POLLUTION DE L’AIR PAR LES NAVIRES – NOS INTERVENTIONS – NOS ARGUMENTS

Depuis plusieurs années, Le GARDE reste très impliqué dans la pollution de l’air par les navires. Et c’est avec une grande satisfaction que nous avons noté l’accueil favorable qui  a été réservé à la demande de Monsieur le Maire d’Ajaccio par Madame la Préfète de Corse pour l’organisation d’une «table ronde » sur le sujet.

Afin d’alimenter le débat, voici les quelques éléments d’information réunis par nos actions citoyennes indépendantes qui figurent sur ce site et que nous avons transmis à Madame la Préfète de Corse, à la Collectivité de Corse, à Monsieur le Député  Colombani membre de la commission environnement, et à Monsieur le Maire d’Ajaccio.

–  Les mesures que nous avons fait réaliser par Axel FRIEDRICH expert international transport en juin 2018, par comptage des particules fines et ultra fines. Ces mesures sont édifiantes, sachant que la norme se situe entre 2000 et 4000 particules par cm3.
–  Notre intervention auprès du Cabinet du Premier Ministre en juin dernier, au nom des associations de la Région PACA et de la Région CORSE, restée sans réponse.
– Les captures d’écran de la consultation de notre site qui prouvent l’importance du sujet auprès des personnes impactées,  (plus de 15254 visites enregistrées d’un post réalisé le 21 août dernier sollicitant l’intervention  du Maire d’Ajaccio).

15254 visites… C’est un record jamais atteint auparavant par notre association et nous vous en remercions.

Nous avons également souligné l’insuffisance de mesures réalisées par Qualitair Corse concernant cette pollution, un constat assorti d’une demande de mesures spécifiques des infrastructures portuaires formulée à l’Enquête Publique du PPA de la Région Ajaccienne, comme c’est déjà le cas pour la centrale EDF. (Avec une implantation des appareils de mesures réalisée sur un schéma établi par Météo France).

Même si nous ne contestons pas le volet économique des croisières et ses retombées immédiates pour la ville d’Ajaccio, les coûts induits existent de façon irréfutable, même si ils ont été largement minimisés par les institutions nationales et internationales, il est évident qu’il manque une ligne au bilan : le report de la dette générée par cette pollution en termes de santé publique et de qualité de vie.
Une dette qui doit se cumuler avec l’exemption de taxes sur les énergies fossiles du secteur maritime, qui est estimée à 24 milliards d’€ par an pour l’Europe dans la dernière communication de « Transport & Environnement ».
Sans oublier que dans le contexte global climatique « la pollution de la Méditerranée » largement médiatisée écorne l’image du produit. La Méditerranée et l’héliotropisme étaient les produits phare des destinations en vogue à la fin du siècle dernier. Le seront-ils encore demain ?
Venise, Barcelone, Dubrovnik, Palma de Majorque, Paca, Corse, les monstres de la mer ne sont plus les bienvenus, les populations contestent.., et la clientèle potentielle des retraités à fort pouvoir d’achat s’amenuise.

L’utilisation du carburant marin à 0,5% de soufre en janvier 2020 ne peut en aucun cas nous satisfaire.

Cette décision est parfaitement inique, puisque en Manche-Mer du Nord, c’est un carburant à la teneur de 0,1% en masse de soufre qui s’impose depuis le 1er janvier 2015.
Notre demande reste constante, Le DIESEL MARINE LEGER (DML) est un gazole marin de référence internationale utilisé par tous les navires équipés de motorisations diesel, son utilisation est obligatoire lorsque le navire (passagers) reste à quai plus de 2 heures.  (Art. L218-2 du Code de l’Environnement).
Ce fuel marin est donc bien présent à bord des navires, mais la France a renoncé à rendre obligatoire son utilisation dans ses eaux territoriales, alors même que l’étude réalisée par le Ministère prouve combien la pollution générée est importante, se disperse en mer, dans les villes portuaires et très largement à l’intérieur des terres.  Cette étude ECAMED qui nous a été restituée en janvier dernier a été, depuis lors, sérieusement renforcée par le rapport de l’ANSES. (Juillet).

Jusqu’en 2017, le secteur maritime a été exclu des politiques de réduction des polluants atmosphériques en France, et « nous avons oublié ce point navires » lors de la consultation sur la Loi Mobilité, c’est particulièrement regrettable sachant que 90% des échanges mondiaux se font par la mer et que l’industrie maritime est la plus polluante de la planète.

Nous avons mobilisé Michèle RIVASI en décembre 2018, la Commission transport de l’UE en mai,  le Député Paul André Colombani qui siège à la Commission Environnement lors du renvoi de la Loi « mobilité » devant la Commission pour une deuxième lecture à l’Assemblée Nationale début septembre. Présentés et soutenus par des Députés de PACA et même de la Rochelle, tous ses amendements ont été rejetés. Tout dernièrement, nous avons saisi Monsieur le Maire d’Ajaccio pour formuler une demande de navigation avec du fuel à 0,1% à l’arrivée et surtout à l’appareillage des navires dans la zone portuaire de pilotage d’Ajaccio, une demande qui répond à l’attente de nombre d’ajacciens  tout en confortant significativement la demande du Maire de Cannes.
– Quant au risque supposé de black out, opposé de façon récurrente par les compagnies maritimes, il nous semble parfaitement acceptable par mer calme, alors que la pollution engendrée par le préchauffage des moteurs à quai, même avec du fuel à 0,5% de soufre, (soit 5 fois plus qu’en Manche-Mer du Nord) n’est plus tolérable en période estivale par les riverains obligés de vivre fenêtres closes de longues heures durant.
Il est évident que des dérogations peuvent être accordées par gros temps.

Aujourd’hui, nous devons souligner les efforts qui semblent s’engager en Corse  et qui seront sans nul doute bénéfiques pour les riverains en attendant 2025, mais dans l’intérêt du plus grand nombre, le Droit doit évoluer maintenant !

Forts d’une exemption de taxes sur les énergies fossiles en faveur du secteur maritime de 24 milliards d’€/an rien qu’en Europe, les lobbies des secteurs maritime et pétrolier ont de beaux jours devant eux…

DIRECTION L’UNION EUROPÉENNE !

Une rencontre est prévue en janvier à la demande des Maires de Venise et de Barcelone, elle devrait également réunir des Maires de la Région PACA et de nombreuses associations. Il est évident que faute d’une décision favorable à l’utilisation du Diesel Marine Léger, au minimum dans la zone de pilotage comme indiqué supra, nous serons présents lors de cette réunion.

Dans l’intérêt du plus grand nombre, le Droit doit évoluer ! Chacun a le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé dès aujourd’hui !

 

 

Notre planète Terre a la fièvre !

Nous ne pouvons pas rester sur le bord du chemin à regarder le  monde partir en lambeaux.  

Jamais la planète n’a eu aussi chaud depuis 2000 ans.                                    

Les catastrophes s’intensifient,                                                                                                                Les conséquences sont désastreuses…                                                                                                            STOP à l’inaction, nos édiles doivent agir !

Le responsable de l’ONU somme les responsables politiques  d’apporter des plans et pas des discours, car il s’agit de lutter pour la vie !
Tous et toutes nous devons faire pression sur les États.
Le sommet de l’ONU pour le climat du 23 septembre est une fenêtre de tir à ne pas laisser passer.                                                                                                                             Marchons ensemble contre le système,  contre la destruction de la planète,   contre le mépris des élites et des lobbies.

Défendre le climat c’est lutter pour d’avantage de justice sociale, pour la  qualité de notre vie et celle de nos enfants.
Le 21 septembre retrouvons nous devant la préfecture d’Ajaccio pour une marche en direction de la Collectivité de Corse

 

Scandola : la concertation est lancée

RÉSERVE DE SCANDOLA : la concertation est lancée.

Le GARDE a participé, en tant qu’observateur, à la deuxième réunion de concertation qui s’est tenue ce lundi 15 Juillet à l’office de tourisme de Porto.

Le président de l’office de l’environnement François Sargentini et le président du PNRC Jacques Costa ont mené les débats.

En préambule, nous devons souligner notre satisfaction d’apprendre que la gestion de la partie maritime de la réserve va enfin être finalisée et confiée à l’Office de l’Environnement de la Corse.

Cette gestion était jusque là réalisée depuis Toulon, générant les incompréhensions légitimes des intervenants maintenus à l’écart des études et des décisions.    

Ces nouvelles dispositions permettent aujourd’hui à L’OEC d’associer tous les acteursafin de définir dans une large concertation les objectifs de régulation des activités dans la réserve de Scandola alliant préservation et économie avec l’ensemble des intervenants.

Il est évident que des décisions partagées seront plus légères à respecter.

Les doléances soulevées à l’encontre des associations : L’association des bateliers représentée par Éric Cappy a reproché aux associations d’avoir relayé sur leurs sites et pages Facebook des études scientifiques erronées.

Il faut rappeler que le Conseil Scientifique de la réserve ne s’était pas réuni depuis au moins 2 ans, et que nous avons axé nos déclarations sur les études soumises à  délibération des Ministres du Conseil de l’Europe, et réalisées à cet effet par leur expert depuis 2005.

Les maires de Serriera, de Galeria, Ota, Piana, et Partinello ont pris tour à tour la parole. Madame la maire de Piana n’a pu s’empêcher de fustiger les actions des associations sur l’urbanisme, ce qui n était pas le sujet de la réunion

Le maire de Partinello a fait un constat simple bien au delà des études scientifiqueset qui résume la situation de la réserve. « Il n’y a pas si longtemps en regardant la mer depuis ma colline, c’était le Far West, c’est beaucoup mieux depuis deux ou trois ans. » Nous tenons aussi à rétablir la totalité de son intervention concernant les associations de défense de l’environnement : « je dirais aux associations, vous avez souvent raison mais ayez des doutes »

Pour résumer, nous connaissons les reproches quant aux études scientifiques sur lesquelles nous nous appuyons, elles sont souvent jugées pessimistes, erronées, fantaisistes, comme celles que nous avions publiées lors du passage du nuage de Tchernobyl , de la pollution du Golfe d ‘Ajaccio par la centrale EDF du Vazziu avant la mise en place d’un organisme indépendant d’EDF mesurant la qualité de l’air,  nos alertes sur le changement climatique en Corse en 1997 et qui faisaient sourire, et enfin celles effectuées à nos frais sur la pollution des navires dans les ports de Bastia et d’Ajaccio.

Mais comme il a été dit tout au long de la réunion ne parlons plus du passé.

De nouvelles études scientifiques ont été réalisées et sont moins pessimistes que celles que nous avons publiées : dont acte.

A Scandola, une régulation a été mise en place, elle est respectée à 98%. Les Balbuzards nourrissent mieux leurs oisillons : c’est une excellente nouvelle.

Le bilan de la saison sera présenté en Octobre lors de la prochaine réunion de concertation.

Nous avons pu à l’issu de la réunion entamer un dialogue avec des bateliers, des pêcheurs, des maires en rappelant notre rôle de lanceur d’alerte et en rappelant aussi que nous avions à l époque milité pour la création et la pérennité de cette réserve alors que de nombreuses personnes pensaient que cette réserve serait un frein à l’économie locale.

Dans un proche avenir, il sera même peut-être utile de faire intervenir un organisme de contrôle indépendant des acteurs de Scandola et des associations, comme cela se fait pour la mesure de la pollution de lair, (mesure qui était faite auparavant par EDF et systématiquement remise en cause) ou comme on le fait pour une entreprise avec un audit externe.

L’exemple de la gestion de la langouste à l’ile Saint Paul et Amsterdam par le muséum d’histoire naturelle est remarquable et donne entière satisfaction aux pêcheries de la Réunion depuis 1950.

L’avis scientifique sur les quotas de pêche est élaboré à partir d’indicateurs qui permettent de suivre les tendances des stocks. En 2016, il a été créé un indice d’abondance, indépendant des données commerciales, qui a permis daméliorer la connaissance sur la croissance et la dynamique spatiale de la langouste.

Pour conclure, nous sommes convaincus que des échanges réguliers et transparents autour de la réserve de Scandola, permettront à chacun de poursuivre son activité dans le respect de ce joyau du patrimoine environnemental de la Corse.

Et les associations resteront dans leur rôle de lanceur d’alerte afin de sauvegarder l’intégrité de cet héritage que nous devons tous ensemble transmettre au futur.