Ajaccio, des yachts aux Îles Sanguinaires

 

D’aucuns s’insurgent ! D’autres se félicitent !

Une décision de la Division de l’État en mer de 2016, qui apparaît bien anachronique dans le contexte géopolitique  actuel.

Ces yachts sont donc bien « autorisés à mouiller » dans cet espace classé « Natura 2000 » et labellisé  « grand site de France »  sur des fonds de plus de 30 m et sur simple appel téléphonique par un arrêté préfectoral de la préfecture maritime de Toulon, division « actions de l’État en mer » n° 155/2016 du 24 juin 2016 établi par le vice-amiral d’escadre Yves Joly préfet maritime de la Méditerranée.

Pointe de la Parata :
Zone de 150 mètres de rayon centrée sur le point :
41°53,675’N – 008°37,340’E.

Mais bien sûr toute la Corse est concernée par cet arrêté préfectoral !

 

 

Lettre ouverte à Ministres, les mouillages pour la grande plaisance en CORSE

Le 1er juin 2022 – Lettre ouverte
Objet : contre les mouillages pour la grande plaisance
Demande d’annulation de la circulaire n° 6345-SG du 20 avril 2022
                        U LEVANTE, GARDE, ABCDE
Associations agréées de protection de l’environnement
en Corse.
          – Mme E. Borne, Première Ministre,
Ministre de la transition écologique et solidaire
chargée de la planification écologique et énergétique,
         – Mme Amélie de Montchalin, Ministre
de la transition écologique et de la cohésion des territoires,
           – Mme Agnès PannierRunacher,
Ministre de la planification énergétique
Madame la Première Ministre, Mesdames les Ministres,
Dès le 19 mai, vous avez, Madame la Première Ministre, déclaré vouloir mettre le climat « au cœur de toutes les politiques ». « Compte tenu de la marche qu’il y a à faire, c’est une transformation radicale de tout : notre façon de produire, [de] se déplacer, [de] se loger. Si on veut gagner cette bataille, il faut que
tous les choix qu’on fait intègrent cette dimension. »
Les associations agréées de protection de l’environnement en Corse, U LEVANTE, GARDE, ABCDE, veulent attirer votre attention sur l’incompatibilité qui existe entre vos objectifs déclarés qui nous agréent pleinement et l’un des axes de la circulaire de l’État, déclinaison régionale de « Destination France »,
qui préconise l’installation de coffres, prioritairement en Méditerranée, pour l’accueil de la grande plaisance.
Qu’estce qu’un coffre d’amarrage ?
Un coffre est un énorme bloc de béton de plusieurs tonnes que l’on dépose sur le fond marin ; il est soi-disant écologique parce qu’il est troué ! Il est relié à des bouées en surface sur lesquelles les yachts de la grande plaisance peuvent s’amarrer. Ainsi sont constitués des « ports flottants » nommés ZMEL : Zone
de Mouillage et d’Équipements Légers.
Un des coffres installé à Bonifacio en 2021
Qu’entend-t-on par « grande plaisance » ?
Ce sont des navires très luxueux de plus de 24 mètres et qui peuvent largement dépasser les 100 mètres.
Les utilisateurs vivent à bord en autarcie. En 2018 environ 2000 unités grande plaisance sont venues en Corse ce qui représente 1/8 de la flotte mondiale, flotte en constante augmentation.
Pour posséder un yacht il faut être milliardaire.
Que se passe-t-il actuellement en Corse ?
Des dizaines de ZMEL pour la grande plaisance sont programmées autour de la Corse :
Une carte situe de manière approximative l’ensemble des projets :
Les associations corses de protection de l’environnement sont opposées à ces projets. Pourquoi ?
Le GIEC nous donne trois ans pour inverser la tendance de nos émissions de gaz à effet de serre.
Selon la MRAe, l’un des principaux enjeux environnementaux du programme opérationnel 2021- 2027concerne la réduction de la pollution de l’air et des consommations énergétiques par la promotion du développement des énergies renouvelables et des mobilités propres.
La commission européenne, par un communiqué de presse du 17 mai 2021, définit dans le cadre du pacte vert pour l’Europe une stratégie de développement d’une économie bleue durable dont l’objectif numéro 1 est d’atteindre la neutralité climatique et l’objectif zéro pollution.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) adoptée par décret le 21 avril 2020, est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et
durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français.
Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.
On demande au citoyen lambda de voyager moins et moins vite,
or ces projets encouragent la grande plaisance internationale à voyager davantage et à venir en Corse alors que la Corse est déjà surfréquentée ;
On demande au citoyen lambda de réduire sa consommation énergétique
or la consommation moyenne de gasoil pour un « petit » yacht long de 70 mètres est d’environ 500 litres par heure : ces yachts qui voyagent beaucoup consomment d’énormes quantités de carburants et rejettent donc d’énormes quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère ou dans l’eau détruisant les habitats et les espèces en présence tout en véhiculant des agents pathogènes ou des espèces invasives.
Ces projets accentuent par conséquent le dérèglement climatique.
L’État se justifie également en affirmant agir au nom de la transition écologique et justifie l’installation de ces coffres sous couvert de la protection d’une espèce végétale, la posidonie (qui doit effectivement être protégée).
Or certaines zones de mouillage empiètent largement sur l’herbier :
Sur cet exemple du coffre prévu face à la plage du Lazaret à Ajaccio il est facile de constater que la moitié du cercle de manœuvre des yachts est situé au-dessus de l’herbier.
Or ces bateaux portent gravement atteinte à la vie animale marine :
– le bruit permanent des moteurs qui ne sont jamais arrêtés, celui dû aux allées et venues des scooters de mer et autres navettes sont une pollution sonore pour tous les animaux
– la lumière permanente est une pollution lumineuse particulièrement néfaste aux oiseaux
– on constate souvent des rejets toxiques en mer (eaux usées, huiles…)
Quels sont les sites choisis ?
La grande majorité est située dans des aires marines dites protégées face à des sites terrestres emblématiques. Traités « au cas par cas » ces projets sont même dispensés d’évaluation environnementale.
Exemples :
1 : les 14 coffres de Sant’Amanza sont dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio et dans un site Natura 2000 pour la protection des oiseaux. La partie littorale terrestre est un espace remarquable et caractéristique (ERC) de la loi Littoral et du PADDUC

 

2 : 11 coffres sont prévus dans le parc naturel marindu Cap Corse et de l’Agriate  et en partie en Natura 2000, face à des ERC

3 : 4 coffres sont dans le site Natura 2000 du Golfe d’Ajaccio où des rouliers ont même obtenu une dérogation pour rejeter les eaux de lavages des scrubbers à boucle ouverte dans la bande des 3 milles, donc dans les eaux portuaires pendant toute la durée des escales, tout en continuant à utiliser du carburant à 3,5% de soufre alors que les sédiments sont déjà fortement pollués par des contaminants métalliques.
4 -Il existe même un projet de coffres à Girolata, dans le site UNESCO labellisé patrimoine universel, sur la côte nord-occidentale de l’île !
Or ces AMP, aires marines protégées, ont été créées en fonction de leur riche biodiversité, de la présence d’habitats ou d’espèces dont la conservation est une obligation légale et, en ces temps d’effondrement de la biodiversité, une nécessité.
Dans une aire marine protégée les êtres vivants doivent être protégés !
Ces choix sont volontaires : il convient que ces riches plaisanciers puissent mouiller dans les sites les plus beaux …
Bizarrement, il n’existe par exemple aucun projet de coffre en face de la friche industrielle de l’ancienne usine d’amiante de Canari !
Ces mouillages organisés sont donc destructeurs de la faune et de la flore marines : au lieu de protéger la biodiversité, ils vont accentuer son effondrement.
Il s’agit d’un processus d’urbanisation et de privatisation de la mer, sans l’ombre d’un code de cet urbanisme marin, (co-visibilités depuis la terre, assainissement de groupements d’habitations -certes flottantes- de
densité non négligeables).
En résumé, ces projets de ZMEL pour la grande plaisance mises en place au nom du plan de relance économique et donc aux frais du contribuable (une enveloppe de dizaines de millions d’euros d’argent public est déjà réservée (circulaire ministérielle du 20 avril), au profit de très riches « people » et aux dépens des générations présentes et futures (ces zones réservées à ces yachts sont en même temps des zones interdites aux activités nautiques de M. Tout le Monde : paddle et kayak interdits, baignades interdites) :
– participeront à l’effondrement de la biodiversité,
– multiplieront les émissions de CO2 et de polluants et sont donc en totale contradiction avec la stratégie nationale bas carbone, stratégie qui n’est donc pas appliquée,
– sont et seront une pompe aspirante qui augmentera la surfréquentation de la Corse.

Cette surfréquentation qui ne profite en aucun cas à l’enrichissement de la plus grande majorité des Corses, puisque le PIB par habitant 2018- 2019 saison record, affiche même une baisse significative, la Corse reste la région la plus pauvre de France.
Ce ne sont pas des ZMEL (zones de mouillages et  d’équipements légers) qu’il faut installer, mais des ZIEM (zones interdites aux engins motorisés), comme sur les côtes italiennes et espagnoles de la précieuse et fragile Méditerranée.

Nous vous demandons, Madame la Première Ministre, Mesdames les Ministres, d’abroger cette circulaire du 20 avril 2022 et vous prions d’agréer l’expression de notre respectueuse considération.

Copies à :
Antoine Pellion Secrétaire général à la planification écologique
Aurélien Rousseau, directeur de cabinet
Thomas Lavielle, chef du cabinet
Claire Cussemane, cheffe de cabinet adjointe
Hélène Hamelle, conseillère de la communication
Nolween Chouffot,chargée de mission auprès du directeur de cabinet

 

Lettre ouverte – les mouillages pour la grande plaisance

1 er juin 2022
Monsieur Gilles Simeoni,
Président du Conseil Exécutif,
Monsieur Guy Armanet,
Président de l’office de l’environnement

La Coordination TERRA qui regroupe les associations agréées de protection de l’environnement en Corse et la ligue contre le cancer, veulent attirer votre attention sur l’incompatibilité qui existe entre l’urgence climatique et les projets de ZMEL tout autour de la Corse, projets qui, hélas, trouvent un écho favorable dans le schéma de mise en valeur de la mer du padduc (annexe 6, livre II, pages 52 à 74) et projets en cours de réalisation puisque constituant
– l’un des axes de la circulaire de l’État, déclinaison régionale de « Destination France », qui préconise l’installation de coffres, prioritairement en Méditerranée, pour l’accueil de la grande plaisance
– l’un des axes de « Corse relance », « Atout Corse ».

 Des dizaines de ZMEL pour la grande plaisance sont donc programmées autour de la Corse :
Une carte situe de manière approximative l’ensemble des projets :

Les ZMEL (Zone de Mouillage et d’Équipements Légers) sont des « ports flottants » : des« coffres », énormes blocs de béton de plusieurs tonnes déposés sur le fond marin sont reliés à des bouées en surface sur lesquelles les yachts de la grande plaisance peuvent s’amarrer.

Un des coffres installé à Bonifacio en 2021

En 2018 environ 2000 unités « grande plaisance » (navires très luxueux de plus de 24 mètres et qui peuvent largement dépasser les 100 mètres) sont venues en Corse ce qui représente 1/8 de la flotte mondiale, flotte en constante augmentation
Les utilisateurs vivent à bord en autarcie.
Pour posséder un yacht il faut être milliardaire.

Les associations corses de protection de l’environnement sont opposées à ces projets. Pourquoi ?

Le GIEC nous donne trois ans pour inverser la tendance de nos émissions de gaz à effet de serre.

Selon la MRAe, l’un des principaux enjeux environnementaux du programme opérationnel 2021- 2027 concerne la réduction de la pollution de l’air et des consommations énergétiques par la promotion du développement des énergies renouvelables et des mobilités propres.

La commission européenne, par un communiqué de presse du 17 mai 2021, définit dans le cadre du pacte vert pour l’Europe une stratégie de développement d’une économie bleue durable dont l’objectif numéro 1 est d’atteindre la neutralité climatique et l’objectif zéro pollution.

La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) adoptée par décret le 21 avril 2020, est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.

On demande au citoyen lambda de voyager moins et moins vite
Or ces projets encouragent la grande plaisance internationale à voyager davantage et à venir en Corse alors que la Corse est déjà surfréquentée ;

On demande au citoyen lambda de réduire sa consommation énergétique
Or la consommation moyenne de gasoil pour un « petit » yacht long de 70 mètres est d’environ 500 litres par heure : ces yachts qui voyagent beaucoup consomment d’énormes quantités de carburants et rejettent donc d’énormes quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère ou dans l’eau détruisant les habitats et les espèces en présence tout en véhiculant des agents pathogènes ou des espèces invasives.

 Ces projets accentuent par conséquent le dérèglement climatique.

L’État se justifie en affirmant agir au nom de la transition écologique et justifie l’installation de ces coffres sous couvert de la protection d’une espèce végétale, la posidonie (qui doit effectivement être protégée).

Or certaines zones de mouillage empiètent largement sur l’herbier : voir image ci-dessous

Sur cet exemple du coffre prévu face à la plage du Lazaret à Ajaccio il est facile de constater que la moitié du cercle d’évitage des yachts est située au-dessus de l’herbier.

Or ces bateaux portent gravement atteinte à la vie animale marine :

  • le bruit permanent des moteurs qui ne sont jamais arrêtés, celui dû aux allées et venues des scooters de mer et autres navettes, sont une pollution sonore pour tous les animaux
  • la lumière permanente est une pollution lumineuse particulièrement néfaste aux oiseaux,
  • des rejets toxiques sont souvent constatés en mer.mer (eaux usées, huiles…)

Quels sont les sites choisis ?
La grande majorité est située dans des aires marines dites protégées face à des sites terrestres emblématiques. Traités « au cas par cas » ces projets sont même dispensés d’évaluation environnementale.

Exemples :

1 : les 14 coffres de Sant’Amanza sont dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio et dans un site Natura 2000 pour la protection des oiseaux. La partie littorale terrestre est un espace remarquable et caractéristique (ERC) de la loi Littoral et du PADDUC

2 : 11 coffres sont prévus dans le parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate et en partie en Natura 2000, face à des ERC

3 : 4 coffres sont dans le site Natura 2000 du Golfe d’Ajaccio (images ci-dessous) où des rouliers ont même obtenu une dérogation pour rejeter les eaux de lavages des scrubbers à boucle ouverte dans la bande des 3 milles, donc dans les eaux portuaires pendant toute la durée des escales, tout en continuant à utiliser du carburant à 3,5% de soufre alors que les sédiments sont déjà fortement pollués par des contaminants métalliques.

4 –Il existe même un projet de coffres à Girolata, dans le site UNESCO labellisé patrimoine universel, sur la côte nord-occidentale de l’île !

Or ces AMP, aires marines protégées, ont été créées en fonction de leur riche biodiversité, de la présence d’habitats ou d’espèces dont la conservation est une obligation légale et, en ces temps d’effondrement de la biodiversité, une nécessité.  Dans une aire marine protégée les êtres vivants doivent être protégés !

Ces choix sont volontaires : il convient que ces riches plaisanciers puissent mouiller dans les sites les plus beaux …
Bizarrement, il n’existe par exemple aucun projet de coffre en face de la friche industrielle de l’ancienne usine d’amiante de Canari !

Ces mouillages organisés sont donc destructeurs de la faune et de la flore marines : au lieu de protéger la biodiversité, ils vont accentuer son effondrement.
Il s’agit d’un processus d’urbanisation et de privatisation de la mer, sans l’ombre d’un code de cet urbanisme marin, (covisibilités depuis la terre, assainissement de groupements d’habitations -certes flottantes- de densité non négligeables).

En résumé, ces projets de ZMEL pour la grande plaisance mises en place au nom du plan de relance économique et donc aux frais du contribuable (une enveloppe de dizaines de millions d’euros d’argent public est déjà réservée (circulaire ministérielle du 20 avril), au profit de très riches « people » et aux dépens des générations présentes et futures (ces zones réservées à ces yachts sont en même temps des zones interdites aux activités nautiques de M. Tout le Monde : paddle et kayak interdits, baignades interdites) :

  • participeront à l’effondrement de la biodiversité,
  • multiplieront les émissions de CO2 et de polluants et sont donc en totale contradiction avec la stratégie nationale bas carbone, stratégie qui n’est donc pas appliquée,
  • sont et seront une pompe aspirante qui augmentera la surfréquentation de la Corse.

Cette surfréquentation ne profite en aucun cas à l’enrichissement de la plus grande majorité des Corses, puisque le PIB par habitant 2018- 2019 saison record, affiche même une baisse significative. La Corse reste la région la plus pauvre de France.

Ce ne sont pas des ZMEL (zones de mouillages et équipements légers) qu’il faut installer, mais des ZIEM : zones interdites aux engins motorisés, comme sur les côtes italiennes et espagnoles de la précieuse et fragile Méditerranée.

– Monsieur le Psident de l’Éxécutif, au cours de la dernière réunion du conseil de gestion du parc marin du Cap Corse et de l’Agriate vous vous êtes prononcés pour une flexion d’ensemble. Votre intervention été entendue et a modifié le sens des avis : vous pouvez donc empêcher ces projets.
– Monsieur le Président de l’office de l’environnement, au cours de la session des 24 et 25 février 2022 de l’Assemblée de Corse, en réponse à une question orale, vous avez déclaré : « nous devons reprendre la main sur la grande plaisance en Corse et la manière dont les bateaux vont accoster sur nos côtes, et dont ils vont polluer nos sites et notamment le grand dérangement que cela peut poser auprès de nos posidonies »

« En les multipliant tout autour de notre Île, sur nos sites les plus protégés, les plus emblématiques, qui subissent déjà les effets néfastes d’une surfréquentation, on porte une grave atteinte à sa riche identité naturelle qui fait notre fierté et son attrait touristique et donc économique. On peut alors affirmer que ces zones de mouillage définies par l’État vont à l’encontre de l’objectif poursuivi par le padduc: trouver un juste équilibre entre le développement économique et la préservation de l’environnement. »

Nous vous demandons, Monsieur le Président de l’Éxécutif, Monsieur le Président de l’office de l’environnement,

  • d’empêcher l’État de réaliser son projet d’urbanisation de la mer autour de la Corse, projet qui s’inscrit dans la continuité de l’urbanisation par des villas secondaires de nos littoraux,
  • de préciser à la population corse vos positions en la matière,
  • d’inclure dans la révision du padduc ce problème extrêmement important.

Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de notre respectueuse considération.

Les associations de la Coordination TERRA

 

 

AGORA – Les croisières à Ajaccio

AGORA diffusion le 29 mai 2022 à 18h25.
Fiche intervention du GARDE pour la Coordination TERRA.
GOLFE D’AJACCIO classé NATURA 2000 – UNE COURSE AU PROFIT ?

      

Pour être soutenable le tourisme doit reposer sur 3 piliers :
♦ Économique
♦ Social
♦ Environnemental

Dans le contexte géopolitique actuel et de persistance de l’inflation
Nous tirons le signal d’alarme sur :
◘ Un choix politique et économique d’un sur-tourisme dévastateur
chiffré à 39% du PIB de la Corse (3,5 milliards).
Soit 5 fois plus que la moyenne nationale qui est de 8% (1ère destination touristique au monde)
Mais on estime à environ 10% du PIB la valeur ajoutée réelle du tourisme en Corse. (8/10% ?)

Le critère le plus significatif reste donc la croissance du PIB par habitant qui mesure le degré d’enrichissement réel d’une population.
♦ En 2018 en Corse, le PIB par habitant s’élèvait à 27 780 €, soit 2 460 € de moins qu’en province (– 8 %).
♦ En 2019 : 27 508 €, soit un PIB par habitant à la baisse.
La Corse reste la Région la plus pauvre de France, 20% des foyers ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté.
À Ajaccio, 15% des foyers ajacciens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
(Chiffres source INSEE)

◘ Une fréquentation croissante et polluante des navires de croisière dans le golfe d’Ajaccio.

–  En 2019, Ajaccio a accueilli 126 paquebots
–  Cette année, Ajaccio attend quelques 228 navires de croisières
C’est donc près du double,

☺ Manne financière pour une minorité = €€€
☻ Nuisances pour la plus grande majorité :

      

 

 

 

Ces paquebots géants vont s’ajouter au trafic estival
– augmentant d’autant les nuisances et les pollutions
– sans oublier le risque d’introduction d’agents pathogènes ou d’invasives
À titre d’exemples :
un bateau de croisière produit 7000 tonnes de déchets par an.
Toutes les grandes nacres du golfe ont été décimées par un parasite introduit par un navire à Barcelone.
Une étude récente publiée par Nature prouve que le bruit de la cavitation des hélices portent atteinte non seulement aux cétacées mais aussi aux herbiers de posidonies.
            

◘ Propulsés par la combustion d’énergie fossile, ils vont augmenter l’empreinte carbone de ce secteur.
Dans le cadre du changement climatique, c’est à l’antinomie du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, qui face à l’inertie des États exhorte les Régions et les Maires à prendre des mesures de réduction des gaz à effet de serre avec en priorité la diminution de la combustion d’énergie fossile.

◘ La croissance de ce secteur d’activité va accentuer les pressions exercées sur cet espace maritime classé Natura 2000 déjà soumis à de fortes contraintes,
♦ le golfe d’Ajaccio n’est pas une zone commerciale,
♦ c’est une zone spéciale de conservation des espèces et des habitats que l’on doit préserver,
♦ Natura 2000 n’est pas un « label commercial» destiné à capter une nouvelle clientèle de luxe aux desiderata hors normes.


Alors que de nombreuses villes s’opposent ou règlementent l’accès de ces paquebots par des conventions signées entre les armateurs, les Maires et les autorités portuaires, qui imposent l’utilisation de carburant à 0,1% de soufre dans les eaux portuaires,
♦ En Corse,
L’État accorde des droits à polluer par dérogation (aux Lois qu’il promulgue)
◘ La dérogation accordée à la Corsica linea, (rejet autorisé des eaux de lavage des fumées pour 3 de ses navires dans la bande des 3 milles (2025), donc au port, augmentant de fait la contamination en métaux lourds des sédiments.


Pendant que les retards s’accumulent en Corse au plan environnemental, la France investit afin de relancer ce secteur du tourisme qui représente 8% de son PIB,
◘  Les plans d’investissement se succèdent à coups de milliards :
France relance, Destination France, …,
♦  En Corse, ces fonds seront utilisés pour augmenter la fréquentation de nos sites les plus précieux afin de satisfaire les desiderata d’une nouvelle clientèle de luxe.

À Ajaccio,
= Installation de coffres de mouillages pour accueillir des méga-yachts de 60 à 90 m de long à la consommation énergétique démesurée, (500 à 2000L/H
= Convention entre l’État et la CCI sur une durée de 30 ans
= Perturbations significatives des milieux marins Natura 2000
= restrictions d’usage du 1er juin au 30 septembre pour les usagers des plages de St François et du Lazaret.

          

Pendant que des bombes de CO2 seront catapultées dans l’atmosphère par ces navires de luxe au mouillage dans le golfe,
♦ L’État appellera le monde social ordinaire à la plus grande sobriété énergétique.
♦ Tant pis pour les baigneurs ☻, les posidonies ☻, les goélands d’Audouin ☻, tant pis pour Natura 2000 ☻, l’économie doit primer et on investit de l’argent public dans ces projets destructeurs parfaitement anachroniques aujourd’hui.

AJACCIENS : Respirez !!!

APRÈS LE NO2, LES PM10 : le 28 avril 2022
LA FRANCE À NOUVEAU CONDAMNÉE PAR LA COUR DE JUSTICE DE L’UE POUR NON-RESPECT DE LA DIRECTIVE SUR LA QUALITÉ DE L’AIR.

Ajaccio : Un ballet incessant

Ce 28 avril avait  lieu  à  Toulon,  la  troisième  Journée Méditerranéenne  de  l’Air  –  les  Ports,

Un patchwork d’avancées et de retards en matière de qualité de l’air dans les ports de la région Sud/PACA et de la Collectivité Territoriale Corse.
Incitations financières et avancées technologiques ont été présentées par les acteurs politiques italiens et français et par les armateurs.
Sans conteste, la Corse reste le parent pauvre.
Ajacciens, Bastiais, Niçois et Toulonnais ont sommé la Corsica Ferries d’investir rapidement dans l’amélioration de ses anciens ferries comme le fait la Méridionale.

Le GARDE a dénoncé la dérogation accordée à Corsica Linea par la France, ainsi que   le principe  des scrubbers ouverts permettant de rejeter directement  en  mer  les  polluants  aériens  émis  par  les  navires qui continuent à utiliser du carburant hautement polluant, ce procédé   a  été  unanimement  condamné.

 

Les avancées d’une Zone ECA en Méditerranée, avec l’obligation de passer d’un carburant à 0,5% de teneur en soufre à 0,1% a été démontrée par l’étude réalisée par la France et présentée à Marseille le 18 janvier 2019.

Pourquoi la France n’impose t- elle pas cette obligation dans ses eaux territoriales !?

D’après les responsables du Ministère de la Transition écologique présents qui préfèrent signer des dérogations que des interdictions, 2025 « serait »  envisageable..,

C’est donc sans surprise que nous avons pris connaissance du jugement du 28 avril de la Cour Européenne de Justice qui condamne une nouvelle fois la France pour son inaction en matière de pollution de l’air.

La France n’agit pas, préférant exposer les populations aux dangers avérés et reconnus de la pollution de l’air sur la santé !