Conférence de presse des associations le 12.07.2018 à 10h au Best Western Amirauté d’Ajaccio.

Les associations de défense de l’Environnement de Corse ont organisé une conférence de presse le Jeudi 12 juillet 2018 à 10h00 à l’hôtel Best Western à Ajaccio.

Le GARDE y a présenté ce communiqué de presse commun à U Levante, ABCDE et le GARDE.


Les corses doivent retrouver de justes droits sur leur patrimoine environnemental à destination du futur.

Les politiques actuelles ne font que légitimer le modèle consumériste du libre échange mortifère et de la mondialisation, en sacrifiant les espaces et la biodiversité au nom d’intérêts privés prédateurs qui ne sont plus acceptables.

La crise environnementale qui se profile à brève échéance ne peut plus être ignorée par nos édiles, les événements climatiques violents qui se succèdent et la perte de biodiversité en sont les marqueurs incontestables.

Démographie

Même si le rythme annuel de progression démographique depuis 2000, dû essentiellement au solde migratoire, a été 3 fois plus rapide que durant les 2 décennies précédentes,

Alors que certains habitants vivent encore dans des conditions indignes (les arrêtés d’insalubrité sont fréquents), sur la seule période 2010-2015, on a construit 5000 logements neufs par an. Sur cette même période la population a augmenté de 3500 personnes par an.

Plus de 37% des constructions réalisées sont des résidences secondaires et 8110 logements restent vacants en 2015.

Depuis 2015, la prolifération anarchique de lotissements péri-urbains largement inoccupés, à l’année ou non, s’accélère. L’argument présenté comme une mise en adéquation des besoins de construction pour répondre à l’augmentation de population permanente n’est-il pas fallacieux ?

Cette urbanisation à outrance est anarchique et souvent illégale, comme sur le pourtour du Golfe d’Ajaccio.

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  1. du Patrimoine culturel des tours génoises ;
  2. du Paysage.

Cet Arrêté Ministériel instaurait l’interdiction de construire de la mer à la route.

Le résultat est là aujourd’hui : le Golfe est l’emblème du non respect des Lois et du saccage des espaces pour des intérêts privés.

Il est temps de mettre un frein à ce modèle de développement prédateur pour tenter de sauvegarder le demeurant, dans l’intérêt public de la Corse et des Corses.

Selon l’INSEE, le secteur de la construction qui génère 2 fois plus de valeur ajoutée qu’au niveau national et qui reste en plein développement, ne représente que 16% de l’économie locale (contre 5% au niveau national).
L’essentiel de l’économie de Corse repose sur le transport et le commerce à plus de 62%, entraînant de fait notre île dans une économie de cueillette.
Aujourd’hui, nous devons constater les premiers effets engendrés par les pressions d’un tourisme de masse mal maîtrisé qui peuvent avoir de graves conséquences sur la vie sociale des populations locales pendant la saison estivale.
Les exemples de contestation se multiplient : Amsterdam, Barcelone, Venise… En Grèce les habitants sont obligés de déserter leurs îles pour laisser la place aux touristes.
Les résidents ont des droits légitimes qui sont régulièrement bafoués, les élus doivent agir avec détermination pour que chacun trouve sa juste place, qu’il soit commerçant, hôtelier ou simple citoyen.

Les conflits d’intérêts émergent
  • Les tours opérateurs et les hôteliers subissent une concurrence déloyale (locations estivales résidences secondaires).
  • Les touristes arrivent de plus en plus fréquemment le coffre plein (coûts élevés, commerçants perdants).
Les locaux sont exclus

Les plages deviennent des zones commerciales dévolues aux forts pouvoirs d’achats. Transformées en parc d’attractions elles sont de moins en moins accueillantes pour nos familles. Les familles se trouvent injustement reléguées vers d’autres lieux de baignades plus éloignés et parfois même de qualité douteuse faute d’investissement suffisant dans l’assainissement des eaux usées (une obligation réglementaire de 2006).

Bien que les investissements se concentrent sur le littoral au détriment de l’intérieur, on peut constater des défaillances de l’assainissement face à l’afflux touristique de la saison estivale (L’action des associations doit rester continue et soutenue sur cet élément essentiel à la vie).

La Corse est perdante sur le plan environnemental
  • Eau, (surconsommation estivale, STEP surdimensionnées)
  • Les déchets, qui restent largement à la charge des résidents avec les difficultés qu’on connaît.
  • Pollution de l’air.
  • Perte de richesse environnementale et de biodiversité. *
Perte de biodiversité, la Corse est en première ligne

Conséquence du réchauffement climatique et de la libéralisation des échanges, la Corse souffre.

Les associations U Levante, ABCDE et le GARDE sollicitent à nouveau publiquement Monsieur le Ministre de la transition écologique et solidaire qui vient de présenter son plan de sauvetage pour la biodiversité.

Nos associations réitèrent leur demande pour la mise en place de plans de valorisation des Espaces Remarquables du Littoral en danger. (Courrier du mois de mai).

Il est essentiel d’assurer la reconquête du Patrimoine environnemental de la Corse pour le maintien de sa biodiversité, dans l’intérêt public.

Enfin l’Etat doit pallier la faiblesse du contrôle de légalité

Les services de l’État doivent respecter et faire respecter les lois, les citoyens n’ont pas à subir les conséquences désastreuses d’un contrôle de légalité à géométrie variable. Aujourd’hui, nous sollicitons une intervention politique forte et un contrôle de légalité plus efficient afin d’obtenir l’application stricte des Lois et le respect du PADDUC. Il faut sauvegarder l’essentiel du demeurant de haute valeur environnementale dans l’intérêt public de la Corse et des corses.

La Corse doit trouver une autre voie de développement pour sa jeunesse.

Il faut agir, vite

*Exemples
  • La mortalité des Grandes Nacres, (parasite protozoaire)
  • Les plantes invasives (risques sur les endémiques terrestres.., sur les posidonies)
  • Les palmiers (charençon)
  • La xylella…
  • Les espèces importées, (poissons, tortues)
  • Les moustiques vecteurs potentiels de la dengue, du chikungunya, zica, paludisme, fièvre jaune…