Du béton en veux-tu en voilà, et ce sont bien des monstres qui vont défigurer le paysage, les promoteurs et les architectes s’en donnent à cœur joie pour rentabiliser les espaces en désintégrant les habitats de biodiversité au grand désespoir des habitants des maisons traditionnelles.
Après la «résidence hôtelière le « ROYAL PALM »
et malgré toutes nos vaines interventions auprès des Services d’État, garant du respect et du contrôle des Lois, c’est bien un immeuble de 7 étages qui va trôner au milieu de maisons individuelles avec la bénédiction de l’État et de la Mairie.
Aujourd’hui, voici le « GRAND FORNACCE »
C’est un projet déposé le 21 mai 2014 pour la réalisation de 30 logements avec garages et commerces les pieds dans l’eau et en Site Inscrit.
Ce projet, accordé par un permis de construire noyé dans les méandres des délais de prorogations non contrôlés, va nécessiter la destruction de 2 maisons traditionnelles, et modifier de façon irrémédiable l’aspect du site inscrit, alors que la politique des sites a pour objectif de préserver les espaces de qualité et remarquables au plan paysager et que tous les travaux susceptibles de modifier l’état ou l’aspect des lieux d’un site sont soumis au contrôle du Ministre chargé des sites ou du Préfet du département.
Quel est l’intérêt des Communes de bétonner de façon outrancière pour laisser plus de 60% de ce bâti vide 10 mois sur 12 ?
Non seulement les espaces sont abimés, les espèces protégées sont détruites et les habitants y perdent en qualité de vie et tentent aujourd’hui d’échapper à ce cadre de vie détérioré par des immeubles inesthétiques ou qui défigurent le demeurant de nos Sites Inscrits avec l’aval de l’État.
La stratégie des promoteurs semble claire : faire table rase des constructions consacrées pour les remplacer par des immeubles collectifs. En encerclant les maisons traditionnelles et en détruisant le proche environnement des habitants, ils n’ont qu’un objectif, alimenter leur fond de commerce par la capitulation des résidents, aidés en cela par une bienveillance de l’État qui pose question.
Alors que l’urgence écologique se précise, ce calcul de 2014 est-il encore de mise ?
La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui semble prouver le contraire, le besoin de Nature redevient fondamental pour les humains, sortir à l’air libre dans un petit bout de jardin pour écouter ou admirer la grandeur du vivant redevient une nécessité.
Chacun désire aujourd’hui échapper à la concentration étouffante de la ville tentaculaire.
Force est de constater que les ersatz de termitières architecturales façon tout béton du siècle dernier ne répondent en aucun cas aux besoins actuels.
L’État, les Élus et les architectes doivent retrouver le sens de la juste mesure, il est encore temps pour ces responsables de réagir, afin de ne pas condamner définitivement la Corse à se transformer en « friches touristiques » comme d’autres îles de Méditerranée.