Monsieur Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, veut-il vraiment relancer le rêve de ceux qui, dans les années 90, voyaient l’avenir de la Corse à l’image de Cuba que Batista avait livré aux affairistes ? (cf. THEMA Mafia et République). On peut légitimement se le demander.
Lorsqu’il y a quelques jours nous avions été reçu par Monsieur Bernard Schmeltz, préfet de Corse-du-Sud, celui-ci nous avait assuré que le ministre de la Transition écologique et solidaire avait donné pour instruction de porter la Corse à un haut niveau de protection environnementale. Il s’était aussi vivement indigné de ce que nous n’avions pas eu de réponses au courrier que nous lui avions adressé demandant le rachat de Mare e Sole par le conservatoire du littoral (toujours rien!).
Six jours plus tard il signait l’ouverture de multiples autorisations d’occupation des ERC et sites inscrits du littoral par des restaurants, des centres de loisirs et des lots de matelas au mépris le plus absolu du PADDUC, des lois et de notre patrimoine environnemental. Il n’y a pas été de mains morte : ces autorisations sont complètement disproportionnées à la capacité d’accueil des plages et renvoient les familles modestes sur les rochers. (P.S. voir commentaires)
L’affaire s’est faite avec l’absolu minimum de publicité, juste quelques scans de documents bien cachés sur le site de la préfecture. A notre connaissance rien n’est paru dans les journaux. Le mode de mise en concurrence est « ordre d’arrivée des candidatures ». Les informations concernant les plages sont erronées : classement en ERC non indiqué, classement au PADDUC faux, etc.
Monsieur Schmeltz a ainsi atteint deux objectifs : demain les gens de la mafia refleurirons sur notre sable et les associations de défense de l’environnement sont KO debout. La Corse entre dans un ère de non-droit décomplexé, ouvrant à la richesse des « amis », à la misère de ses habitants et au saccage de la nature.
La question est posée à Monsieur Nicolas Hulot : endosse-t-il vraiment les décisions du préfet ? Si la réponse est oui, alors il faudra bien admettre que, en entrant dans ce gouvernement, il a décidé de tirer un trait sur son passé d’écologiste.
A la date de ce courrier la préfecture avait ouverte 48 AOT sur les plages de la zone Ajaccio et 50 sur celles de la zone Sartène.
Elles sont maintenant 101 sur la zone Ajaccio, 102 sur la zone Sartène. Plus de 80% d’entre-elles contreviennent aux lois, dont le PADDUC, détruisent l’environnement et attisent la dérive mafieuse.
Nous avons fait une erreur importante dans la rédaction de cet article: les AOT n’ont pas été signées par Monsieur le préfet mais par la direction départementale des territoires et de la mer de Corse du Sud (DDTM) qui a pour cela délégation de signature.