Scandola : Invectives!

Suite  à la réunion du Parc Naturel Régional de la Corse, la question est posée : Les Associations de Défense de l’ Environnement ont elles le droit d’écrire au Ministre de l’Environnement ?

Mais c’est quoi ces associations qui osent écrire au Ministre ?  Mais de quel droit ? »

Diantre quelle hostilité dans ces déclarations nous direz-vous…

C’est un rituel auquel les associations sont habituées, régulièrement vilipendées de façon tonitruante par des vitupérations aussi stériles qu’inutiles, ces babils soulignent toutefois l’objectivité de nos actions.

Cest pour nous une forme de reconnaissance. Non subventionnées, nous ne sommes pas confortablement installées dans l’inaction avec pour seule ambition le renouvellement d’un mandat électif. Nous ne sommes qu’une interface démocratique certainement inutile, si, et seulement si, cesreprésentants élus qui se cantonnent dans l’invective ne se contentaient pas d’ériger la nature comme un simple produit de grande consommation avec comme seule notion chevillée au corps : la croissance

Une telle pertinacité dans cette pratique d’une croissance illimitée aux dépends de la nature est éphémèreparce que prédatrice, en écornant l’image de marque du produit, le produit d’appel finit lui aussi par disparaître anéanti sous une irresponsable exorbitance ruinant de fait tout potentiel économique.

Nos droits sont clairement définis par la Loi, avec des objectifs clairs : la protection de l’environnement et du cadre de vie. Ces droits sont même consacrés par la Charte de l’Environnement adossée à la Constitution, tout comme ne l’oublions pas les obligations des politiques publiques.

« La préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;

Les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins, »

« Article 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement 

N’en déplaise aux détracteurs, c’est donc en toute légalité après une étude minutieuse des avis scientifiques, des réserves émises par le Conseil de l’Europe de longue date et qui sont restées sans effet, et c’est avec une pétition de plus de 29500 signataires en faveur de la sauvegarde de la Réserve de Scandola Patrimoine mondial  que nous avons saisi le Ministre de l’écologie parce que c’est la France qui a signé la Convention de Berne de 1979, parce que c’est la France qui siège au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe et enfin parce que c’est la France qui gère les eaux territoriales.

Nous espérons qu’enfin des mesures en faveur du vivant seront prises, parce que l’humain n’est qu’une espèce parmi les autres, et parce que les activités non soutenables de nos sociétés ont amorcé une 6èmeextinction de masse qui devrait sceller définitivement le sort de l’humanité si nous n’agissons pas maintenant.

Comment accepter d’être à la fois la cause et les victimes de cette sixième extinction de masse par passivité égoïste ? Nous nous y refusons. Nos enfants ont des droits, la nature a des droits !

Sans nature il n’y aura pas de futur possible !