https://corsicapulita.com/soutien-fraternel-levante-garde/

Communiqué de la coordination Corsica Pulita en soutien à U Levante et le Garde

La coordination Corsica Pulita apporte son soutien fraternel aux associations U Levante et Le Garde, qui sont visées, depuis quelques semaines, par une campagne nauséabonde de calomnies, d’injures et d’intimidation en lien avec l’affaire du domaine A Saparella, à Coti Chjavari.
Des mensonges grossiers sont propagés sur cette affaire, à des fins évidentes de manipulation de l’opinion. Nous ne rappellerons pas ici les nombreuses preuves publiées par U Levante sur son site Internet, qui démontrent, sans contestation possible, qu’il n’a jamais été demandé la démolition de « bâtisses ancestrales », mais bien de constructions nouvelles qui avaient initialement une vocation commerciale et touristique, réalisées sur un site naturel inconstructible, en violation de la loi littoral.

Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre, de lire l’arrêt de la cour d’appel de Bastia ayant ordonné les démolitions.

Telle est, sans travestissement, la réalité simple, évidente, de ce dossier.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas acceptable que des associations citoyennes, dont la seule arme est celle du droit, et dont le seul tort est en l’espèce d’avoir saisi la justice, soient trainées dans la boue.
Le silence gardé, face aux injures et aux menaces proférées contre elles, par les organisations politiques et les élus qui avaient fait le choix d’être présents lors du rassemblement organisé le 16 décembre dernier sur le domaine, est à cet égard particulièrement préoccupant. Il traduit chez certains une forme de dérive poujadiste, une perte de repères politiques alarmante. Nous rappelons que les associations U Levante et Le Garde œuvrent, depuis des décennies, pour l’intérêt commun de tous les Corses. Elles le font sur leur temps et leurs moyens, sans en tirer un quelconque profit, bien au contraire.

Qui peut nier qu’elles ont, par leur combat incessant, contribué de manière décisive à préserver une grande partie de notre littoral, suppléant en cela les carences d’un État souvent indifférent, voire défaillant ? Faut-il rappeler les centaines de permis de construire, la cinquantaine de PLU et de cartes communales annulés à l’initiative de ces associations, qui ont ainsi permis de sanctuariser des dizaines de milliers d’hectares de littoral ?

Mais on ne peut applaudir l’action des associations lorsqu’elles empêchent la construction de résidences de continentaux, et s’indigner, lorsqu’en vertu des mêmes principes, et en application des mêmes lois, ces mêmes associations – devenues subitement des « délateurs » et des « collabos » – obtiennent en justice la démolition de constructions illégales édifiées par des Corses. Faut-il rappeler que dans un État de droit, la loi s’applique dans les mêmes conditions à tous, dans le domaine de l’urbanisme comme dans les autres ? Notre corsitude ne nous confère aucun privilège ni ne saurait justifier des passe-droits. Elle nous oblige, au contraire.

Et on peut encoremoins accepter que certainsCorses cherchent à échapper, par leurinfluence, leur richesse ou la crainte qu’ils inspirent, à l’application des règles qui s’imposent à tous les autres, sauf à laisser s’instaurer une société de castes, fondée sur l’inégalité des Corses devant la loi, où règneraient l’arbitraire et le chaos.

Le tolérer, ce serait faire le jeu des intérêts mafieux, dont on devine qu’ilsse réjouissent, tapis dans l’ombre, des attaques portées contre les associations citoyennes, ces sentinelles qui s’opposent, à travers leurs actions de terrain, aux logiques de prédation à l’œuvre en Corse.

Et précisément, l’affaire d’A Saparella sert, à l’évidence, de prétexte et d’occasion à une coalition d’intérêts hétéroclite qui cherche à remettre en cause les lois et règlements (loi littoral, loi montagne, Padduc) qui freinent la spéculation immobilière, afin de laisserlibre-cours aux appétits jamais assouvis des spéculateurs.

Si ces forces parvenaient à leurs fins, les conséquences seraient désastreuses pour la Corse : les phénomènes de spéculation immobilière et de dépossession foncière des Corses s’en trouveraient aggravés, notre patrimoine naturel et paysager serait menacé à brève échéance.

La coordination Corsica Pulita se battra toujours aux côtés des associations U Levante et le Garde pour empêcher ces évolutions mortifères.

LES DÉCHETS EN CORSE, enquête publique

Le 24 novembre 2023
Nos observations sur les documents présentés à l’enquête publique.
Élaboration du Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets (PTPGD)
pour le territoire de la Corse.
Ce document particulièrement technique aurait dû faire l’objet de réunions publiques garanties par la Commission Nationale du Débat Public, la CNDP, afin d’éclairer objectivement les citoyens contribuables sur des choix qui curieusement « semblent déjà arrêtés » et qui vont les engager financièrement sur le temps long.

LES DÉCHETS EN CORSE,
Un constat toujours aussi affligeant, méconnaissance des gisements et des besoins, réponses « hors la Loi » inadaptées et à la charge du contribuable Corse.
La Corse est à l’échelle mondiale dans le peloton de tête des plus gros producteurs de déchets urbains solides avec 662 kg/hab.
(Fourchette mondiale 208 – 760kg/an/hab.  Source, Assemblée Nationale 19 juin 2019)
Alors même que la France fait partie des pays qui produisent le plus de déchets en Europe, en Corse on produit 36% de déchets en plus que la moyenne nationale qui est de 529 kg/an/hab.

  • Cet écart est principalement lié au tourisme, cette activité génère des déchets dont le « traitement »est financé par la TEOM ;
  • C’est donc un cumul de charges que le contribuable corse assume financièrement sous forme de taxe, alors qu’il ne bénéficie d’aucun service du type porte à porte ou collecte séparée des biodéchets ;
  • Qu’il est dans l’obligation de se rendre aux points d’apport volontaire pour ses OM ;
  • Aux bornes de tri sélectif en nombre particulièrement insuffisant ; comme et surtout aux bornes de tri TCL, (textile, chaussures et linge de maison), (1pour 2000 habitants sur le continent 1 pour 4000 en Corse).

Alors que la Corse est en voie de paupérisation galopante, on s’attachera en préambule à faire connaître notre exaspération face à l’importance de la TEOM actuelle et à n’en pas douter de celle à venir, pour un service peu ou prou rendu voire même inexistant.
En 2021, pour l’ensemble du territoire de la Corse, le coût de la gestion des déchets s’est élevé à 100 millions d’euros, soit 295€ HT/hab. Un coût 3 fois supérieur à la moyenne nationale tous types d’habitat confondu et 1,9 fois plus élevé que les collectivités situées en secteur touristique.
Cette taxe représente actuellement plus de 20% de la taxe foncière, et pourtant les déchets jonchent les trottoirs, le bord des routes, et des containers malodorants débordent en été sous la pression touristique dans les secteurs les plus fréquentés.
En outre, l’État qui retranscrit les Directives européennes s’est déchargé de la gestion d’une offre de services de plus en plus large et diversifiée sur les Maires de communes aux ressources budgétaires limitées, des Élus qui, regroupés en 19 intercommunalités ont largement  transféré leurs compétences « traitement et valorisation déchets » au SYVADEC en 2007 ;  37 communes réparties sur 3 EPCI n’ont pas adhéré à ce syndicat.
Dans son délibéré du 30 mars 2022, la Chambre régionale des comptes Corse souligne le faible investissement des membres du SYVADEC  dans sa gouvernance, ainsi que l’absence d’orientations à l’échelle de la Corse.
Les pseudos tentatives de traitement et de valorisation des déchets introduites depuis lors se sont toutes soldées par  des échecs successifs et cinglants qu’on peut qualifier d’opérations de communication onéreuses et injustifiées, mais qui suivaient certainement un objectif caché :
«Le cœur de cible», afin de justifier la construction d’usines rutilantes et hors de prix, un projet  mûri de longue date dans les cartons du SYVADEC.

  • Conduire le tri valorisation à l’échec pour justifier l’implantation de ces usines !?!

L’activité du syndicat reposerait désormais sur la réalisation d’équipements structurants évaluée à quelques 125 M€  au  détriment du financement d’autres compétences intéressant la population.
La chambre  régionale des comptes de Corse observe que le projet souffre d’incertitudes tant concernant son mode de financement que son impact sur le coût du service.
Trier du tout-venant humide et souillé,  le hacher menu en CSR en sortie de TMB sans en connaitre l’exacte composition, pour finalement l’incinérer dans des « chaudières dernier cri » portées par l’État et financées par l’Ademe par de l’argent public,  avec à la clef une production de mâchefer, de refiom et de fumées toxiques, c’est, il faut en convenir un tour de passe-passe pour le moins industrieux pour la mise en application de la Loi AGEC !
Les déchets ne disparaissent pas ils se transforment, la dégradation thermique d’une tonne de CSR en présence éventuelle de matériaux inconnus laissera non seulement environ 350 Kg de déchets plus ou moins dangereux à enfouir pour certains dans des conditions particulières de sécurité, (CET type 1), tout en inondant de larges périmètres alentours de fumées toxiques qui  éventuellement se retrouveront en concentrations délétères dans des œufs de poules rendus impropres à la consommation ou des fromages contaminés… L’exemple même de l’économie  circulaire !
« Les décisions sont prises » ! « On ne reviendra pas dessus » !
Pourtant fin 2021, l’OMS a recommandé  la révision des émissions du dioxyde d’azote et des particules fines PM2.5 à 5 µg/m3/an , soit une baisse drastique de 50% sur les valeurs d’émissions actuelles afin de limiter les impacts environnementaux sur la santé.
Mais, il est de bon ton aujourd’hui de servir en priorité les intérêts de puissants lobbies au détriment de la santé publique et du pouvoir d’achat des citoyens, ces décisions considérées comme arbitraires sont perçues comme une véritable régression démocratique…
Ces investissements titanesques, ruineux en fonctionnement, et sans conteste polluants sont à l’image du sens de la démesure du SYVADEC, qui a su nous conduire avec méthode vers  son « cœur de cible » faute de l’implication suffisante d’élus actifs et indépendants à sa gouvernance.
De plus, l’absence « d’ingénierie système » qui nous semble indispensable dans l’approche scientifique nécessaire à la validation des systèmes dans l’intérêt public d’une Région comme la Corse, doublée de l’absence de volonté politique des élus de proximité et de la démission de L’État dans le contrôle et l’application des Lois ont largement ouvert la porte.

  • Mais à quel prix ? La taxe va-t-elle doubler voire davantage ?
  • Qui va payer ?
  • Les habitants devront-ils continuer à assumer la charge du tourisme
  • parce que les Lois ne sont pas mises en application sur le territoire
  • Parce que l’État a renoncé à ses missions…

Pourtant la Première Ministre a rappelé dans sa Circulaire du 27 décembre 2022 relative à l’application des lois :
« veiller à la rapide et complète application de la loi répond à une triple exigence de démocratie, de sécurité juridique et de responsabilité politique ».

Qu’en est-il des déchets des activités économiques ? Les DAE
Tri 5 flux obligatoire depuis le 1er juillet 2016 élargi à 7 flux depuis le 1er juillet 2021*
« Estimation de 2018 qui présente une part d’incertitude difficile à évaluer à ce jour » !!!
Les déchets d’activités économiques aussi appelés DAE correspondent aux déchets qui ne sont pas des déchets ménagers. Les DAE sont produits par :

  • Les industriels ;
  • Les commerces et les artisans ;
  • Le secteur tertiaire (Restauration, bureaux, services, transport, etc).
  • Les services publics (administration, écoles)
  • Les services de santé (hôpitaux, médecins)

On considère ici les seuls déchets d’activités économiques non dangereux et non inertes, hors agriculture et BTP, et hors boues de STEP.
Une part des DAE est collectée via des collecteurs privés, mais une fraction importante  des DAE est quant à elle collectée par le service public.
Il s’agit de la fraction « assimilés » des déchets ménagers et assimilés (DMA).

    • LA PART DES DAE dans les DMA s’élève à 32%  en Corse contre 20% sur le continent !

 

    • Certains établissements génèrent plus de 1 100 litres par semaine de déchets.

 

    • Les freins évoqués pour une gestion conforme des déchets sont les suivants :

    • Les difficultés d’organisation
    • Le coût induit par la gestion de ces déchets par son détenteur !

Cette charge financière est inacceptable, elle doit être corrigée en urgence.
Le citoyen lambda, consommateur captif d’un système de marché très onéreux et largement subventionné par de l’argent public doit-il en sus assumer la charge des déchets des activités économiques ? Non !
Pourquoi ne pas taxer le touriste à son nombre de jours de présence sur l’Île ?

    • Mise en place d’un système applicable lors de l’achat des billets par l’émission d’un titre du Trésor Public, garant d’un fléchage pertinent.
      *Tri 5 flux papier/carton, métal, plastique, verre, bois obligatoire depuis 2016.
      *Tri 7 flux depuis le 1er juillet 2021 : ajout du plâtre et des fractions minérales.Et les retards s’accumulent…Pourtant le Gouvernement a largement communiqué sur le fait que « les collectivités proposeraient davantage de collectes séparées de déchets aux ménages afin de développer leur recyclage : le papier, le carton, le métal, le plastique et le verre, ainsi que le plâtre, les fractions minérales, le bois, les textiles et les déchets dangereux ».
      Avec une « valeur ajoutée 2 fois plus importante qu’à l’échelle nationale », il n’existe aujourd’hui aucune source fiable concernant les gisements produits ou collectés en Corse.
      Le retard est abyssal,
      – Pas de plan de gestion et de prévention des déchets du BTP.(Loi Grenelle 2 – 2010)
      Malgré le Caractère obligatoire de la mise en oeuvre du plan de gestion du BTP qu’il y ait négociations ou pas, le diagnostic préalable portant sur l’estimation de la quantité et la  réutilisation est obligatoire depuis Grenelle 2.
    • Pas de données concernant le gisement des déchets BTP.
    • Estimation 655 000 tonnes 84% de déchets inertes.
    • Pour 82% du gisement malgré les obligations règlementaires, absence de traçabilité ou gestion non conforme, les pratiques illicites sont récurrentes
    • Dépôts sauvages ou brûlages*.
      *Le seul cas autorisé de brûlage des déchets sur chantier est celui des matériaux contaminés par des termites ou d’autres insectes xylophages (article L.133-5 du Code de la construction et de l’habitation). Le brûlage doit alors répondre à certaines règles de sécurité (cf. article R133-5 du Code de la construction et de l’habitation).
    • Le non respect de ces interdictions est passible de sanctions.
    • Des sanctions pénales encourues par le BTP pour des actions contraires aux mesures de Grenelle 2 sont applicables.
    • Une circulaire du Ministère de l’écologie du 18 novembre 2011 est venue rappeler les nuisances et les risques sur la santé que génère le brûlage de déchets, ainsi que l’interdiction de brûlage des déchets verts qui en découle.
      Cette interdiction vaut par prolongement pour les déchets de chantier dont l’impact est bien plus important.
      On devra tout simplement se contenter d’une simple affirmation déconcertante
      « Seuls les déchets verts, les biodéchets et les gravats sont valorisés en Corse ».
      Ou comment encourager les pratiques illégales !

      LES BIODECHETS
      Dans une région à forte fréquentation touristique qu’en est-il de la collecte des biodéchets.
      -Auprès des professionnels ?
      Depuis le 1er janvier 2023 : les professionnels produisant plus de 5 tonnes par an de biodéchets ont l’obligation de les trier et de les faire valoriser dans des filières adaptées (compostage)

    • Au 31 décembre 2023 : tri à la source généralisé à l’ensemble des producteurs de biodéchets…

– Auprès des particuliers ?
Les difficultés semblent insurmontables pour le SYVADEC et ses membres…
En conséquence, la charge financière restera en constante augmentation.
Le citoyen « lambda » mésestimé est seulement  invité à acquitter les taxes sans controverse !

DROIT à L’INFORMATION
On soulignera là encore  l’absence d’un objectif majeur de la Loi AGEC visant à informer les consommateurs :
« le guide de collecte » censé aider le contribuable à faciliter ses opérations de tri valorisation en application du Décret n° 2016-288 du 10 mars 2016.
Ce guide de collecte doit fixer au minimum les éléments suivants :
– les modalités de collecte des différentes catégories de déchets ;
– les conditions et les limites de prise en charge des déchets assimilés par le service public en
précisant les types de déchets qui ne sont pas pris en charge ;
– les modalités de collecte des ordures ménagères résiduelles ;
– les modalités des collectes séparées ;
– les modalités d’apport des déchets en déchèterie ;
– le mécanisme de financement du service public de gestion des déchets ;
-Et  les sanctions encourues en cas de non-respect des dispositions.
À quand la réalisation de ce guide à l’attention du consommateur- contribuable ?

LES RESPONSABILITÉS DES COMMUNES OU EPCI
La commune ou EPCI est productrice et détentrice des déchets.
Le maire reste la personne responsable de la gestion des déchets dits « municipaux »
Ces déchets dits municipaux comprennent :
Les déchets des ménages, (biodéchets et déchets verts compris) ;
Ceux des collectivités, (administrations) ;
Une très large partie des déchets des activités économiques 32% DAE, un ratio inacceptable ;
Sans oublier le poids de l’activité touristique ;
Et bien sûr en charge des sanctions administratives et des constats pénaux, avec pour principales difficultés, ≠ cycles électoraux, ≠clientélisme.

LA RESPONSABILITÉ DE L’ÉTAT :
 C’est à l’État de veiller à l’application des Lois et de la règlementation, Circulaire du 27 décembre 2022

CONCLUSION –
Comme la  chambre  régionale des comptes de Corse qui observe que le projet présenté souffre d’incertitudes tant concernant son mode de financement que son impact sur le coût du service et in fine sur la contribution des membres, nous demandons le retrait de ce plan principalement au titre des charges financières qui vont peser sur le seul contribuable.

 

      • Sans oublier l’augmentation des émissions de CO² qui seront induites par ce projet dans une Région qui se retrouve 11ème Région sur 13 alors qu’elle ne produit rien, soit: 10 tonnes/habitant…Il serait certainement plus judicieux d’investir afin de développer sur le territoire des projets de recyclage :
        Recycler, innover.., de véritables niches à emplois pérennes, en adéquation avec la Loi AGEC.

 

DEMANDES
Membre de Corsica Pulita,
Nous demandons le retrait de ce plan au titre des risques de pollutions des milieux induits par les systèmes proposés, ainsi que des charges financières supplémentaires et inacceptables qui vont peser sur le seul contribuable Corse.

Avec tous nos remerciements,
Nous vous prions d’agréer nos salutations les plus distinguées.
La Direction Collégiale
LE GARDE – BP 70 – 20176 AJACCIO CEDEX 1

 

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE JEUDI 7 DÉCEMBRE 2023


Association de protection de l’Environnement agréée depuis 1975
Journal officiel : RNA W2A1000087
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE JEUDI 7 DÉCEMBRE 2023
Espace culturel LOCU TEATRALE, 8 rue Hyacinthe Campiglia – AJACCIO
ORDRE DU JOUR
VALIDATION du PV de l’AG sur l’exercice 2021 ;
LE RAPPORT MORAL :
Résultats et analyses de l’activité générale de l’année 2022 ;
LE RAPPORT FINANCIER
1) Le compte de résultat :
Présentation des comptes : Les revenus de l’association et les charges principales
2) Le bilan : Situation financière patrimoniale de l’Association en décembre 2020.
3) Le projet de budget.
4) La cotisation annuelle.
LE RAPPORT D’ACTIVITÉS 2022
Présentation Power point :
Les avancées,
Les échecs,
Orientations et perspectives.
ÉLECTION de nouveaux membres à la direction collégiale.
Discussions..,
Le pot de l’amitié

LE GARDE – BP 70- 20176- AJACCIO CEDEX 1

QUALITÉ DE L’AIR ET BATEAUX DE CROISIÈRES par la Coordination « TERRA »

QUALITÉ DE L’AIR ET BATEAUX DE CROISIÈRES : des mesures sanitairement intolérables réalisées par la Coordination « TERRA »
Les mesures réalisées à Aiacciu/Ajaccio démontrent que les bateaux de croisières sont responsables d’une très forte pollution par les particules fines. Les quantités mesurées mettent en danger la vie de ceux qui y sont exposés.

A – QUELQUES RAPPELS LIMINAIRES : LES ÉTUDES RECONNUES DU MONDE SCIENTIFIQUE

Depuis 2009, les scientifiques du monde entier* alertent sur les conséquences désastreuses de la pollution atmosphérique sur la santé des populations. Ainsi :
Selon une étude, fruit de la collaboration d’une trentaine de chercheurs internationaux au sein de la commission pollution et santé du Lancet, publié dans THE LANCET en 2021 : 1 décès sur 6, soit 16 % des décès, est imputable à la pollution atmosphérique ce qui en fait le facteur de risque environnemental numéro un.
Selon une étude menée par les chercheurs de l’université de HARVARD (États-Unis), la pollution de l’air serait très largement sous-estimée : 9 millions de personnes sont mortes prématurément en 2018 dans le monde à cause de la pollution de l’air, soit un décès sur 5. L’OMS avait indiqué un chiffre de 4 millions de morts !
Une étude publiée en 2019 dans L’EUROPEAN HEALTH JOURNAL évaluait à 97 000 le nombre de décès liés à la pollution de l’air en France, c’est-à-dire le double du chiffre officiel de 48 000 décès retenu par Santé Publique France, chiffre repris dans toutes les communications institutionnelles pour alerter sur les dangers de l’exposition à un air dégradé…
L’impact sanitaire est bien avéré. Le chiffre de 9 millions de morts chaque année dans le monde dues à la pollution atmosphérique n’est ni contesté ni contestable.
BILAN : en France 100 000 décès seraient attribués chaque année aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles, soit le double de l’estimation des autorités sanitaires et 16 % de l’ensemble des décès…
Rapporté au nombre de décès annuels en Corse, soit 3 617 décès en 2021, 578 décès seraient directement causés par la pollution atmosphérique.

B – DEPUIS 2004 LES ASSOCIATIONS ENVIRONNEMENTALES SE SONT SAISIES EN CORSE ET PARTICULIÈREMENT À AJACCIO DU PROBLÈME DE LA POLLUTION DE L’AIR

Une action, conduite conjointement par l’association U LEVANTE et l’UNION RÉGIONALE DES MÉDECINS LIBÉRAUX concernant la pollution induite par la centrale du VAZZIO utilisatrice de fioul lourd depuis 1979, avait permis de mettre en évidence par référence aux chiffres de l’INVS (Institut national de veille sanitaire) une surmortalité cardiovasculaire de 9 % et de 6 % en matière de cancer et abouti à l’obligation d’équiper les moteurs de la centrale du VAZZIO de filtres à urée afin de diminuer fortement les NOX (oxydes d’azote).
Depuis lors, la situation n’a cessé de se dégrader : l’activité anthropique par l’utilisation immodérée d’énergie fossile associée aux lacunes réglementaires et/ou au non-respect de celles existantes, sans qu’aucune sanction ne soit mise en œuvre par les autorités, est la règle.
Le golfe d’Ajaccio est soumis à une pollution atmosphérique résiduelle hors norme aggravée par une courantologie circulaire de l’air bien connue des météorologues, si bien que, lorsqu’il est fait référence à une pollution par poussières venant du Sahara, les associations parlent de SURPOLLUTION.

C – DEPUIS 2015, LES ASSOCIATIONS DÉNONCENT LA POLLUTION ENGENDRÉE PAR L’ACTIVITÉ MARITIME, EN PARTICULIER CELLE DUE AUX BATEAUX DE CROISIÈRE : 232 BATEAUX EN 2023

Selon QUALITAIR, l’association habilitée à surveiller la qualité de l’air en Corse, nous vivons une pollution maîtrisée. Qualitair nous informe des épisodes de pollution atmosphérique mais ses recommandations ne portent que sur les polluants pris en compte réglementairement.
Il importe de savoir que l’air pur, nécessaire à la vie, ne comporte aucun des éléments considérés comme « ADMISSIBLES » par nos gouvernants.
Ainsi le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, les polluants organiques persistants, les composés organiques volatils et enfin les particules fines, sont inhalés et gagnent l’ensemble des organes du corps humain.
Sont particulièrement nocives les particules fines, dont la taille est exprimée en microns. L’appellation “PM10” désigne les particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres (noté µm, 1 µm = 1 millionième de mètre ou encore 1 millième de millimètre). Les diamètres des particules fines PM2.5 et PM1 sont inférieurs respectivement à 2.5 et à 1 µm. Cette très petite taille leur confère un taux de pénétration et donc de toxicité induisant cancers et accidents cardiovasculaires en nombre croissant.
Ceci est encore plus vrai pour les particules ultrafines (PUF = inférieures à 0,1µm) qui pénètrent plus profondément dans l’appareil respiratoire. Ces particules, considérées comme des polluants émergents par l’ANSES en 2018, ne sont pourtant pas réglementées et à ce titre pas mesurées en continu par les AASQA. Les mesures de Qualitair sur les données quart horaires montrent un fond de pollution important sur le site de Canetto à Ajaccio (hors axe routier) de l’ordre de 10 000 particules /cm3.[M2]
L’intérêt économique des bateaux de croisière est souvent l’élément de langage opposé par les pouvoirs publics face au danger sanitaire largement sous-estimé par les mesures officielles et nié par les services de l’État, par la mairie d’Ajaccio, par les chambres de commerce et d’industrie et par la Collectivité de Corse : au sein du projet régional de santé 2023-34, la santé environnementale est négligée.

D – LES PREUVES

Afin de prouver le bien-fondé de leurs dires face aux dénégations des uns et des autres, les associations se sont dotées d’un instrument (voir fichier annexé) de fiabilité reconnue de mesure du taux des particules fines et ultrafines d’une taille allant de 0,02 à 1 µm, en temps réel, émises dans l’air par les bateaux de croisière lors de leurs arrivées ou de leurs départs.
Les particules ultrafines (< 0.1µm) ne sont pas des particules de sable ou des pollens, ce sont essentiellement des particules issues de combustion.
Il n’y a pas de normes concernant les concentrations de particules ultrafines dans l’air. Étant donné leur faible masse, leur concentration est exprimée en nombre de particules (nombre par cm3).
Selon les études faites par les ASSQA (en particulier AirParif et Atmo Hauts de France) la concentration moyenne en milieu urbain « de fond » (= en dehors des rues et axes routiers) hors épisode notable de pollution est inférieure à 5 000 particules par cm3.
Les concentrations en milieu rural sont nettement inférieures. Des mesures effectuées à Vizzavona le 16 novembre 2023 à 15h, jour de vent, ont donné un peu plus de 500 particules /cm3.
Des mesures ont été effectuées à Ajaccio place Abbatucci, côté mer, le dimanche premier octobre de 15h44 à 18h30, avant le départ et pendant le démarrage des moteurs des 2 bateaux de croisières, le Celebrity Edge et le Marella Discovery, présents ce jour-là à Ajaccio, partis quasi en même temps et alors que la circulation automobile était anecdotique.
Les chiffres enregistrés entre 17h et 17h30, au moment du départ des deux bateaux, vont de 10 000 à 321 000, soit de 2 à 60 fois la concentration moyenne en milieu urbain.
Les valeurs maximales sont enregistrées au moment du départ du bateau. Les résultats de ces mesures, exprimés en nombre de particules par cm3, inédits et inacceptables devraient interpeller l’État, QUALITAIR, la CCI et la Collectivité de Corse.
Ces mesures peuvent également être présentées ainsi :
LES MESURES EFFECTUÉES CONCLUENT À UNE POLLUTION CONSIDÉRABLE, « HORS LA LOI ». ELLES PROUVENT LE BIEN-FONDÉ DES ALERTES ET DES ACTIONS DES ASSOCIATIONS DE LA COORDINATION TERRA.
NOUS SOMMES DANS LE CADRE DE LA MISE EN DANGER D’AUTRUI EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE. COMMENT PEUT-ON SACRIFIER LA SANTÉ ET LA VIE DE 100 000 HABITANTS DU BASSIN DE VIE AJACCIEN POUR L’INTÉRÊT DE LA CCI ET DE QUELQUES COMMERÇANTS ?

Transport&Environnement : IMPACT DU GNL SUR LE CLIMAT

Par Aaron Clark et Jack Wittels BLOOMBERG
31 juillet 2023 à 15h18 UTC+2
https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-11-20/offshore-wind-crisis-uk-germany-poland-see-projects-moving-forward#xj4y7vzkg

Les opérateurs de croisière remplacent le carburant à base de pétrole par du gaz naturel liquéfié pour faire fonctionner leurs navires et présentent cette transition comme un moyen de voyage plus écologique. Une enquête menée par des militants écologistes suggère que le changement pourrait être pire pour le climat à court terme.

Bien que les navires brûlant du GNL génèrent environ 25 % d’émissions de dioxyde de carbone en moins que les carburants marins traditionnels, les navires ne parviennent souvent pas à brûler tout le gaz invisible. Cela signifie qu’une partie de cette substance s’échappe directement dans l’atmosphère, où elle peut avoir un impact dévastateur sur le climat. L’un des moteurs les plus couramment utilisés sur les navires propulsés au GNL perd 3,1 % de son carburant, selon la Commission européenne.
À l’aide d’une caméra spéciale capable de détecter le gaz invisible, un thermographe certifié engagé par Transport & Environment, une organisation à but non lucratif basée à Bruxelles, est monté à bord d’un bateau de croisière à Barcelone le mois dernier en tant que passager et a filmé d’importants panaches d’hydrocarbures crachant par les entonnoirs d’échappement géants du navire. Les émissions du navire MSC World Europa incluent presque certainement le puissant gaz à effet de serre méthane, selon une analyse indépendante des images de TCHD Consulting LLC, basée au Texas.

Impact climatique du carburant
Le GNL est pire pour le climat à court terme que le gasoil marin dans trois types de moteurs sur quatre utilisant les deux carburants.
Source : Transports & Environnement
Remarque : Les calculs incluent les émissions « du puits au sillage » et utilisent des facteurs de glissement du méthane pour les types de moteurs déterminés par la Commission européenne. L’équivalent énergétique d’une tonne de GNL équivaut à environ 1,15 tonne de gasoil marin.
La société suisse MSC Cruises SA a déclaré dans un communiqué que les données du fabricant de moteurs du World Europa montrent que les moteurs du navire présentent des fuites de méthane nettement inférieures au taux de 3,1%, « ce qui est une valeur indicative basée sur des technologies plus anciennes ». La société a refusé de divulguer le taux de fuite de méthane et a déclaré qu’elle ne disposait pas de données permettant de confirmer les rejets annuels de méthane du navire. Un processus de mesure directe pourrait être lancé plus tard cette année.
Le méthane, qui est le principal composant du GNL et responsable d’environ 30 % du réchauffement de la planète, a un potentiel de réchauffement global (PRG) plus de 80 fois supérieur au dioxyde de carbone au cours de ses deux premières décennies dans l’atmosphère. Arrêter les rejets de gaz destructeur de planète est l’un des moyens les plus efficaces d’atténuer la hausse des températures de la Terre en quelques années.
À l’échelle mondiale, le transport maritime – qui comprend les paquebots de croisière, les porte-conteneurs, les pétroliers et les vraquiers – rejette plus de CO2 que l’Allemagne. Même si les croisières ne représentent qu’une infime part de ce secteur, elles sont celles qui s’adressent le plus au public. Par conséquent, toute mesure prise par ces navires pour adopter des carburants plus verts aura une influence démesurée sur la transition énergétique, selon T&E. L’Organisation maritime internationale a fixé ce mois-ci de nouveaux objectifs de réduction des émissions qui, selon les experts, ne parviennent pas à s’aligner sur les mesures qui limiteraient le réchauffement climatique à 1,5°C.
« Le GNL est loin d’être une solution idéale », a déclaré Constance Dijkstra , chargée de campagne pour le transport maritime chez T&E. « Les croisiéristes prétendent actuellement qu’ils deviennent plus écologiques tout en continuant à utiliser des combustibles fossiles nocifs. Pour pérenniser le secteur, nous devons orienter les navires vers des carburants verts à base d’hydrogène.
Des gaz d’hydrocarbures s’échappent des cheminées d’échappement du MSC World Europa en juin. Source : Transports & Environnement
Le transport maritime, comme l’aviation, est considéré comme l’un des secteurs les plus difficiles à décarboner car il n’existe pas encore d’alternatives propres largement disponibles aux carburants à base d’hydrocarbures sur lesquels le secteur s’appuie depuis des décennies. T&E soutient que les exploitants de navires de croisière devraient passer à des navires construits avec des moteurs pouvant fonctionner avec des combustibles fossiles et de l’hydrogène ou de l’ammoniac issus d’énergies renouvelables afin de pouvoir rapidement passer à des alternatives plus propres une fois qu’elles seront plus largement disponibles.

Montée de méthane
Les concentrations atmosphériques de méthane sont 2,5 fois plus élevées qu’à l’époque préindustrielle
Sources : Agence américaine de protection de l’environnement ; Administration nationale océanique et atmosphérique
MSC Croisières, une société privée qui exploite 23 navires dans le monde, déclare dans une vidéo promotionnelle pour le MSC World Europa que les navires propulsés au GNL utilisent « le carburant marin le plus propre disponible à grande échelle aujourd’hui ». En plus de réduire leurs émissions de CO2, les navires propulsés au GNL rejettent également moins de soufre, d’oxyde nitrique et de dioxyde d’azote, selon un article publié cette année dans Atmosphere.
« L’utilisation du GNL comme carburant de transport au lieu du diesel améliore la qualité de l’air et réduit les effets néfastes des émissions atmosphériques sur la santé humaine », écrivent les auteurs. Mais alors que la chaleur extrême brûle la planète, les choix de combustibles fossiles, qui contribuent de manière considérable au changement climatique comme le méthane, font l’objet d’une surveillance accrue.
Des fuites de méthane des navires peuvent se produire lorsque le gaz pénètre dans un cylindre de moteur pour être brûlé, mais est protégé dans des crevasses, ce qui entraîne la sortie d’une fraction du carburant non brûlé, selon le document Atmosphère . Le phénomène – connu sous le nom de glissement de méthane – est reconnu par les constructeurs de moteurs qui développent des technologies pour réduire les fuites, selon les auteurs.
En utilisant les chiffres de la Commission européenne et en incluant les émissions générées lors de la production et du transport du GNL, T&E estime que l’impact climatique sur une période de 20 ans d’un navire utilisant un type de moteur à quatre temps courant est d’environ 6,1 tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone. pour chaque tonne de GNL brûlée. La mesure de l’impact du méthane sur 100 ans ramène ce chiffre à environ 4,5 tonnes. Le même type de moteur rejette environ 4,4 tonnes de CO2 pour une quantité équivalente de gasoil marin.
Les fabricants de moteurs commencent à réagir avec de nouvelles technologies qui pourraient ouvrir la voie à un transport maritime plus propre. MAN Energy Solutions prévoit de livrer son premier moteur à ammoniac sur le marché du transport maritime commercial vers 2026.
«Nous sommes si près d’être technologiquement prêts», a déclaré Dijkstra. La question est « comment pouvons-nous garantir que ces carburants électroniques verts sont disponibles et comment pouvons-nous nous assurer que les investisseurs, les régulateurs et les compagnies maritimes elles-mêmes sont tous prêts à faire un bond en avant ? »