Courrier adressé à la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée

Mardi 25 juin 2024
Monsieur Le Directeur adjoint de la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée,
Comme suite à notre réunion publique réalisée le 6 juin avec l’assistance de l’association nationale RESPIRE, nous vous remercions très sincèrement d’avoir bien voulu nous apporter une réponse.
Littéralement abandonnés nous apprécions particulièrement cette prise de contact.
Tous nos courriers restent lettre morte, toutes les réunions restent sans suite et des enfants se meurent dans une indifférence insupportable des pouvoirs publics bien plus enclins à dégager du cash par la vente de cigarettes ou de colifichets made in Taïwan.
On sacrifie le cadre de vie et la santé des riverains et des autres personnes impactées au gré des vents, au seul bénéfice d’une activité qui n’est pas essentielle et qui ne profite qu’à quelques intervenants locaux à l’aura suffisamment puissante pour recueillir le parfait silence des décideurs.
Devant l’importance des plaintes que nous enregistrons au quotidien et en l’absence de mesures locales (Préfecture de Corse, Dir-Med, Collectivité de Corse, Mairie..,) nous devons apporter une solution juridique à ce problème de pollution de l’air émise par les bateaux et tout particulièrement par les paquebots de croisières.
Quelle est la teneur en soufre des carburants de ces monstres qui restent à quai des heures durant ? Quels sont les taux d’émission en particules fines et oxydes d’azote ?
Nous l’ignorons, mais il nous semble évident que l’absence de contrôles des navires et des carburants, encourage les pratiques illégales des armateurs « voyous » qui fréquentent nos ports avec assiduité.
Il est évident que nous n’acceptons plus de nous contenter des voeux pieux déclinés à l’envi dans tous les plans et schémas récurrents et inopérants tout comme des mesures réalisées par Qualitair Corse dans le cadre de « Aer Nostrum » (projet interreg Marittimo sur la thématique de la pollution maritime à quai).
La présence des navires au centre de la ville et la faible hauteur des cheminées impactent directement les habitations urbaines avec des concentrations importantes et souvent très localisées. Or, les normes à respecter se basent sur des valeurs moyennées, effaçant ou lissant
les chiffres dans une zone déjà très impactée par l’inversion thermique, la centrale au fioul du Vazzio, la circulation automobile et aérienne, les brûlages.., ces moyennes sont donc insuffisantes voire inadaptées pour une quelconque évaluation de l’impact sanitaire.
Les données que nous avons recueillies par un appareil homologué lors du départ de navire sont jusqu’à 80 fois supérieures aux « normes » actuelles et à fortiori à mille lieux des recommandations de l’OMS. 
Que ce soit pour la mise à disposition de drones comme à Marseille, le contrôle des carburants, ou une simple égalité de traitement des citoyens sur un même territoire, la zone SECA Med n’interviendra « peut-être » qu’au 1er mai 2025, soit avec plus de 10 ans de retard sur la zone ECA « Manche-Mer-du-Nord » avec les freins inéluctables de la CCI qui a annoncé dores et déjà quelle
ne demanderait pas aux compagnies de signer une charte locale qui pourrait les dissuader de fréquenter nos ports.
Les armateurs parviendront-ils à bénéficier de dérogations pour utiliser des scrubbers en open loop dans les eaux territoriales voire même dans la bande des 3 milles comme la Corsica Linea, ou feront-ils des investissements dans la protection de la santé de tous ? 
Une seule compagnie maritime a fait le choix de s’engager dans des avancées majeures pour la protection de l’environnement et de la santé en Corse et nous saluons l’engagement de « La Méridionale » sur cette voie et pour avoir installé le filtre à particules sur le PIANA qui semble avoir donné d’excellents résultats.
Mais il est évident que la Loi qui s’applique en Corse est très souvent à géométrie variable.
D’ailleurs nous devons souligner pour conclure qu’en ce 20 juin 2024, alors que la Corse est en alerte pollution aux particules fines, la CCI accueillait le « Marella Explorer » à quai pendant qu’un roulier exhalait ses fumées noirâtres, pourtant la Loi fait bien état de limiter l’usage de moteurs thermiques ces jours-là.
Monsieur le Préfet de Région assisté de l’antenne locale Dir Med en concertation avec la CdC et la Mairie en ont décidé autrement, au grand dam de la population locale.
En pièces jointes vous trouverez des photos concernant cette journée particulière du 20 juin et quelques autres publications avec les dates attestant de la véracité de nos allégations.
En vous remerciant de l’intérêt que vous avez bien voulu nous témoigner, nous restons à votre disposition pour des échanges complémentaires en visio ou en personne à Ajaccio.
Dans cette attente, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations les plus distinguées.

Pour la Coordination TERRA
A Sentinella,
France Asso Santé,
La Ligue contre le cancer 2A,
Le GARDE
U Levante,