Ce sont des navires très luxueux de plus de 24 mètres et qui peuvent largement dépasser les 100 mètres.
Les utilisateurs vivent à bord en autarcie. En 2018 environ 2000 unités grande plaisance sont venues en Corse ce qui représente 1/8 de la flotte mondiale, flotte en constante augmentation.
Pour posséder un yacht il faut être milliardaire.
Des dizaines de ZMEL pour la grande plaisance sont programmées autour de la Corse :
Le GIEC nous donne trois ans pour inverser la tendance de nos émissions de gaz à effet de serre.
Selon la MRAe, l’un des principaux enjeux environnementaux du programme opérationnel 2021- 2027concerne la réduction de la pollution de l’air et des consommations énergétiques par la promotion du développement des énergies renouvelables et des mobilités propres.
La commission européenne, par un communiqué de presse du 17 mai 2021, définit dans le cadre du pacte vert pour l’Europe une stratégie de développement d’une économie bleue durable dont l’objectif numéro 1 est d’atteindre la neutralité climatique et l’objectif zéro pollution.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) adoptée par décret le 21 avril 2020, est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et
durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français.
On demande au citoyen lambda de voyager moins et moins vite,
or ces projets encouragent la grande plaisance internationale à voyager davantage et à venir en Corse alors que la Corse est déjà surfréquentée ;
On demande au citoyen lambda de réduire sa consommation énergétique
or la consommation moyenne de gasoil pour un « petit » yacht long de 70 mètres est d’environ 500 litres par heure : ces yachts qui voyagent beaucoup consomment d’énormes quantités de carburants et rejettent donc d’énormes quantités de gaz carbonique dans l’atmosphère ou dans l’eau détruisant les habitats et les espèces en présence tout en véhiculant des agents pathogènes ou des espèces invasives.
Ces projets accentuent par conséquent le dérèglement climatique.
Or certaines zones de mouillage empiètent largement sur l’herbier :
– le bruit permanent des moteurs qui ne sont jamais arrêtés, celui dû aux allées et venues des scooters de mer et autres navettes sont une pollution sonore pour tous les animaux
– la lumière permanente est une pollution lumineuse particulièrement néfaste aux oiseaux
– on constate souvent des rejets toxiques en mer (eaux usées, huiles…)
La grande majorité est située dans des aires marines dites protégées face à des sites terrestres emblématiques. Traités « au cas par cas » ces projets sont même dispensés d’évaluation environnementale.
2 : 11 coffres sont prévus dans le parc naturel marindu Cap Corse et de l’Agriate et en partie en Natura 2000, face à des ERC
Or ces AMP, aires marines protégées, ont été créées en fonction de leur riche biodiversité, de la présence d’habitats ou d’espèces dont la conservation est une obligation légale et, en ces temps d’effondrement de la biodiversité, une nécessité.
Bizarrement, il n’existe par exemple aucun projet de coffre en face de la friche industrielle de l’ancienne usine d’amiante de Canari !
Il s’agit d’un processus d’urbanisation et de privatisation de la mer, sans l’ombre d’un code de cet urbanisme marin, (co-visibilités depuis la terre, assainissement de groupements d’habitations -certes flottantes- de
densité non négligeables).
– multiplieront les émissions de CO2 et de polluants et sont donc en totale contradiction avec la stratégie nationale bas carbone, stratégie qui n’est donc pas appliquée,
– sont et seront une pompe aspirante qui augmentera la surfréquentation de la Corse.
Cette surfréquentation qui ne profite en aucun cas à l’enrichissement de la plus grande majorité des Corses, puisque le PIB par habitant 2018- 2019 saison record, affiche même une baisse significative, la Corse reste la région la plus pauvre de France.
Ce ne sont pas des ZMEL (zones de mouillages et d’équipements légers) qu’il faut installer, mais des ZIEM (zones interdites aux engins motorisés), comme sur les côtes italiennes et espagnoles de la précieuse et fragile Méditerranée.
Nous vous demandons, Madame la Première Ministre, Mesdames les Ministres, d’abroger cette circulaire du 20 avril 2022 et vous prions d’agréer l’expression de notre respectueuse considération.
Copies à :
Antoine Pellion Secrétaire général à la planification écologique
Aurélien Rousseau, directeur de cabinet
Thomas Lavielle, chef du cabinet
Claire Cussemane, cheffe de cabinet adjointe
Hélène Hamelle, conseillère de la communication
Nolween Chouffot,chargée de mission auprès du directeur de cabinet