La Cour de justice de l’UE rejette la tentative de Bayer d’annuler l’interdiction des pesticides destructeurs d’abeilles Unité européenne de Greenpeace 06/05/2021

La Cour de justice de l’UE rejette la tentative de Bayer d’annuler l’interdiction des pesticides destructeurs d’abeilles
Unité européenne de Greenpeace 06/05/2021

Bruxelles / Luxembourg – La Cour de justice de l’Union européenne a jugé aujourd’hui que la Commission européenne avait raison d’interdire l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes destructeurs d’abeilles – l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame. Le tribunal a rejeté la dernière tentative de Bayer d’annuler l’interdiction et de saper le «principe de précaution» de l’UE pour la protection de l’environnement et de la santé humaine, a déclaré Greenpeace.

La Cour a confirmé l’ arrêt du Tribunal de l’Union européenne du 17 mai 2018 , soulignant une fois de plus l’importance du principe de précaution. Greenpeace a présenté des arguments au tribunal pour défendre l’interdiction, avec Pesticides Action Network Europe, Beelife et Buglife.

Le stratège juridique de Greenpeace pour l’UE, Andrea Carta, a déclaré: «La Cour de justice a réaffirmé que la protection de la nature et de la santé des personnes prime sur les intérêts économiques étroits des puissantes multinationales et que le principe de précaution est une pierre angulaire du droit de l’UE. Cela signifie que l’UE a la responsabilité et le pouvoir d’assurer la sécurité de tous les pesticides, produits chimiques, cultures GM et autres produits et substances dangereux. »

Cependant, cette décision historique ne signifie pas la fin des menaces qui pèsent sur les abeilles et les autres pollinisateurs dans l’UE. Plusieurs gouvernements ont contourné l’interdiction des néonicotinoïdes de 2013 en accordant à plusieurs reprises des exemptions temporaires permettant l’utilisation de ces pesticides interdits. Les recherches indiquent également que plusieurs autres pesticides actuellement utilisés dans l’UE constituent une menace pour les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, y compris quatre autres néonicotinoïdes non couverts par l’interdiction de 2013.

Les gouvernements n’ont pas non plus réussi à parvenir à un accord sur de nouvelles directives d’essai pour les pesticides, afin de garantir qu’ils ne nuisent pas aux abeilles, comme l’exige la législation de l’UE sur les pesticides.

Andrea Carta a ajouté: « Les tribunaux européens ont de nouveau statué que les abeilles et autres insectes essentiels devraient être protégés des pesticides dangereux, mais les gouvernements continuent de proposer des exemptions et de retarder les tentatives de mise en place de tests de sécurité efficaces. Cette décision montre qu’ils doivent adopter des règles de test rigoureuses sans plus tarder.

La Cour a également décidé que Bayer devait payer les frais de justice encourus par les groupes environnementaux et la Commission européenne.

MICHELLE FERRANDINI NOUS RACONTE 30 MILLIONS D’ANNÉES DU VAZZIO

L’OLIGOCÈNE DU VAZZIO (AJACCIO)
Je commence par une « histoire », une histoire qui s’étale sur 30 millions d’années.

Pour un.e géologue, c’est moyennement long, mais de toute façon je vous promets un propos bref et le moins compliqué possible.
Je vous transporte donc 30 millions d’années en arrière en ce même lieu. Imaginons le paysage. Il est totalement continental, contrasté, avec au loin des reliefs de 1 000 à 1 500 mètres d’altitude, sur lesquels poussent des forêts
d’arbres à feuilles caduques. Plus près de nous se trouve un fleuve au milieu d’une prairie où poussent des buissons et des herbacées. Le climat est tempéré chaud avec des périodes humides.
Des crues surviennent, le torrent charrie des pierres de toutes dimensions en même temps que les végétaux de la ripisylve. Des zones lacustres temporaires recueillent la partie fine des sédiments. Arrivent en même temps des
éléments dissociés de squelettes d’animaux. Ensuite le calme revient, puis une nouvelle crue survient et ainsi de suite, pendant plusieurs centaines de milliers d’années.
Les dépôts conglomératiques s’accumulent, cependant les reliefs, loin de diminuer, sont de plus en plus marqués.
Que se passe-t-il ? C’est comme dans le rift est-africain, la croûte terrestre s’étire et craque, les rebords du rift se soulèvent et sont attaqués par l’érosion comme ici au Vazzio, il y a 25 millions d’années.


Figure 1 : Mise en place du rift liguro-provençal
La vallée ne cesse de s’élargir et son axe de s’approfondir. Petit à petit de l’eau océanique envahit cette dépression allongée. Le rift continental se transforme en un véritable océan, le bien nommé liguro-provençal. La montée du
magma, au niveau de son axe, est un moteur puissant à l’éloignement de ses rivages. Les éruptions volcaniques ne sont pas rares dans le bloc corso-sarde.
Au Vazzio pas de trace de dépôts marins ou volcaniques. Les conglomérats déposés ont subi une lente transformation, les restes des organismes vivants sont devenus des fossiles ….

Mais tout ça n’est pas encore exhumé.
Un événement majeur survient entre -6 et -5, 5millions d’années : c’est la baisse de 1 000 à 1 500m du niveau 0 de la Méditerranée occidentale et de

2 400m du côté oriental.Ceci s’explique par une évaporation importante non
compensée par un flux d’eau atlantique. En effet, le détroit de Gibraltar se ferme sous la poussée vers le nord de la plaque africaine. Certaines zones de cette mer sont à sec, transformées en lagunes dans lesquelles cristallisent gypse et sel gemme. Ce phénomène appelé « crise de salinité du Messinien » entraîne la reprise violente de l’érosion car les fleuves surcreusent leur lit en quête d’un nouvelétat d’équilibre. Les eaux de l’océan Atlantique reconquièrent la Méditerranée, en commençant par le bassin occidental avant de combler le bassin oriental lorsque le niveau marin a dépassé le seuil de Sicile. La remise en eau de la Méditerranée est un instantané à l’échelle géologique (quelques années).
Juste à côté du Vazzio, les vallées de la Gravone et de ses affluents sont effectivement creusées en canyons profonds
comblés par des sédiments plio-quaternaires. C’est ainsi qu’ont pris naissance tous les canyons de la façade ouest de la Corse.


Figure 2 : les canyons sous-marins actuels
Enfin, pendant le Quaternaire, les cycles glaciaires/interglaciaires alternent entraînant des variations du niveau marin. Et de l’érosion. C’est ainsi que le gisement du Vazzio est petit à petit exhumé… tel qu’on le connaissait avant
que des constructions en grand nombre soient édifiées alentour.

Figure 3 : la dalle du Vazzio en 1995
Bien évidemment, je tiens à votre disposition des preuves, par objets géologiques, de tout ce que je viens de raconter car rien n’est inventé, tout est déduit des analyses de terrain et de laboratoire.
Ça va, vous avez suivi ? Voyons maintenant les caractéristiques de cet affleurement :
 Le conglomérat du Vazzio est épais de 250 à 300m. C’est beaucoup. Cela indique qu’à cette époque l’érosion était très active.

 Les dépôts ne sont pas horizontaux. On voit que la dalle a un fort pendage ouest, mais ce n’est pas un basculement post dépôt. En fait, le bassin du Vazzio se remplit en même temps qu’il s’approfondit, par le jeu de failles bordières. On parle de dépôts en éventail, caractéristiques des dépôts syn-rift.


Figure 4 : Carte géologique du secteur du Vazzio et coupe XY
Pliocène : âge de 5.33 à 2.58 ; Oligocène : âge de 40 à 23 ; granite : âge 291Ma
 Les fossiles ont été trouvés en 1995 par Philippe Rossi duBRGM, mon mari et moi-même. Les déterminations
fines ont été confiées à des spécialistes
o Léonard Ginsburg pour le mammifère
o Fritz Geissert pour les macros restes végétaux
o Monique Schuller et Geneviève Farganel pour les grains de pollen

 En conclusion de toutes ces études, cet affleurement peut être daté du Chattien.

Le Chattien est un étage de l’époque Oligocène, qui termine la période Paléogène, de l’ère Cénozoïque. Aïe,aïe, ça se complique !! Non, il suffit d’avoir toujours la charte stratigraphique internationale sous les yeux !


Extrait de la Charte stratigraphique internationale, version 2015

 Or, la carte géologique indique « Pliocène », une autre époque du Cénozoïque. Il faudrait pouvoir rectifier la carte géologique d’Ajaccio.

Figure 7 : la présence de tous ces arbres au Vazzio il y a 26 Ma est attestée par leurs grains de pollen


 Les macros restes botaniques sont assez bien conservés. Ils n’ont pas été beaucoup transportés voire pas du tout.


Figure 8 : Podogonium et parentée

 Le fossile du petit mammifère du Vazzio.

Honnêtement, lorsque nous avons remarqué quelque chose qui pourrait être un fossile sur la dalle, nous n’avons pas bien réalisé. A Corte, nous sommes allés chez notre dentiste pour qu’il fasse une empreinte ! Par la suite, je suis allée au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris pour rencontrer Léonard Ginsburg. Il a réalisé une vraie contre empreinte et procédé à la détermination : Pomelomeryx boulangeri.


Figure 9 : à droite, photo de l’empreinte de la mandibule supérieure trouvée au Vazzio ; à gauche, dessin des dents d’après la contre-empreinte

 Le fossile du Vazzio serait apparenté à Tragulus javanicus ou Chevrotain malais qui vit actuellement à Java dans la forêt. Il pèse 2kg environ, mesure 55cm, n’a pas de bois ni de cornes. Le chevrotain malais est principalement herbivore. Il se nourrit dans les fourrés d’herbes, de jeunes pousses et de tiges, de feuilles, de fruits tombés au sol et de graines. Il mange aussi à l’occasion des insectes et, rarement, des rongeurs. C’est le plus petit des artiodactyles actuels.

Figure 10 : Tragulus javanicus ou chevrotain malais

En conclusion, Pomelomeryx boulangeri, trouvé sous forme d’une empreinte de mandibule supérieure, était un petit mammifère, ongulé, ruminant qui vivait dans les forêts. Il a vécu sur le territoire avant que la Corse soit une île. A sa mort, son squelette s’est disloqué, les os ont été entraînés au moment d’une crue et ont été déposés dans des sédiments à grains fins ce qui a permis une bonne fossilisation. C’est le plus vieux fossile connu de mammifère de Corse.
Mon propos ne peut pas se borner qu’à l’aspect scientifique.

Quid de la préservation de ce lieu ? A l’époque nous avions instruit un dossier pour le classement en géotope. Ni la CRPG, ni la DREAL qui chapeaute le patrimoine naturel et donc le géo patrimoine, ne nous ont informés du jour de la visite de l’équipe du Muséum National d’Histoire Naturelle. Le projet a été retoqué.
Potentiellement, il peut y avoir d’autres fossiles et cela justifie la nécessité de protéger ce lieu. Par ailleurs, il pourrait -être installé un panneau informatif et pédagogique.
J’ai été très heureusement surprise par l’initiative du Garde et je souhaite sa pleine réussite pour la préservation de ce site unique en Corse.
Michelle Ferrandini

CENTRALE DU RICANTO

CENTRALE du RICANTO :
Un nouveau projet pour une puissance réduite.
De 250MW initialement prévus, elle comprendra :
7 moteurs de 16MW = 110 MW)
– un moyen de pointe (TAC de 20MW)(turbine à combustion)
– une augmentation des capacités de stockage-déstockage (20MW de batteries).
DÉROGATION : Une nouvelle dérogation sera bien sûr nécessaire, elle devra être validée par l’UE.
Nous avons rencontré le Dr du projet en présence de 2 représentants de La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
LE PROJET INITIAL SOUMIS À ENQUÊTE PUBLIQUE A ÉTÉ MODIFIÉ.
Il tient compte de nos remarques concernant le système de refroidissement par prise d’eau de mer en fond de golfe et rejet à + 7°. (*1, pollution thermique).
Ce système est supprimé et remplacé par un système d’aéroréfrigérants secs.
LE RISQUE INONDATION EST SÉRIEUX :
le Garde a particulièrement insisté sur ce point lors des entretiens réalisés avec le Dr du projet et les 2 représentants garants de la transparence des échanges.
Concernant la HAUTEUR DE LA PLATEFORME :
Nous avons soulevé le risque potentiel de submersion marine et de pluies orageuses violentes et concomitantes sur une longue durée.
Ce sujet est de nouveau à l’étude pour adapter la hauteur de la plateforme. (* Nos remarques B, C,)
Sans oublier la PRESENCE D’UNE NAPPE PHREATIQUE AFFLEURANTE : Certainement une partie de l’aquifère des eaux de Caldaniccia.

Reste effectivement entier le sujet de l’alimentation de la centrale : Fuel, biocarburant » de type EMAG, gaz ?
Le projet gaz restera sans doute de l’ordre de l’utopie, il nous semble aujourd’hui, que la centrale sera alimentée par du fuel en mélange avec de l’EMAG. L’EMAG ou esters méthyliques d’acides gras, s’utilise en mélange avec 7 %, 20 % ou 30 % d’EMAG dans du fuel.
La base de l’EMAG (esters méthyliques d’acides gras) se compose d’huiles végétales usagées (colza, tournesol) et de graisses animales recyclées et transformées en esters d’acide gras.
Il est évident que le Garde, préoccupé par les projets actuels de « biocarburants » développés à partir de pin a indiqué, par 3 fois, son opposition formelle à l’utilisation de nos forêts pour ce faire.

Reste également entier la diminution de la puissance prévue, ce qui devrait permettre d’ouvrir le champ d’un autre marché où SUEZ semble actuellement leader.
Quid du devenir du CSR (combustible solide de récupération) issus des déchets de l’usine de TMB (Tri Mécano Biologique) prochainement installée à Ajaccio et « qui sera sans aucun doute couplée à une chaudière biomasse » qui produira de l’énergie à partir de bois déchet et de ce combustible solide de récupération (CSR).
Et bien sûr, vous pensez nouvelle pollution à l’horizon ! Oui, mais émise par d’autres.

(*1)*Nos remarques dans le dossier initial :
POLLUTION THERMIQUE
Nous n’avons pas trouvé dans le dossier de données concernant le renouvellement des eaux de ce fond de Golfe, un endroit calme à l’état écologique moyen et qui doit atteindre le bon état (DOCOB).
Il nous semble qu’un rejet de 480 000 tonnes par jour d’eau à + 7° en sortie, au même point de rejet et ce pendant 25 ans au minimum, ne peut pas être considéré comme sans incidence sur le milieu.
Présentée de façon un peu anodine, il nous semble que cette pollution thermique diffuse pourra avoir des effets locaux importants, en particulier sur les écosystèmes aquatiques.
L’élévation de température d’un milieu présente des effets notables :
• Réduction de la quantité d’oxygène dissout dans les milieux aquatique. Même si le dossier se veut rassurant sur le sujet…
• Augmentation de l’activité métabolique des organismes et donc de leur consommation en oxygène.
Amplifiée par la proximité de l’exutoire de la STEP, la qualité sanitaire de la masse d’eau particulièrement fréquentée en période estivale sera réduite.
La sensibilité des organismes aux substances toxiques, aux bactéries, aux virus ou aux parasites sera certainement accrue,
Alors que le Golfe d’Ajaccio a enregistré une quasi disparition des Grandes Nacres en quelques mois et que les mérous subissent une mortalité importante, des espèces exogènes potentiellement invasives ou porteuses de maladies pourront profiter de cette pollution thermique.
• Ce système aurait peut-être pu profiter à la mise en place d’un réseau de chaleur ou régulateur de température sur un quartier (hôpital par exemple) afin d’abaisser la température avant rejet en mer.
(* B, C) Nos remarques dans le dossier :
B) DANS LE CONTEXTE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ENTRAINANT UNE HAUSSE DU NIVEAU DE LA MER, UN RISQUE DE PROCESSUS CUMULATIF DES PHENOMENES SUR UNE DUREE MINIMALE D’EXPLOITATION PREVUE DE 25 ANS N’EST PAS A EXCLURE.
La cote de 3,50 m sera-t-elle suffisante sachant que les ouvrages seront réalisés à 20cm au-dessus de la plateforme mais que des aménagements sont également prévus en sous-sol ?
De nouveaux calculs de contenance du bassin orage doivent être présentés à l’Etat, ils devraient nous semble t-il être complétés pour tenir compte de cette éventualité.
C) LE GARDE CONSIDERE QUE DES ETUDES COMPLEMENTAIRES SUR L’EVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE AU RICANTO, TENANT COMPTE DES DERNIERES DONNEES DU GIEC SUR L’ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER A L’HORIZON 2050, DEVRAIENT ETRE REALISEES AVANT L’IMPLANTATION D’UN TEL PROJET.

LOI CLIMAT ET RÉSILIENCE – Des citoyens interpellent les Députés

28 mars 2021
La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population en est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage politique et médiatique.
Dans le cadre du dérèglement climatique et de la mise en résilience du territoire face à ses effets,
Nous citoyens, nous sommes là aujourd’hui pour réclamer un renforcement du projet de loi « Climat et Résilience » qui sera débattue à partir de demain le 29 mars à l’Assemblée Nationale.
Ce 28 mars, veille de l’examen du projet de loi, nous sommes mobilisés ici, pour dénoncer son manque d’ambition et surtout les manœuvres qui tentent de l’affaiblir.
En effet, le gouvernement ne semble pas prêt à respecter l’Accord de Paris ni la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

C’est donc à partir de demain que tout va se jouer et nous sommes aux côtés des 150 membres de la Convention citoyenne pour exiger une « vraie Loi Climat » à la hauteur de l’urgence écologique.
Aujourd’hui il est encore temps, et nous interpelons les Députés, pour qu’ils imposent le renforcement de cette Loi dans l’intérêt supérieur des citoyens et de leurs enfants.

Ce projet de Loi est le dernier texte du quinquennat consacré à l’environnement.
En l’état, il est très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixée. L’objectif de réduction de – 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 s’éloigne à grands pas.

L’étude d’impact du projet de loi le reconnaît elle-même, et cet avis est largement partagé et décrit par de multiples rapports :
 De nombreuses organisations,
 Le Haut Conseil pour le Climat,
 Le Conseil national de la transition écologique
 Et le Conseil économique social et environnemental, l’ont affirmé à de nombreuses reprises.

Le Gouvernement après s’être renié sur de nombreux sujets et avoir été reconnu coupable d’inaction climatique, a mis de côté ou considérablement amoindri les propositions de la Convention citoyenne pour le climat que cette loi était censée reprendre.
Les députés(es), qui débattront du projet de loi en séance plénière à partir de demain, doivent prendre leurs responsabilités en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une plus grande ambition écologique, concernant :
• La rénovation thermique des bâtiments, Le bâtiment est le secteur où les budgets carbone sont les moins respectés. On revient simplement au niveau des financements de 2018 et ce, pour seulement deux ans. (Un simple rattrapage budgétaire ?)
• la réglementation de la publicité,
• l’utilisation des engrais azotés, 43 % des émissions de l’agriculture française correspondent au protoxyde d’azote, émissions largement imputables aux engrais azotés.
• la lutte contre l’artificialisation des sols, (2050 ?)
• la limitation des vols intérieurs en avion
• la responsabilité climat des grandes entreprises.
• Et en renforçant les articles du projet de Loi dans le sens d’une meilleure prise en compte des aspects de justice sociale afin de rendre la transition écologique accessible à tous.

La Corse est particulièrement concernée par le chapitre trois de la Loi Climat qui porte sur l’artificialisation des sols. En France, chaque année entre 20000 et 30000 hectares d’espaces naturels, agricoles ou forestiers disparaissent du fait de l’étalement du bâti.
On doit souligner l’importance des articles 47 à 55, dont l’objectif est de « mettre la France sur la trajectoire du zéro artificialisation nette ».
Ces articles, qui devraient permettre de réduire de moitié les nouvelles surfaces artificialisées d’ici à 10 ans sont essentiels pour le développement d’une agriculture de proximité et de qualité.

Mais bien sûr, les décrets d’application sont renvoyés aux calendes grecques :
– Artificialisation des sols 2050
– Interdiction du plastique à usage unique, 2040, à cette date, l’océan comptera plus de plastique que de poissons.
– Fin des subventions aux énergies fossiles, 2035.
– Et rien dans le texte sur les forêts, puits de carbone par excellence.

Avec des horizons aussi lointains, il est évident que le gouvernement reste dans la simple communication.
Comment croire dans ces conditions que l’Environnement au sens large, bénéficiera d’une protection judiciaire adaptée aux enjeux du Futur ? (*1)

Merci

(*1)Pour développer l’importance de ce sujet, il faut savoir que l’écocide (qui ne semble pas avoir été retenu) est une atteinte grave portée à l’environnement qui peut entraîner des dommages majeurs à un ou plusieurs écosystèmes pouvant aboutir à leur destruction.
L’article tel qu’il est rédigé actuellement impose que la violation de l’obligation de prudence ou de sécurité soit manifestement délibérée.
Pour sanctionner un industriel qui aurait pollué des sols ou l’eau ou l’air, il faudrait prouver que celui-ci l’a fait en outrepassant volontairement une norme réglementaire de sécurité.
Or, la majorité des pollutions sont le fait d’imprudences ou de négligences : par exemple, quelqu’un qui a mal refermé une canalisation ou qui a oublié de faire une vérification.
Mais, sur ce point, il semblerait que le texte en l’état ne soit pas conforme aux exigences européennes, dans le droit communautaire, la négligence est considérée comme un élément intentionnel constituant l’infraction.
Ce point sera-t-il de nouveau abordé ?

PORTICCIO : La pochette surprise des permis de construire accordés en 2014 est ouverte !

Du béton en veux-tu en voilà, et ce sont bien des monstres qui vont défigurer le paysage, les promoteurs et les architectes s’en donnent à cœur joie pour rentabiliser les espaces en désintégrant les habitats de biodiversité au grand désespoir des habitants des maisons traditionnelles.
Après la «résidence hôtelière le « ROYAL PALM »

et malgré toutes nos vaines interventions auprès des Services d’État, garant du respect et du contrôle des Lois, c’est bien un immeuble de 7 étages qui va trôner au milieu de maisons individuelles avec la bénédiction de l’État et de la Mairie.

Aujourd’hui, voici le « GRAND FORNACCE »
C’est un projet déposé le 21 mai 2014 pour la réalisation de 30 logements avec garages et commerces les pieds dans l’eau et en Site Inscrit.


Ce projet, accordé par un permis de construire noyé dans les méandres des délais de prorogations non contrôlés, va nécessiter la destruction de 2 maisons traditionnelles, et modifier de façon irrémédiable l’aspect du site inscrit, alors que la politique des sites a pour objectif de préserver les espaces de qualité et remarquables au plan paysager et que tous les travaux susceptibles de modifier l’état ou l’aspect des lieux d’un site sont soumis au contrôle du Ministre chargé des sites ou du Préfet du département.
Quel est l’intérêt des Communes de bétonner de façon outrancière pour laisser plus de 60% de ce bâti vide 10 mois sur 12 ?

Non seulement les espaces sont abimés, les espèces protégées sont détruites et les habitants y perdent en qualité de vie et tentent aujourd’hui d’échapper à ce cadre de vie détérioré par des immeubles inesthétiques ou qui défigurent le demeurant de nos Sites Inscrits avec l’aval de l’État.
La stratégie des promoteurs semble claire : faire table rase des constructions consacrées pour les remplacer par des immeubles collectifs. En encerclant les maisons traditionnelles et en détruisant le proche environnement des habitants, ils n’ont qu’un objectif, alimenter leur fond de commerce par la capitulation des résidents, aidés en cela par une bienveillance de l’État qui pose question.

Alors que l’urgence écologique se précise, ce calcul de 2014 est-il encore de mise ?
La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui semble prouver le contraire, le besoin de Nature redevient fondamental pour les humains, sortir à l’air libre dans un petit bout de jardin pour écouter ou admirer la grandeur du vivant redevient une nécessité.
Chacun désire aujourd’hui échapper à la concentration étouffante de la ville tentaculaire.
Force est de constater que les ersatz de termitières architecturales façon tout béton du siècle dernier ne répondent en aucun cas aux besoins actuels.
L’État, les Élus et les architectes doivent retrouver le sens de la juste mesure, il est encore temps pour ces responsables de réagir, afin de ne pas condamner définitivement la Corse à se transformer en « friches touristiques » comme d’autres îles de Méditerranée.