CALDANICCIA – CONFÉRENCE DE PRESSE 27 oct 20220

CONFÉRENCE DE PRESSE – CALDANICCIA – Le 27 octobre 2022

Nous avons sous nos pieds une richesse exceptionnelle, l’aquifère de Caldaniccia et sa source aux  propriétés thérapeutiques reconnues bien au delà de la Corse pour ses bienfaits dans le traitement des affections respiratoires et cutanées depuis des centaines d’années. L’attachement à Caldaniccia reste encore très vif pour une grande partie des ajacciens et des riverains.

L’autorisation d’exploitation de la source a été délivrée le 2 décembre 1832 et la concession du domaine qui l’entoure en 1939. Cette autorisation a été retirée en mai 1957, mais les ruines sont restées fréquentées pour un libre usage de l’eau de source.

Il y a bien eu une tentative de développement dans les années 1980 portée par le Département.

Une étude du site a été réalisée et publiée en 1986 par le SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL de CORSE du BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES  (BRGM)

Cette étude publiée le 12 mars 1986 est  en ligne : 

 http://infoterre.brgm.fr/rapports/86-SGN-089-CSC.pdf

  • Qu’en est-il aujourd’hui de la qualité bactériologique des eaux thermales de Caldaniccia ?
  • Leurs bienfaits sont-ils définitivement sacrifiés?

Ce projet de restauration des bains de 1986 est resté sans suite et aujourd’hui on peut constater que le secteur se couvre de béton, d’engins de chantier, de déchets et de goudron, beaucoup de goudron, et malheureusement d’autres réalisations risquent de se concrétiser, comme la pénétrante,

un projet en gestation depuis 2017.

Dès l’enquête publique (2020)  les associations ont soulevé des objections quant à ce projet concernant :

  • les risques induits par les travaux à réaliser sur le Cavallu Mortu un cours d’eau très impacté par des rejets nocifs antérieurs.

Ce cours d’eau fait  état d’une masse d’eau déclassée comme le Saint-Antoine, le Ponte Bonellu et l’Arbitrone et malgré nos demandes récurrentes nous n’avons jamais obtenu l’analyse des sédiments.

Ont-elles été réalisées ? Si oui pourquoi ne sont-elles pas rendues publiques ?

  • Les travaux envisagés dans le lit du Cavallu Mortu pour la réalisation du pont auront-ils un impact sur le système hydrothermal de Caldaniccia par perforations ou par infiltrations lors des forages ?

Ces questions restent sans réponse.

De plus, après avoir sacrifié une zone humide sur son passage, cette nouvelle route ne fera que déplacer le problème des embouteillages vers des zones plus densément urbanisées.

Aujourd’hui, nous sommes en 2022 et le contexte géopolitique a changé.

La guerre aux portes de l’Europe impacte la sécurité alimentaire et énergétique de tous les pays.

En Corse la fragilité du système énergétique est incontestable et chacun est appelé à la plus grande sobriété dans sa consommation énergétique.

Aujourd’hui il y a urgence et nous intervenons publiquement car toutes nos interventions sont restées sans suite.

  • Le GARDE a retrouvé dans ses archives undocument de 1980 réalisé à la demande du Ministère de l’industrie qui estime la température du réservoir de Caldaniccia à 115°,

ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DES RESSOURCES GEOTHERMIQUES DE LA CORSE

Ce document est en ligne

http://infoterre.brgm.fr/rapports/80-SGN-784-GTH.pdf

Pages 75 et suivantes concernant CALDANICCIA

Nous ne sommes pas des spécialistes de la géothermie :

Cette science des phénomènes thermiques internes de la Terre, qui renferme une ressource naturelle renouvelable, permanente et non polluante, la chaleur, permet également d’étudier  les éventuelles possibilités d’exploiter cette chaleur naturelle de l’eau contenue dans les aquifères afin de produire de l’électricité et/ou de la chaleur.

Les utilisations de la géothermie sont établies en fonction du niveau de température de l’eau géothermale :
• La géothermie Très Basse Energie (TBE) : alimentée par une eau de 10 à 30 °C ; (pour le chauffage de serres ou de bassins de pisciculture)
• Une géothermie Basse Energie (BE) : alimentée par une eau entre 45 et 75° (chauffage d’immeubles)
Et la géothermie Très Haute Energie (THE) : pour la production d’électricité à partir de 100 à 250°.

(Source : Thomas GUEANT expert en géothermie)

Dans ce document « confidentiel » de 1980,

il est écrit concernant Caldaniccia :  

« Le potentiel de Caldaniccia ne peut être évalué qu’après reconnais-
sance dans la vallée de la Gravona. La recherche de 1’aquifère chaud en profondeur n’est pas concevable car elle nécessiterait des travaux de reconnaissance, la mise en oeuvre d’une technologie de forage coûteuse pour une opération ne pouvant être étayée par aucun précédent ».

40 ans plus tard : Les techniques ont évolué et  l’exploitation de cette ressource naturelle permanente, renouvelable et non polluante peut se révéler possible.

Elle permettrait de maîtriser les coûts sur le long terme tout en assurant une relative indépendance vis-à-vis du marché des énergies fossiles surtout dans le contexte géopolitique actuel.

Elle permettrait également de rentrer  dans les objectifs de la transition énergétique par  l’utilisation d’une énergie renouvelable sans impact écologique majeur.

Un autre rapport du BRGM de 1992 semble prouver le potentiel géothermique de la Corse :

Rapport du BRGM de juin 1992 page 16.

http://infoterre.brgm.fr/rapports/RR-35700-FR.pdf

Il nous semble que le potentiel géothermique de la Corse est une réalité qui ne doit plus être négligée voire sacrifiée !

Aussi, avant tout aménagement supplémentaire préjudiciable à une éventuelle exploitation de cette ressource, ici à Caldaniccia, nous demandons publiquement que des experts soient missionnés pour déterminer les possibilités d’une installation géothermique profitable aux Corses sur le long terme.

Les conclusions des experts devront être rendues publiques !

Nous citerons en conclusion l’exemple de La réalisation géothermique de Vélizy-Villacoublay  inaugurée le mardi 7 décembre 2021 sur une eau à 65° prélevée à 1600m qui permet de couvrir les besoins de 12000 équivalents logements pour un investissement total de 25 millions €.

NB : Les travaux de branchement électrique des bateaux de croisière à quai sont estimés à 20 millions €.