localement pour différentes raisons : 1) pour l’OEC, il est vraiment très proche d’une zone d’exclusion d’enfouissement, sinon sur une zone d’enjeux environnementaux forts et connus (la zone d’ISDND se
    situe dans la seconde zone) ; 2) pour la Chambre d’agriculture de Haute-Corse et le SRADDET, le projet se situe dans un espace stratégique agricole (ESA) du PADDUC (Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse) ;
    3) la commune concernée, Giuncaggio et les communes voisines d’Antisanti, de Piedicorte di Gaggio, de Casevecchie se sont prononcées contre ce projet ; 4) le projet a suscité localement la création locale d’un collectif d’habitants
    (« Tavignanu Vivu » ou « pour le Tavignane vivant ») ;  5) le Préfet de région avait refusé le dossier en 2020, mais cette décision a été annulée par la suite par le tribunal administratif de Marseille.
    Enfin, la DREAL et le CSRPN concernés ont soulevé beaucoup de problèmes dans leur avis.

    Raison impérative d’intérêt public majeur
    Le fondement de ce dossier, à savoir le besoin de créer des ISDND en Corse, n’est pas contestable. Par contre, l’intérêt public majeur du projet mérite d’être discuté ici, notamment au vu des omissions dans le dossier des autres
    ISDND en service et en construction sur l’île, à savoir Viggianello (Corse du Sud) – 58 000 tonnes de déchets résiduels par an (ordures ménagères et tout-venant) et Prunelli di Fium’orbu (Haute-Corse) – 45 000 t/ an. En outre, un autre projet a été validé en Haute-Corse et entrera prochainement en phase de construction, à savoir le projet de Monte (100 000 t/an). De plus, le plan de prévention de gestion des déchets non dangereux (PPGDND) de Corse prévoit trois secteurs d’ISDND (Nord, Ouest et Sud). Ici c’est le projet Nord. Au vu de ces sites actifs et prévus dans les secteurs Sud et Nord, c’est plutôt dans le secteur Ouest que le besoin d’ISDND est grand, surtout qu’il inclut Ajaccio et les communes voisines en pleine urbanisation. Coté chiffres, la Corse produit actuellement 160 000 tonnes de déchets par an. Cependant, ce PPGDND prévoit l’application des lois récentes sur la croissance verte et sur l’économie
    circulaire et donc programme une réduction de cette production à 110 000 tonnes par an entre 2025 et 2034, puis à moins de 50 000 tonnes après 2035. Enfin, le dimensionnement de ce projet n’est jamais discuté, notamment au regard de l’équilibre à trouver avec les impacts sur la biodiversité. Toutes ces informations manquent cruellement à ce dossier, ce qui est fort regrettable ici, car elles changent notablement le cadre d’évaluation de cette RIIPM. Cette condition d’octroi est donc clairement remise en cause ici à la lumière de ces nouvelles informations.
    Absence de solution alternative satisfaisante :
    La présentation de cette partie est vraiment trop rapidement considérée (1 seule page), et ce dossier ne présente qu’une seule solution (celle dont le porteur est propriétaire).

    MOTIVATION ou CONDITIONS
    Cette situation est rédhibitoire pour le CNPN qui s’attend à une présentation claire de différentes solutions équivalentes et faisables techniquement, puis à une démonstration du choix de la solution la moins impactante selon
    une analyse multicritère intégrant la biodiversité. De plus, l’espace entre l’ISDND et le fleuve Tavignano n’est pas suffisant pour gérer d’éventuelles fuites ou pollutions. Plus grave, la localisation du projet est également inadaptée au niveau hydrogéologique (pas de garantie de confinement sur long terme, zone clairement connue comme instable, fortes présomptions d’eaux souterraines traversant le méandre et risquant de polluer ce fleuve). L’analyse hydrogéologique détaillée du site est vraiment trop peu étudiée pour être convaincante. Il faut signaler que les captages d’eau potable et d’eau agricole de toute la région sont situés en aval du projet (plusieurs IGP et AOP locauxen dépendent). Enfin, ce site est assez excentré du secteur Nord (Bastia est à 100km du site), ce qui pose des problèmes d’émission de CO2 et de GES associés au trafic attendu de 68 poids lourds en moyenne par jour (donc 136
    passages de camions par jour). Devant tous ces manquements, le CNPN considère que cette condition d’octroi n’est pas respectée.
    Nuisance aux populations des espèces à enjeux
    Ce site est situé à la toute proximité (dans le Tavignano) de la seule zone de reproduction (frayère) en Corse de l’alose feinte du Rhône. L’absence de garantie totale de confinement sur le long terme, l’instabilité reconnue de la zone, les fortes présomptions d’eaux souterraines traversant le méandre sont associées à un trop fort risque de nuisance sur les populations d’aloses, dont l’intérêt patrimonial est reconnu comme très fort et le statut UICN indique un état actuel vulnérable (VU). Ce risque est de nature à nuire aux populations locales et donc à modifier notablement leur aire de répartition. Parmi les poissons, il faut aussi noter la présence de l’anguille, dont l’intérêt patrimonial est reconnu comme fort et un statut UICN indiquant un état actuel de danger critique d’extinction (CR). Parmi les reptiles, la superposition spatiale du phyllodactyle d’Europe et des installations 4 et 5 est surprenante, car elle ne fait pas l’objet d’évitement ou d’une description détaillée du balisage de cette espèce mobile. Menacer cette population correspond aussi à couper une fonctionnalité écologique dans cette vallée pour cette espèce. Là encore, le CNPN estime que cette condition d’octroi n’est pas atteinte.
    Finalement, les trois conditions pour déroger à la protection stricte des espèces ne sont pas respectées ce qui fragilise grandement le projet et le rend inconcevable en l’état. Le besoin de créer des ISDND en Corse est justifié, mais pas dans ce secteur (mais plutôt justifié dans le secteur Ouest), pas sans avoir réalisé un bilan des ISDND de l’île, ni considéré d’autres solutions alternatives, et sans nuire à plusieurs populations d’espèces de fort intérêt patrimonial et reconnus par l’UICN comme menacées.
    Réalisation des inventaires
    Les inventaires souffrent de trois problèmes majeurs :
    1) les inventaires de 2015 dépassent nettement la durée de validité de 5 ans des données naturalistes reconnue par le CNPN et le Ministère de la transition écologique et solidaire. Ainsi, l’effort d’inventaires est insuffisant pour plusieurs groupes taxonomiques (deux nuits pour les chiroptères, un jour pour les amphibiens ou les autres mammifères, deux jours pour reptiles, ou encore deux jours en 2015 pour la faune benthique et les poissons (dont l’alose et l’anguille).
    2) Plusieurs témoignages locaux, ainsi que les images satellitaires montrent clairement la réalisation sur une partie du site de travaux de terrassement et de défrichement importants qui ont eu lieu quelques jours avant les inventaires :
    Ce point explique sûrement pourquoi seulement huit espèces d’oiseaux protégés ont été observées sur le site, résultat vraiment très étonnant dans cette vallée relativement préservée et assez forestière.
    3) Plusieurs confusions taxonomiques et imprécisions parsèment le dossier. Par exemple, les petits et grands murins sont deux espèces absentes de Corse, à l’issue d’une révision taxonomique de plus de 20 ans. Pour ce groupe, aucun détail sur le protocole d’écoute ou la justification des sites d’écoute ne sont présentés. Le dossier indique (p162) que plusieurs individus de Tortues d’Hermann ont été observés sur le site, alors que le reste du dossier précise l’absence de cette espèce. Cette espèce est pourtant signalée comme présente sur le site dans plusieurs bases de données nationales. Ces insuffisances incitent au doute à la fois sur les espèces recensées, sur l’effort d’échantillonnage et sur sa qualité.
    L’évaluation des impacts est aussi critiquable avec plusieurs sous-évaluations, comme par exemple celle concernant le phyllodactyle d’Europe, dont l’enjeu ne doit pas être considéré comme faible, mais plutôt comme fort, donc deux
    catégories supérieures d’enjeux.
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    MOTIVATION ou CONDITIONS
    Pour les impacts cumulés, toutes les espèces impactées par les projets voisins ne sont pas indiquées ici, ce qui empêche l’identification des espèces (et des habitats) supportant un impact cumulé.
    Séquence ERC
    Le projet présente des mesures sans distinctions entre évitement et réduction, puis entre compensation et accompagnement, ce qui rend cette partie assez confuse. Les mesures proposées sont assez classiques, mais
    manquent souvent de pertinence écologique. Voici quelques exemples : l’ajout proposé de trois nichoirs à chiroptères sans explications sur la pertinence écologique de leur emplacement, alors que quatorze espèces seront impactées ;
    l’ajout proposé d’hôtels à insectes et de ruches, alors que ces abeilles domestiques apporteront inévitablement une compétition pour l’accès aux fleurs avec les pollinisateurs sauvages locaux et sachant qu’une espèce domestique n’a jamais remplacé la diversité fonctionnelle des espèces locales. Le tout, sans qu’une réduction locale de la pollinisation n’ait été mise en évidence précédemment.
    Le calcul du ratio de compensation est absent du dossier ; l’issue de ce calcul parvient à une valeur de 1 pour 1 malgré les différentes valeurs sur les critères identifiés pour les groupes taxonomiques. Le calcul de ce ratio doit être réalisé
    espèce par espèce et ne doit pas porter sur des groupes taxonomiques entiers comme c’est le cas ici. Enfin, aucune méthode de sélection des sites de compensation n’est présentée, laissant supposer que le seul critère ayant prévalu est la propriété foncière du porteur. Un autre site de compensation est situé en aval du site et sera ainsi potentiellement exposé aux risques de pollution de l’ISDND, ce qui en réduirait l’efficacité écologique. Cette
    compensation sur 30 ans (par promesse d’ORE à ce stade) ne garantit pas non plus l’absence d’extensions des ISDND après cette période.
    Conclusion
    Les trois conditions d’octroi sont notablement contestées ici ; les inventaires sont à revoir comme l’évaluation des impacts ; l’application de la séquence ERC est à clarifier et à largement compléter et corriger ; la compensation est
    maladroite, sans justification ni garantie.
    Le CNPN émet donc un avis défavorable à cette demande de dérogation.
    Il incite à l’abandon de ce projet d’ISDND dans cette zone, et à la recherche d’un site alternatif plutôt dans le secteur ouest de l’île en accord avec le PPGDND et différentes stratégies régionales
    (SRADDET, PADDUC, zone d’exclusion d’enfouissement).
    Par délégation du Conseil national de la protection de la nature :
    Le vice-président de la commission espèces et communautés biologiques : Maxime Zucca
    AVIS : Favorable [_] Favorable sous conditions [_] Défavorable [X]
    Fait le : 25 septembre 2023 Signature : Le Vice Président

    RASSEMBLEMENT, PLAGE DU LAZARET – 10 août 2023

    Les associations de protection de l’environnement et de la santé unies au sein de la coordination TERRA sont aux côtés des usagers de cette plage ajaccienne pour dire NON au projet de l’État de concéder au profit de la CCI la mise en place et l’exploitation de 2 nouveaux coffres d’amarrage dédiés aux navires de grande plaisance dans le Golfe d’Ajaccio. C’est NON concernant tout particulièrement la mise en place, ici, Plage du LAZARET, d’un caisson d’amarrage pour mégas yachts (90 m) assorti de restrictions d’usage concernant les loisirs nautiques du 1er juillet au 31 août chaque année pendant 15 ans renouvelables.

    Cette plage familiale, éden des véliplanchistes ou autres pratiquants de sport nautiques populaires comme le kayak, le paddle, le canoë, l’aviron…, une plage dévolue aux pratiques sportives coutumières et aux usages communs consacrés par le temps, se trouvera amputée de droits légitimes d’usage et de libre accès à la mer sur plus de 5 hectares d’emprise supplémentaire dans la bande des 300 mètres pour accueillir des mégas yachts de passage.

    Baignades, utilisation d’engins propulsés par l’énergie humaine ou tractés, sports nautiques de vitesse seront interdits dans le périmètre des zones de mouillages de ces yachts du 1er juillet au 31 août chaque année.

    C’est donc plus de 5 ha d’interdictions qui s’ajouteront aux vastes zones déjà interdites : le quai de dépotage des pétroliers et la Base navale en hachuré violet.

    Parce que la Corse s’enferre chaque jour davantage dans un choix économique et politique d’un tout tourisme dévastateur sans parvenir à faire respecter les lois faute de moyens coercitifs.

    Parce que l’État, les Élus et les gestionnaires de notre espace maritime ne font pas respecter les interdictions de mouillages aux 15 % de yachts de la flotte mondiale qui fréquentent nos côtes…

    Les mêmes nous expliquent que pour “la sauvegarde de la biodiversité” il est indispensable de placer des tonnes de béton “éco-conçues” au fond de l’eau (45 tonnes) en dehors des zones portuaires et en limite des champs de posidonies pour accueillir davantage de yachts de 90 m en zone NATURA 2000 !!

    Sous ce prétexte fallacieux de “protection de posidonies” on va encourager au contraire les grandes unités de plaisance extrêmement polluantes à venir dans le golfe d’Ajaccio pour y stationner, dérangeant un peu plus l’ensemble de la faune dont de nombreuses espèces sont pourtant aussi protégées que la posidonie.

    Or dans un site Natura 2000 “zone spéciale de conservation”, il faut veiller à l’état de conservation des habitats et des espèces.

    Pour pallier l’impuissance affichée de l’exercice du pouvoir de police dans les eaux littorales, il a donc été décidé de partir à la conquête de cette nouvelle clientèle, une véritable aubaine pour certains, sans tenir compte des conséquences délétères sur l’air et la qualité des eaux du Golfe.

    Que « les droits coutumiers à la mer » de la population locale soient impactés au Lazaret, tant pis ! L’économie doit primer…

    Ce mode de vie ostentatoire et prédateur sera accueilli avec complaisance par une offre adaptée aux desiderata de cette clientèle de luxe, au mépris le plus total d’une répartition équitable des efforts de sobriété attendus de la population locale.
    La population perdra des droits d’usages et la qualité de ses eaux de baignade, la biodiversité subira les impacts dégradants induits, et les espèces invasives feront flores, détruisant au passage ce fragile écosystème indispensable à la vie.

    Ces yachts de la démesure qui consomment de 500 à 2000 litres de combustible fossile à l’heure, catapultent de véritables bombes de dioxyde de carbone (CO² dans l’atmosphère déjà saturée de ce gaz à effet de serre qui ravage la planète et compromet la vie sur terre.
    Bruits, lumières et déchets participeront, eux aussi, à cette profonde destruction irrémédiable, sans oublier que la pollution sonore sous-marine provoquée par la cavitation des hélices dévaste les plantes aquatiques devenues incapables de stocker le dioxyde de carbone, accélérant d’autant le changement climatique.

    Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, il sonne comme une évidence l’absolue nécessité de plafonner les émissions de gaz à effet de serre, surtout en Corse qui n’a pas réussi à infléchir son impact environnemental.
    Avec une hausse de 4,3 % entre 2020 et 2021, l’empreinte carbone des habitants de la région dépasse désormais,le seuil symbolique des 10 tonnes de CO²e/ habitant. (Source hellocarbo).

    Dans cette étude :

    Les transports et les achats publics responsables nous classent à la dernière place (13).
    La production d’énergie se trouve à la même place que la santé environnementale (11ème).

    Et bien que les valeurs environnementales et sociales doivent désormais structurer les politiques d’achats, la Corse semble poursuivre sa voie sur la ligne des « achats publics responsables » en investissant 521 000 € d’argent public qui participeront à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. L’étude réalisée à notre attention par Yacht CO² tracker le prouve :

    Parmi ces yachts de luxe, la plupart naviguent sous pavillons de paradis fiscaux (39 sur 59) : 24 battent pavillon des Iles Caïman, 9 battent pavillon Maltais et 6 battent pavillon des iles Marshall).

    Dans ces conditions, comment nos édiles peuvent-ils consentir à restreindre des droits citoyens par le financement de ces 2 coffres à hauteur de 521000 € d’argent public sur un fonds dédié à l’adaptation du territoire au changement climatique et à l’amélioration du cadre de vie ?

    Comment ne pas souligner ce paradoxe, cette parfaite discordance dans l’utilisation du « fonds vert » doté de 2 milliards d’€ présenté le 27 août 2022 par Madame la Première Ministre pour accélérer la transition écologique et améliorer le cadre de vie ?

    Comment accepter que la population subisse les conséquences de cette politique d’achats absurde qui favorise des pratiques de consommation énergétique fossile démesurée, aujourd’hui incompatible avec les engagements écologiques ?

    Comment accepter en silence cette rupture caractérisée d’avec le monde social ordinaire qui en subira les conséquences désastreuses ?

    Comment accepter qu’une poignée de décideurs prenne des décisions en totale opposition aux Droits légitimes des citoyens sur leur cadre de vie, eux qui luttent déjà pour survivre. Morale, Justice, Equité, sont des mots qui semblent avoir perdu leur sens, noyés dans le miroir aux alouettes d’un monde en décadence !

    Pour toutes ces raisons accepter de concéder la gestion de ces 5,5 hectares de mer à la CCI pour la mise en place du coffre « lazaret » au détriment de la population locale nous semble a fortiori particulièrement inconvenant.

    Aujourd’hui, nous attendons que les Lois environnementales soient enfin appliquées, que les navires mouillent dans les ports, que l’État renoue avec « l’action de l’État en mer », que des contrôles soient effectués et qu’ils soient rendus publics : le carburant des navires, le respect des sites, du milieu, la tranquillité de la faune sauvage.

    Il n’est plus acceptable de laisser la seule « économie » primer sur les Droits de la Nature, des espèces, des citoyens et de leur santé, quel que soit le système économique en présence et les difficultés inhérentes.

    Quant à l’utilisation du fonds vert, il faut sans aucun doute lui trouver un fléchage bien plus utile que de priver des citoyens de justes droits afin de pallier les carences (passées ?) de l’État.

    Pour toutes ces raisons, nous espérons une décision forte, centrée sur une légitime nécessité de Justice sociale, accepter de renoncer à la mise en place de ce coffre « Lazaret » dans ce secteur de la ville d’Ajaccio, où la pauvreté est plus marquée et qui subit bien davantage les effets de la pollution des navires, de la centrale thermique d’EDF et de la circulation automobile, serait sans aucun doute perçue comme un signe d’apaisement.

    LIBERTÀ PER I BAGNI ! A PIAGHJIA PER I CORSI !

    AJACCIO – PLAGE DU LAZARET – ALERTE


    Savez vous pourquoi?
    Parce que l’état a autorisé la chambre de commerce et d’industrie de la Corse-du-Sud à installer un caisson d’amarrage pour accueillir les méga yachts des milliardaires de ce monde aux abords immédiats de cette plage familiale. Pour comble, afin de privilégier ceux qui le sont déjà, cette installation va se faire au détriment des ajacciennes et des ajacciens qui jusqu’à présent profitaient tranquillement des loisirs offerts par cette plage familiale et qui ne le pourront plus !


    De plus, le financement de ces caissons pour un montant de 521000€ sera assuré par un fonds dédié à l’adaptation du territoire au changement climatique et à l’amélioration du cadre de vie, donc vos impôts vous priveront de droits afin d’enrichir le budget de la chambre de commerce et d’industrie de la Corse du sud et pour faire la part belle aux plus fortunés.


    Et chaque année, du 1er juillet au 31 août plage du Lazaret, les ajacciennes et les ajacciens seront désormais réduits à n’être que les simples spectateurs de ces méga yachts de plus de 60 mètres qui les empêcheront de pratiquer leurs loisirs nautiques favoris.

    Cette décision scandaleuse dans une île où 18.5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté est d’une indécence provocatrice. Par ailleurs, ces yachts apporteront une pollution supplémentaire par leur consommation excessive de fioul (2000 Litres à l’heure pour certains) alors que la Corse est la 2eme région de France à émettre le plus de gaz à effet de serre.., se servir d’un financement destiné à l’adaptation du territoire au changement climatique pour une telle opération est à minima une provocation voire une escroquerie intellectuelle !
    Ne les laissons pas faire, joignez vous à notre protestation!

    Nous appelons les ajacciennes et les ajacciens à se joindre à ce rassemblement afin de faire annuler ce projet scandaleux. Vous devez être nombreux à nos côtés, faites cet effort, car bientôt pour le profit de quelques uns, nos libertés seront encore réduites sur notre territoire, l’avenir est dans nos mains car il appartient à nos enfants !