REJETS DES NAVIRES ÉQUIPÉS D’ÉPURATEURS DE FUMÉES –

Rejet de métaux traces et de HAP provenant des navires équipés d’un système d’épuration des gaz d’échappement (EGCS)

Dans ce contexte, il existe un besoin croissant d’élaborer et d’améliorer les méthodes d’évaluation des rejets de polluants par les épurateurs et la surveillance régulière de cette pollution chimique transférée de l’air aux eaux marines. Dans le présent rapport, l’accent est principalement mis sur les rejets d’émissions de métaux lourds et de HAP, deux groupes de contaminants des gaz d’échappement des navires, qui ont été moins étudiés et réglementés. En substance, la méthode proposée pour l’évaluation des rejets d’émissions des épurateurs est construite sur la même base que les méthodes approuvées développées pour les gaz à effet de serre (GES) et les principaux inventaires d’émissions de polluants atmosphériques du transport maritime. À cet égard, l’approche proposée est basée sur les estimations utilisant les facteurs d’émission de polluants, les volumes et les débits d’eaux de lavage, les efficacités supposées de piégeage des épurateurs, la consommation de carburant du navire et la demande énergétique. L’étude de cas de l’estimation des rejets de métaux et de HAP est proposée pour le modèle de ferry Ro-Pax – scénario un navire et son exploitation en conditions réelles entre deux ports, Marseille et Ajaccio (France). Une projection à plus grande échelle est également présentée, comprenant les rejets potentiels de polluants par les EGCS de la flotte de 11 navires Ro-Pax opérant également dans les bassins du Golfe du Lion et de la mer Ligure, entre la France métropolitaine et la Corse. De plus, s’appuyant sur les travaux récents d’Osipova et al. (2021) sur l’évaluation globale de la masse des rejets d’eaux de lavage des navires utilisant des épurateurs, notre rapport fournit différents scénarios de charges d’eaux de lavage et de polluants dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) française. Les calculs sont présentés pour l’ensemble de la ZEE française ainsi que pour la ZEE méditerranéenne française et ses ports du Golfe du Lion (GdL) et de la Corse.

Français Il apparaît qu’en France environ 75 % des rejets d’eaux de lavage des épurateurs se produisent au-delà de la mer territoriale de 12 milles nautiques, tandis que 15 % sont rejetés dans les mers territoriales (MS), 6 % dans les eaux intérieures (EIE) et 4 % dans leurs ports. La distribution des charges polluantes suivra les rejets d’eaux de lavage. Les quantités de polluants s’élevant à des centaines et des milliers de kilogrammes de principaux métaux (V, Fe, Ni, Zn) et de HAP rejetés chaque année par une flotte donnée de 11 navires Ro-Pax dans la mer Méditerranée occidentale entrent dans la même catégorie que d’autres apports et émissions environnementaux à grande échelle de ces composés. Les charges potentielles annuelles estimées d’EGCS dans le golfe du Lion et la mer Ligure sont comparables aux quantités de vanadium, de nickel et de ƩPAH16 déversées lors de marées noires majeures ou au flux annuel de HAP du Rhône entrant dans le golfe du Lion. Ces estimations indiquent clairement que les eaux de lavage des épurateurs de navires peuvent représenter une source importante de polluants entrant dans la mer Méditerranée occidentale.

Mot(s)-clé(s)

Épurateurs de navires , eaux de lavage , gaz d’échappement , émissions et rejets de contaminants , mer Méditerranée , golfe du Lion , mer Ligure , facteurs d’émission de polluants , métaux lourds , hydrocarbures aromatiques polycycliques , HAP , EGCS.