SCANDOLA : « Mais qui veut de la politique du pire ? « 

SCANDOLA

« Mais qui veut de la politique du pire » ?

Seule l’espèce humaine est indéniablement capable du meilleur comme du pire.

Elle se considère comme l’espèce dominante  asservissant toutes les autres à son seul profit.

Pour assouvir ses instincts les plus bas, tels que le lucre, le plaisir, elle est capable d’ouvrir sans vergogne une autoroute dans la chambre à coucher et la nurserie d’autres espèces protégées ou non qui nichent dans des endroits rendus seulement accessibles à l’espèce humaine que par son intelligence créative mais combien destructrice.

La France est signataire de la Convention de Berne qui regroupe 51 pays ou entités comme l’UE, à ce titre elle s’est engagée à protéger les espèces les plus fragiles et emblématiques comme le balbuzard, et de mettre en œuvre des politiques nationales de conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels ;

C’est le Conseil de l’Europe réunissant ces 51 pays ou entités comme l’Union Européenne qui  octroie le Diplôme européen sur avis d’experts scientifiques indépendants. L’originalité du Diplôme réside également dans le fait qu’il est accordé pour une durée limitée et soumis à un mécanisme unique de surveillance. Un rapport annuel doit être envoyé au Conseil de l’Europe par les autorités responsables de la gestion de chaque zone diplômée pour présenter les actions et mesures prises par les autorités gestionnaires durant l’année écoulée de façon à se conformer avec les recommandations et/ou conditions attachées au Diplôme européen.

L’année précédant la fin de validité du Diplôme européen, en cas de menace sérieuse envers une zone ou une détérioration importante du site, une visite d’évaluation sur les lieux peut être décidée par le Groupe de spécialistes du Diplôme européen des espaces protégés et conduite par des experts indépendants.

Aujourd’hui, et même si Scandola perd ce label, les mesures de protections des espèces et de leur habitat restent inchangées et doivent s’appliquer.

Selon une étude réalisée par le Muséum d’Histoire Naturelle, la période de tranquillité nécessaire au balbuzard  pour assurer l’envol de sa progéniture débute vers le 15 mars pour se terminer vers le 15 août, il est évident qu’elle est difficilement conciliable avec la circulation exponentielle enregistrée ces dernières années lors de la période estivale…

Notre questionnement reste entier :

Pourquoi ne pas avoir répondu à la demande première du Conseil de l’Europe concernant l’extension de la Réserve réitérée depuis 2010, posée en ultimatum au 31 janvier 2020 et objet du non renouvellement.

Pourquoi ne pas avoir pris des mesures concertées avec les bateliers réunis aujourd’hui en association ?

Pourquoi ne pas avoir agi pour obtenir un numerus clausus comme pour les taxis, alors qu’ils sont demandeurs pour assurer la pérennité de leurs entreprises.

Pourquoi n’est-il pas possible de faire respecter la vitesse, alors qu’un radar est en mesure de contrôler et de verbaliser 6 files de véhicules circulant sur une autoroute à double sens ? Avec parfois même retrait du permis.

Pourquoi avoir délivré des licences à des semi-rigides équipés de moteurs de plus de 300 chevaux chacun ? Pourquoi les loueurs de bateaux ne sont-ils pas dans l’obligation d’informer leurs clients ?

Pourquoi  le mouillage encadré par arrêté préfectoral (2019) ne concerne t-il que les navires de plaisance de plus de 24 m ?

Pourquoi n’est-il pas possible de faire appliquer les termes de l’arrêté ministériel sur le bruit, les photos… ?

Pourquoi a-t-il fallu que les associations lancent une alerte d’extrême urgence pour que les diverses instances réagissent enfin ?

Ça fait pourtant 10 ans que les scientifiques du Conseil de l’Europe tirent le signal d’alarme dans un silence assourdissant !

On a préféré le confort douillet du lascia corre.

Aujourd’hui,  sauf à accepter la déprédation irrémédiable du vivant qui occupe cette niche écologique remarquable, il y a urgence à agir, agrandir la Réserve sans en instaurer une autre, instituer un numerus clausus comme pour les taxis et établir des quotas de fréquentation journaliers…

Le « sacré » relève aussi de l’espèce humaine,  un site aussi grandiose, labellisé ou non, doit rester une ode à la vie.

Entre Platon et Machiavel, entre morale et égo, la politique n’a pas pour finalité la morale mais la réussite !